Franco-allemande et désormais canadienne, cette passionnée de montagnes a quitté Montréal pour s’installer au pied des Rocheuses. Ancienne journaliste devenue créatrice de contenus et “travel planner”, elle prépare un livre attendu pour la fin de l’année : Les 50 plus belles randonnées des Rocheuses canadiennes. Portrait d’une femme qui a choisi l’altitude comme horizon.


« La montagne a été une révélation. J’en avais besoin au quotidien » - Sarah Hübsch.
Arrivée au Canada en 2019, Sarah s’installe d’abord à Montréal, découvre le Québec, puis ressent l’envie d’aller plus loin. « J’avais soif d’aventure, de nouveaux paysages, et Calgary s’est imposée naturellement. » Ce choix est celui d’une vie tournée vers l’extérieur, au rythme des sentiers et des saisons.
Du journalisme à la création
Son parcours débute pourtant bien loin des Rocheuses. Formée au journalisme, passée par la télévision en France, Sarah apprend vite à raconter, capter et transmettre. « Ce que j’ai appris comme journaliste, je l’utilise aujourd’hui dans la photo, la vidéo, la rédaction. Ce n’est plus de l’information brute, mais une manière de donner envie, de faire ressentir un lieu.» Son goût de la narration se déploie désormais à travers son blog, ses réseaux et ses collaborations avec des offices de tourisme.
Voyager autrement
À Calgary, Sarah accompagne aussi les voyageurs francophones dans l’organisation de leurs séjours. « Je veux montrer qu’il n’est pas nécessaire de partir dix jours en trek pour profiter de la montagne. Une simple balade peut être une découverte incroyable. L’important, c’est de sortir, de bouger, d’oser. » Ses services de “travel planner” sont à son image : précis, mais toujours animés par l’envie de partager une expérience sensible du plein air.

Si vous deviez donner un conseil à ceux qui se demandent s’il faut migrer au Québec ou dans une autre province du Canada ?
« Je crois qu’il n’y a pas de réponse unique », explique Sarah. « Tout dépend de ce que l’on recherche. Le Québec peut être une belle porte d’entrée pour ceux qui veulent une première expérience en français. Mais pour ceux qui aiment la montagne, qui veulent apprendre l’anglais et sortir encore plus de leur zone de confort, l’Ouest canadien — Alberta, Colombie-Britannique, Yukon — est une formidable option. L’essentiel, c’est de rester ouvert, de ne pas avoir peur de franchir les barrières, et surtout de ne pas s’attendre à retrouver tout ce qu’on a laissé en France. »
Un livre comme prolongement
Cette passion s’apprête à prendre une nouvelle forme. D’ici la fin de l’année, Sarah publiera aux Éditions 3 Colonnes Les 50 plus belles randonnées des Rocheuses canadiennes. Un projet qui synthétise ses années de marche, de rencontres et d’exploration. « C’est à la fois un guide et une invitation à se laisser surprendre par la nature. Chaque itinéraire raconte une histoire. »
« La langue française reste un repère, une boussole intime »
Une francophonie en mouvement
Installée dans l’Ouest canadien, Sarah Hübsch vit la francophonie comme une présence ténue mais tenace, qu’il faut cultiver au quotidien. À Calgary, où le français n’est entendu qu’à la marge, elle s’engage auprès d’organismes locaux comme Parallèle Alberta, participe à des activités avec l’Alliance française et anime une véritable passerelle entre communautés. « La langue française reste un repère, une boussole intime », confie-t-elle. Mais au-delà de l’attachement à sa langue, c’est l’ouverture qui guide son parcours : « C’est dans le dialogue avec les autres cultures que je me sens pleinement à ma place. Ici, chaque échange est une chance de construire du commun. »

Une histoire encore en marche
De la vallée de Chevreuse aux Rocheuses, Sarah Hübsch a choisi d’ancrer sa vie dans les grands espaces. Son énergie et sa curiosité l’ont conduite du journalisme aux sentiers, de l’écriture à la création de contenu. Dans les forêts de l’Alberta comme sur les crêtes enneigées, elle avance accompagnée de Toast, sa chienne adoptée, complice infatigable de ses randonnées. Son livre à paraître n’est sans doute qu’une étape : pour Sarah, chaque sommet ouvre un nouveau chapitre, chaque marche esquisse une histoire à poursuivre.
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