Arrivé au Québec en 1981 à l’âge de 22 ans, Yanick Baudequin a traversé les frontières géographiques et professionnelles. De cuisinier à pasteur, puis écrivain autodidacte, il témoigne de son parcours atypique et de sa passion pour les histoires oubliées, notamment celles des infirmières canadiennes de la Première Guerre mondiale dans sa série L'oiseau bleu.
"Partir, c’est un saut dans l’inconnu, mais c’est aussi l’occasion de se réinventer. C’est au Canada que j’ai découvert ma vraie voix, dans tous les sens du terme." – Yanick Baudequin
Nés dans la région de Bordeaux, Yanick Baudequin et son épouse, Claude, ont décidé de tenter leur chance au Canada après des années marquées par la précarité professionnelle en France. « On avait assez de chercher du travail partout, alors on a pris nos papiers, vendu notre voiture et on est partis », raconte-t-il. Arrivés à Montréal en avril 1981, sans logement ni contacts, ils ont rapidement découvert les défis de l’immigration.
De la cuisine au service traiteur : un savoir-faire familial
Formé en cuisine, Yanick a rapidement trouvé du travail à Montréal, puis à Saint-Sauveur et Mont-Sainte-Marie. Mais c’est à Ottawa que le couple a trouvé une certaine stabilité en lançant son propre service de traiteur. « On a commencé petit, en cuisinant depuis la maison pour des voisins et des amis, puis le bouche-à-oreille a fait son œuvre », raconte-t-il. Leur entreprise a pris de l’ampleur, avant d’être ralentie par des crises économiques successives. Aujourd’hui, Yanick et son épouse privilégient un rythme plus modéré, consacrant du temps à leurs petits-enfants.
De cuisinier à pasteur : une quête de sens et de stabilité
Malgré une carrière culinaire prometteuse, Yanick a senti un appel spirituel qui l’a conduit à s’engager dans une église réformée locale. « J’ai commencé à m’occuper des jeunes dans une église réformée, et petit à petit, le besoin de servir s’est imposé». Pendant plus de vingt ans, il a exercé comme pasteur, aumônier et volontaire en milieu carcéral, travaillant au plus près des communautés francophones et des plus démunis.
L'écriture, fruit de la recherche et de la mémoire
C’est en 2018, à l’occasion du centenaire de la fin de la Grande Guerre, que Yanick Baudequin s’est tourné vers l’écriture. Inspiré par les infirmières canadiennes, surnommées « les oiseaux bleus », il a entamé des recherches approfondies pour donner vie à leur histoire. « Ces femmes avaient une vision unique de la guerre, humaine et profondément touchante », souligne-t-il. Sa série L'oiseau bleu, écrite à la première personne, plonge les lecteurs dans le quotidien de ces héroïnes méconnues.
Quand l’écriture ressuscite les héroïnes oubliées
Une transmission à travers les générations
Installé en Ontario depuis trois décennies, Yanick Baudequin incarne une résilience familiale qui se transmet au fil des générations. Malgré les défis économiques et professionnels rencontrés au fil des ans, il a su bâtir un foyer solide aux valeurs ancrées dans le travail, l’adaptation et la persévérance. Ses deux fils, Samuel et David, ont chacun tracé leur propre chemin : l’un est à la tête de sa propre entreprise de soudure, employant plusieurs personnes, tandis que l’autre occupe un poste de gestion dans le secteur des projets sportifs.
Avec trois petits-enfants qui font la fierté du couple, Yanick et son épouse profitent d’une vie plus calme, tout en poursuivant leurs passions respectives. Pour Yanick, l’écriture reste une priorité, un moyen d’explorer l’histoire et de partager son héritage intellectuel. « Nous avons construit une vie au Canada, mais c’est grâce à nos enfants et petits-enfants que cette histoire continue de s’écrire chaque jour », confie-t-il. Ce mélange d’héritage familial et de projets créatifs incarne parfaitement l’équilibre qu’il a cherché à atteindre tout au long de son parcours.
Un parcours inspirant, des projets en devenir
Alors que Yanick Baudequin poursuit son chemin d’écrivain, il ne cesse de se réinventer, fidèle à l’esprit d’adaptation qui a marqué sa vie. Avec ses romans historiques, il redonne vie aux récits oubliés et crée des ponts entre les générations. Mais l’aventure est loin d’être terminée : jusqu’où ira son écriture ? Ses récits trouveront-ils un écho plus large, au-delà des pages, peut-être sous forme de documentaire ou de série télévisée ?