Aujourd'hui à la tête de la plus ancienne Alliance Française du Canada, Samuel Coeytaux incarne le parcours d’un expatrié passionné par la transmission de la langue et des valeurs françaises. Une trajectoire riche d’enseignements.
Vivre à l’étranger, c’est une école de vie.
C’est en Australie que Samuel Coeytaux découvre les joies de l’expatriation. Pendant un an, il participe à un programme de mobilité étudiante dans le cadre de ses études à Sciences Po Grenoble. « Vivre à l’étranger, c’est une école de vie. Cela m’a ouvert les yeux sur d’autres cultures et m’a donné envie d’aller plus loin », confie-t-il.
La Roumanie, première immersion professionnelle
Après ses études, Samuel entame sa carrière en Roumanie, où il travaille à l’Institut français de Bucarest en tant que professeur de français langue étrangère. « Enseigner le français à des non-francophones a été une révélation. Cela m’a permis de combiner mon amour pour la langue avec ma vocation pédagogique », explique-t-il.
Son engagement va au-delà des salles de classe : il participe à des initiatives issues du jumelage entre le département d’Ille-et-Vilaine et Sibiu en Transylvanie, contribuant ainsi à renforcer les échanges culturels et éducatifs.
Pendant deux ans, il découvre la richesse d’une culture souvent méconnue et se lie avec une communauté dynamique, nourrie par des liens étroits avec la Francophonie. « Ce jumelage incarnait parfaitement le dialogue entre deux cultures qui se complètent et s’enrichissent mutuellement », ajoute-t-il. Cette expérience marque profondément son parcours, consolidant sa vocation pour le rayonnement international de la langue et de la culture françaises.
Une aventure formatrice en République tchèque
En 2017, Samuel devient directeur de l’Alliance Française de Pardubice, une ville de moins de 100 000 habitants en République tchèque. « C’était une expérience incroyable. Dans une petite équipe, on apprend à tout faire, de l’organisation des cours à la gestion administrative en passant par les relations publiques », raconte-t-il. Cette polyvalence forge son approche managériale actuelle.
Un retour attendu au Canada
Le Canada, et plus particulièrement Ottawa, occupe une place particulière dans la vie de Samuel Coeytaux, qui y avait effectué un stage universitaire en 2012 et travaillé à l’ambassade de France de 2015 à 2017. « Revenir au Canada, c’était aussi un choix personnel, motivé par mon épouse, canadienne, qui désirait revenir dans son pays. Mais c’était également l’opportunité de mettre à profit tout ce que j’avais appris à l’étranger », précise-t-il. Depuis 2020, il dirige l’Alliance Française d’Ottawa.
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L’expatriation : un enrichissement personnel et professionnel
Pour Samuel Coeytaux, l’expatriation est bien plus qu’une simple étape professionnelle. « Cela vous oblige à vous adapter, à comprendre l’autre et à développer une flexibilité qui est précieuse dans tous les domaines de la vie », affirme-t-il. Ces expériences ont façonné son approche : une gestion humaine et une vision ouverte des échanges culturels.
Et demain, où ?
Si Samuel Coeytaux se sent aujourd’hui bien établi à Ottawa, il n’exclut pas l’idée de revenir en France à l’avenir. « C’est une discussion ouverte avec ma famille. Mais l’expatriation reste une partie de moi. Où que je sois, je chercherai toujours à construire des ponts entre les cultures », confie-t-il.
L’expatriation peut-elle être un mode de vie durable, ou finit-on toujours par revenir à ses racines ? Comment les expériences internationales façonnent-elles notre identité et nos choix ? Si Samuel semble avoir trouvé un équilibre, son parcours montre que l’histoire reste toujours à écrire.