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CLARISSE MONEREAU – "Je suis là parce qu’il faut être là, c’est le centre névralgique"

Écrit par Lepetitjournal Montreal
Publié le 10 mars 2016, mis à jour le 11 mars 2016

 

Finaliste dans la catégorie Entrepreneur des Trophées des Français de l'étranger, Clarisse Monereau a créé la première école de parfum au Québec. Dynamique et pleines d'idées, elle espère ouvrir les Canadiens au cinquième sens.

En arrivant à Montréal, Clarisse Monereau a d'abord été? vendeuse de chaussures ! Elle se souvient, en riant, d'avoir servi Philippe Couillard, autrefois ministre de la Santé et des Services sociaux : "Je ne savais pas qui c'était ! Mais c'est ça aussi le Québec, les gens célèbres viennent dans les magasins, on les laisse vivre, on ne les harcèle pas pour une photo ou un autographe."

En décembre 2007, elle doit affronter cinq tempêtes de neige et surtout, "ravaler [sa] salive et retourner en bas de l'échelle". Elle redevient conseillère en parfum pour Sephora Canada, avant d'être embauchée par Murale.

Mais le week-end, place Ville-Marie, il n'y a personne. Elle ne fait que nettoyer la boutique. Elle s'ennuie. "Ça m'a saoulé", résume-t-elle. Sans compter que le personnel n'est pas formé en parfum. On parle de bouteille au lieu de flacon : "C'est comme si vous travailliez à Louis Vuitton et que vous ne connaissiez pas les tissus !"

Prémices de la première école de parfum québécoise

C'est à ce moment-là que tout commence. Clarisse Monereau a l'idée de créer des ateliers parfums pour ses clients. Ils sont réceptifs. Le succès est palpable. Très vite, elle se renseigne : existe-t-il des écoles ? Des formations ? Rien à Québec.

"Ici, le parfum a une place moins importante que le maquillage, explique-t-elle. Ils disent que le marché québécois est trop petit. En fait, ils n'ont pas confiance en la population." L'Oréal lui confirme que le parfum n'est pas leur priorité et que les distances sont trop grandes pour envoyer des conseillères dans les villes.

Bien décidée à créer sa propre école, elle obtient un diplôme d'entrepreneur en janvier 2010. Un mois après, elle est licenciée par Murale qui lui dit : "De toute façon, tu as ton autre projet, on est confiants !"

Elle ne se laisse pas abattre. Dès le lendemain, Clarisse Monereau contacte les marques. Elles sont ravies, lui envoient des affiches et des échantillons. Aujourd'hui, sa collection s'élève entre 500 et 1.000 pièces. Sans compter les 300 flacons disparus dans un cambriolage?

Développer sa mémoire olfactive

Les statuts de l'école sont déposés en avril 2010. Entre 5.000 et 8.000 conseillères en beauté ont été formées. Une cinquantaine de personnes diplômées en cours du soir (histoire du parfum, théorie et pratique).

"Pendant trois heures, je les vois lâcher prise? Il n'y a pas de téléphone, pas d'Internet, on crée", dit-elle, ravie. Si bien que Clarisse Monereau développe actuellement des ateliers pour enfants, considérant que "c'est la relève".

"Ambitieuse altruiste", elle rêve que, dans vingt ans, quelqu'un vienne lui dire : "Grâce à vous, je suis le nez de telle compagnie." Ce serait sa réussite, elle aurait transmis son savoir.

Retour aux sources dans dix ans

À 40 ans, Clarisse Monereau est reconnaissante d'avoir pu ouvrir son école. "Je suis là parce qu'il faut être là, c'est le centre névralgique." Elle apprécie la sécurité et le cercle entrepreneurial féminin. Elle se sent d'ailleurs plus québécoise que canadienne.

Pourtant, elle sait que d'ici dix ans, elle retournera en France. Fille unique, elle compte bien prendre soin de ses parents dans le Loir-et-Cher. Et puis, acheter un château ! "Pas celui de Chambord" mais plutôt comme celui de Chamerolles, pour y réaliser une exposition sur les parfums. D'ailleurs, elle les a prévenus, l'été dernier : "Je viens vous copier? pour faire mieux !"

Avant, Clarisse Monereau doit finir d'écrire sa partie d'un livre du DESS Cosmétologie de Chicoutimi, développer sa chaîne YouTube et compte bien remporter le concours Femmes 3000, dans la catégorie Initiatives Culturelles. Elle continuera de voyager grâce aux maisons de parfum. Rimouski, Alma? "Plus vous allez en province, plus ils sont gentils ! Comme dans la Creuse !", dit-elle en rigolant.
Kim Chaze (www.lepetitjournal.com/montreal) jeudi 10 mars 2016

École en Parfumerie Clarisse Monereau

Suite 307, 2325 rue Centre, Montréal.

(514) 553-4430.

Du lundi au jeudi de 9h à 16h.

Site internet

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Publié le 10 mars 2016, mis à jour le 11 mars 2016

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