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L’armée thaïlandaise rattrapée par ses dépenses douteuses

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Chakri Narubet, GT-200, Sous-marins chinois, Sky Dragon, autant d'équipements militaires dont l'utilité pose question
Écrit par Lepetitjournal.com Bangkok avec AFP
Publié le 21 septembre 2017, mis à jour le 18 août 2019

L’armée thaïlandaise qui se présente comme le chantre de la lutte anti-corruption a été appelée à balayer devant sa porte lundi par rapport au coûteux achat d’un système de surveillance défaillant qui a finalement dû être abandonné après huit années infructueuses, rappelant d’autres scandaleuses -et douteuses- dépenses militaires

Le budget de défense de la Thaïlande a quasiment triplé au cours de ces dix dernières années, période durant laquelle les militaires se sont emparés du pouvoir à deux reprises.

Les gros achats d’équipements ont souvent ont souvent suscité les critiques d’une population qui fait les frais du ralentissement économique.

Source du dernier vent de colère, l’Aeros 40D "Sky Dragon" qui avait été acheté en 2009 en vue de surveiller les mouvements des insurgés dans l’extrême sud de la Thaïlande.

Le ballon dirigeable de 46,6 mètres de long a passé l’essentiel de ses huit années de service cloué au sol, miné par une série de défaillances techniques et autres fuites, sans compter les coûteux pleins d’hélium.

En 2012, il s’est écrasé dans les rizières lorsque le pilote a perdu le contrôle lors d’une patrouille, selon un journal local.

Après que la nouvelle de la mise hors service du Sky Dragon a fuité dans la presse la semaine dernière, le militant Srisuwan Janya a soumis une lettre demandant au Bureau de l’Auditeur Général (OAG) de Thaïlande d’enquêter pour expliquer pourquoi l’argent du contribuable a été gaspiller dans ce dirigeable.

"Nous demandons à l’OAG de lancer une  enquête contre l’ancien chef de l’armée… le cabinet et d’autres responsables impliqués" dans l’achat controversé, a déclaré Janya.

L’actuel chef de l’armée, Chalermchai Sittisart, a tenté de tempérer le mécontentement en promettant de trouver un usage utile aux onéreuses caméras de l’aéronef.

Selon des responsables, la bâche extérieure est devenue hors d’usage après huit ans sous le climat tropical.

Mais les critiques vis-à-vis de l’acquisition, et les dépenses additionnelles inhérentes à sa maintenance, ont explosé sur les réseaux sociaux, les Thaïlandais exprimant également leur colère par rapport à d’autres cas d’achats d’équipements militaires dispendieux.

Le plus emblématique d’entre eux est l’achat des faux détecteurs d’explosifs, les fameux GT-200, qui ont conduit à de nombreuses mises en détention d’innocents.

Deux escrocs britanniques ont été emprisonnés en 2013 pour avoir fait fortune en vendant les GT-200 et d’autres accessoires factices à des gouvernements tels que la Thaïlande, le Mexique ou encore l’Irak.

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