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TOUR DU MONDE - Florence Renault, itinéraire d'une globe-stoppeuse

Écrit par Lepetitjournal Mexico
Publié le 16 juin 2015, mis à jour le 17 juin 2015

Le 2 juillet 2013, Florence Renault a pris son sac à dos, son ukulélé, dit au revoir à sa famille et aux amis, puis elle est partie faire le tour du monde. En stop. Presque deux ans plus tard, Le Petit Journal de Mexico l'a rencontrée à Coyoacán. L'occasion d'évoquer un peu ce voyage extraordinaire, les milliers de kilomètres parcourus et les rencontres, bien sûr. Et le ukulélé ? Elle l'a laissé en route...


Après quelques jours de repos à Mexico, Florence Renault reprend la route, direction l'Alaska. (Photo Jean-Marie Legaud)

Quand on la voit arriver en tongs, vernis rouge et chevelure blonde peignée, Florence Renault fait davantage penser à une touriste en goguette venue déguster le pastor defeño qu'à une globe-trotteuse ayant passé les deux dernières années de sa vie sur les routes (et les mers) du continent américain. Pourtant, qu'on ne s'y méprenne pas, le passage à Mexico est juste une agréable pause avant de repartir. D'Orléans à Rio de Janeiro, de Buenos Aires à Panama City en passant par Asunción et les Caraïbes, Florence a déjà bien bourlingué. « Et il faut que j'arrive en Alaska avant la fin de l'été », précise-t-elle. Car il reste de la route.

Un rêve d'enfant

Mais pourquoi ce voyage, toute seule, et en stop ? « Partir faire le tour du monde c'était un rêve depuis toujours, on en parlait déjà avec une amie il y a des années, raconte-t-elle. Je voulais partir avant d'avoir 30 ans ». Après deux ans à travailler comme pigiste JRI (journaliste reporter d'images) pour France 3, elle décide de partir et mi-2013, son itinéraire est prêt : le Brésil, puis descendre vers Ushuaïa. Enfin, remonter jusqu'en Alaska en passant par la Cordillère des Andes et l'Amérique centrale. Après, l'Océanie, l'Asie, l'Afrique, l'Espagne, mais c'est encore loin... « Il y a eu de longs mois de préparation, évidemment. J'avais tracé un itinéraire pays par pays, et ça m'a servi même si au final je n'ai pas fait ce qui était prévu. Au début j'étais partie pour deux ans de voyage, mais là ça va plutôt être 4 ou 5 ans je crois ». ?

Forcément, un voyage de plusieurs années comporte des impondérables, surtout quand on voyage uniquement en stop, comme Florence. D'ailleurs, elle a failli ne jamais entamer son premier trajet, un voyage jusqu'au Brésil en... voilier-stop. « Il existe des sites internet pour trouver des bateaux-stop, une sorte de BlaBlaCar pour bateaux en gros. J'avais réussi à en trouver un qui partait pour le Brésil. Le capitaine du bateau était un skipper qui livrait un voilier tout neuf à un client brésilien, mais la veille du départ, le client n'était plus intéressé. J'étais dépitée mais finalement, le capitaine est venu me réveiller le lendemain pour me dire qu'on prenait le large dans quatre jours ! ».

Coups de pouce et couchsurfing

Après avoir pensé au vélo, c'est donc l'auto-stop qui a été finalement choisi comme moyen de transport pour le voyage. Un choix pas si étonnant en fait. « C'est le meilleur moyen de transport. Ça ne coûte presque rien et tu rencontres des gens, tu apprends la langue, la culture. Ça permet de découvrir de nouvelles choses, hors des sentiers battus ». Depuis 2013 et son départ, l'Orléanaise ne s'est déplacée qu'en auto-stop, et deux ans plus tard, force est de constater que tout va bien pour elle. « Je n'ai eu que des belles surprises, des gens cool qui ne m'ont pas posé de problèmes ».

« Le voyage, c'est aussi un moyen de faire passer le temps, de manière intelligente, différente. » (Photo Jean-Marie Legaud)

Après un mois de transatlantique en voilier, Florence débarque au Brésil. Le portugais, elle le baragouine à peine, mais ça y est, le voyage est lancé. Direction le sud, jusqu'en Patagonie. Cette taulière du hitchhicking a quelques conseils à donner. « On n'attend pas si longtemps en stop, en moyenne 15 minutes, pour moi en tous cas. Après, c'est sûr que des fois ça dure 24 heures, ça m'est déjà arrivé. Je fais surtout du stop à côté des stations-services, car il y a du choix, et puis des gens à proximité. En tant que fille, je n'ai pas trop de problèmes, je ne fais pas peur aux gens et ils me prennent facilement, mais c'est vrai que je fais gaffe ». L'attente, on s'y habitue, et on la meuble comme on peut. « Je ne fume plus de clopes, j'ai arrêté il y a deux semaines ». Pour le reste, Florence dort comme elle voyage : pour presque rien. « Je conseille à tous le couchsurfing, ça reste vraiment un bon plan, comme un auto-stop pour la nuit ». Deux ans après, elle est encore là, à tendre son pouce au bord de la route. Mais qu'est-ce qui la fait bouger ?

Profiter de l'expérience

Vu ce que coûte un voyage en stop et couchsurfing, Florence peut encore voyager quelques années. Elle a des sous de son travail de journaliste, et a même pu travailler une fois ou deux sur la route. « Une fois, j'ai pris le bateau à Panama, et j'ai négocié mon billet. En échange d'un voyage, je me suis engagée à faire un clip promotionnel, une sorte de catalogue pour la compagnie qui gérait le bateau ». Et voilà comment voyager intelligent. Elle rigole. « Bon, depuis la compagnie a fermé, je ne sais pas si c'est ma faute ».

Mais au fait, après deux ans de vadrouille, qu'est-ce qu'on garde ? Qu'est-ce qu'on gagne à voyager ainsi, seule ? « J'ai déjà tellement de souvenirs ! Des paysages, des moments, des gens rencontrés. J'ai parfois fait la route avec des amis, parfois seule pendant longtemps, mais chaque jour est différent, et ça c'est le meilleur ». La suite du programme, c'est les Etats-Unis, puis le Canada. « C'est vrai qu'en bougeant tout le temps, on a plus de mal à se faire de vrais amis, des potes qu'on gardera pour toujours. On fait de belles rencontres et on en garde certaines plus que d'autres, voilà. Mais il faut profiter de l'expérience ».

La date de retour, elle ne la connaît pas vraiment, ni la suite en France. « Je vais sûrement rentrer un jour, mais je ne sais pas ce qu'il m'attend. Mais il faudra bien que je fasse quelque chose de tout ça ». En tout cas, elle a déjà écrit pour Le Petit Journal et parcouru près de 80 000 kilomètres ! Ça vaut bien un article.

« Le voyage, c'est aussi un moyen de faire passer le temps, de manière intelligente, différente. Le temps passe mais on ne le sent pas fuir. En fait, je crois qu'au bout d'un moment, je m'ennuie si je ne fais rien »...

La suite des aventures de Florence sur son site et sa page Facebook.

Luca Pueyo (Lepetitjournal.com/mexico) Mardi 16 juin 2015 

lepetitjournal.com Mexico
Publié le 16 juin 2015, mis à jour le 17 juin 2015

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