Lors d'un pannel tenu à la conférence Social Licence to Operate, organisée jeudi à Melbourne par La French-Australian Chamber of Commerce (FACCI), les intervenants ont abordé la question de l’esclavage moderne et la responsabilité engagée des entreprises, pour qui la visibilité sur le sujet s’avère être limitée. La loi fédérale sur le sujet entrée en vigueur en Australie en 2018 a soulevé plusieurs critiques.
Escalavage moderne : l'agriculture, secteur le plus touché en Australie
Kat Sayers, responsable des pratiques environnementales chez Veritas et modératrice pour la discussion intitulée "Modern Slavery and Supply Chain Risk" rappelle en introduction que l’esclavage moderne touche environ 40 millions de personnes dans le monde. Le volume de produits importés dans ces conditions est évalué à 354 millions de dollars US. En Australie, Mme Sayers note que l’industrie de l’agriculture est la plus touchée.
Toutes les entreprises 'confrontées un jour au l'autre' à cette problématique
L'intervenante Dayna Simpson, professeure associée à l’Université Monash souligne que toute Gestion de la Chaine Logistique (GCL) est "confrontée un jour ou l’autre à cette question de l’esclavage moderne". Meme si il est capital et déterminant pour les entreprises de mettre en place des systèmes de verification à tous les niveaux de leur production, cette dernière constate qu’il existe toujours une zone grise pour ces entreprises, dont la visibilité est souvent restreinte seelon le nombre plus ou moins élevé d’intermédiaires.
Modern Slavery Act 2018 : jugé insuffisant
Le gouvernement australien a voté en 2018 le Modern Slavery Act, une loi imposant aux entreprises avec un chiffre d’affaire de plus de 100 millions de dollars annuel la rédaction d'un rapport présentant les risques d’esclavage moderne sur leurs chaines de productions. Les petites entreprises peuvent fournir un document similaire sur la base du volontariat. La loi a été critiquée pour ne pas prévoir notamment de santionner les entreprises ne se soumettant pas à cette procédure. L’état de la Nouvelle-Galles du Sud a voté une version locale de la loi, descendant le revenu des entreprises concernées à 50 millions de dollars par an.