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Frédéric Tardieu raconte son quotidien confiné sur l'île de Pangatalan

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Frédéric Tardieu et Laure, biologiste marine pour la fondation Sulubaai, sont confinés sur l'île de Pangatalan.
Écrit par Lepetitjournal.com aux Philippines
Publié le 15 avril 2020, mis à jour le 16 avril 2020

Installé aux Philippines depuis 2011, Frédéric Tardieu a créé la fondation Sulubaai qui œuvre à la restauration et à la conservation des ressources naturelles de l’île de Pangatalan. Depuis mi-mars, il est confiné sur cette île de 4 hectares située au nord-est de l’archipel de Palawan. Il nous raconte son quotidien. 

“Mon épouse est rentrée en France le 3 mars, je devais la rejoindre le 19 mars. Lorsque les mesures de confinement ont été annoncées, j’ai décidé de ne pas partir en France. Je ne voulais pas abandonner l’île et prendre le risque de perdre tout le travail accompli ici avec la fondation ces dernières années. 

Avec le confinement, on vit en autarcie. Il y a moi, Laure (biologiste marine pour la fondation) et 5 employés. On a réduit notre staff de 25 personnes à une petite équipe rapprochée. On occupe nos journées à nager, on fait plus de sport, on fait des Skype avec notre équipe en France. Ce qui manque le plus, c’est mon épouse et la famille. On est proches de notre petite équipe et on n’oublie pas les autres. On se rend compte que ce confinement c’est un véritable rapprochement humain.

Ici, dans les îles, il n’y a aucun accès aux soins, pas d’hôpital, pas de possibilité d’évacuation si on est malade. Il y a seulement un centre médical à Puerto Princessa, à plus plus de 250 km d’ici. 

Tous les jours, des pêcheurs essaient d’entrer illégalement dans l’aire marine protégée de Pangatalan. On patrouille, on fait des tours de garde trois fois par nuit. Ils sont prêts à tout car ils n’ont plus de revenus et il y a des bouches à nourrir. Dans les villages sur les petites îles alentours, c’est la crise, il n’y a plus de revenus et la nourriture commence à manquer. Ces villages isolés n’ont aucune aide du gouvernement. Il ne faudrait pas que la crise dure trop longtemps pour ces populations.

J’ai acheté 600 kg de riz et chaque semaine j’en distribue à l’ensemble de mes employés qui ne travaillent plus sur l’île actuellement. On dépose les sacs de riz au bout du ponton et ils viennent les récupérer en bateau. On continue d’assurer un rôle social comme on peut tout en respectant le confinement.”

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