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SANTÉ-SOLIDARITÉ – La France dans la tempête

TempestTempest
Écrit par François COUDRAY
Publié le 9 janvier 2018, mis à jour le 9 janvier 2018

Si la France assure sa solidarité au peuple philippin face aux dramatiques conséquences des tempêtes tropicales qui ont frappé l’archipel durant les congés de Noël, c’est elle qui se trouve à son tour dans la tourmente aux Philippines avec les conclusions de l’enquête du gouvernement philippin sur le vaccin Dengvaxia, produit et commercialisé par les laboratoires Sanofi Pasteur.

 

Deux tempêtes meurtrières

 

Les Philippines ont été frappées violemment dans le cours du mois de décembre : une première tempête tropicale, Kai-Tak (aussi appelée localement Urduja) a traversé les Visayas, touchant notamment la cité de Tacloban ; une seconde tempête, Temblin (aussi appelée localement Vinta) a déversé sur Mindanao des pluies torrentielles et meurtrières, provoquant inondations et glissements de terrains.

 

Ce sont, de sources officielles, 54 personnes qui ont trouvé la mort durant le premier épisode et plus de 240 personnes durant le second. Selon la Croix-Rouge, qui a déployé ses équipes sur place, plus de 70 000 personnes ont été déplacées ou touchées par la tempête.

 

L’ambassade de France aux Philippines a, dans ces circonstances, présenté aux familles des victimes les condoléances de la nation française et a assuré « les autorités et la population des Philippines de sa sympathie et de sa solidarité ».

 

Sanofi Pasteur dans la tourmente

 

Suite à l’enquête demandée par le gouvernement philippin sur l’efficacité et la sécurité du vaccin contre la dengue produit et diffusé par le groupe pharmaceutique Sanofi Pasteur, ce sont un an de suspension des droits de commercialisation du produit et 100.000 pesos d’amende qui ont été finalement décidés par l’administration compétente.

                                                                                           

Le ministre de la Santé, Francisco Duque III, avait depuis plusieurs semaines déjà annoncé la suspension du programme gouvernemental de vaccination contre la dengue après les révélations. Ce programme, mis en place en 2016 aux Philippines sur recommandation de l’Organisation mondiale de la santé, avait conduit à l’administration du vaccin à 730.000 personnes, essentiellement des enfants scolarisés dans les trois régions concernées par le plan (dont Metro Manila). Mais à l’issue de nouvelles analyses, le laboratoire français avait confirmé que son vaccin contre la dengue, le Dengvaxia, pouvait exposer les patients qui n’avaient jamais contracté la maladie, à des fièvres encore plus sévères après la vaccination.

 

« La nouvelle analyse a évalué pendant six ans l’innocuité et l’efficacité à long terme de Dengvaxia chez les personnes ayant des antécédents d’infection au virus de la dengue, par rapport aux personnes qui n’avaient jamais contracté le virus. L’analyse confirme que Dengvaxia apporte un effet protecteur persistant contre la dengue, aux individus déjà infectés par le passé. Quant aux personnes ne présentant aucun antécédent de dengue les analyses montrent qu’à plus long terme à la suite de la vaccination, davantage de cas sévères de dengue pourraient être observés en cas d’exposition au virus. »

 

L’autorité philippine considère que l’entreprise reste en faute pour n’avoir pas mis à jour ses notices pharmaceutiques consécutivement aux résultats de ces dernières analyses et à l’interdiction du produit aux Philippines.

 

L’entreprise française a répondu à ces déclarations dans un communiqué officiel, affirmant s’être d’ores et déjà engagée à « demander aux autorités de santé de mettre à jour les informations communiquées aux médecins et aux patients concernant son vaccin contre la dengue, Dengvaxia®, dans les pays où il est approuvé. »

 

Consultez ICI l’intégralité du communiqué.

 

Mais les démarches du ministère philippin de la Santé contre le groupe pharmaceutique français ne sont pas closes : une liste de 12 cas de décès d’enfants, âgés de 9 à 11 ans, ayant été vaccinés par Dengvaxia a été en effet soumise à une commission d’experts hospitaliers pour déterminer si ces morts sont liées ou non au vaccin.

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