Dernière fugue du temps sur le ciel de la ville pour ouvrir une nouvelle saison de chroniques poétiques qui seront, cette année, davantage tournées vers les écritures philippines.
ce soir la lune boit
toutes les rumeurs de la ville
les noie
et sourd un chant lointain
l'entends-tu ?
comme venu des profondeurs du temps
noir de terre mêlé
je colle mon oreille contre l'herbe la nuit
je n'entends que
l'eau la pierre
cet autre chant, intérieur
tout ce qui fuit
résiste en moi
à la simple fuite de tout
depuis plusieurs jours le ciel ronge la terre
acide et doucereux
érosion lente et fade
sans déchirure
sans jouissance
et ce matin à nouveau
le ciel semble échapper à la ville
la lune a pris du champ
et je la suis
dans le lointain sillage d'un poème
François COUDRAY (www.lepetitjournal.com/manille) vendredi 14 octobre 2016
Dernière parution : l'herbe noire (avec cinq peintures de Jean-Michel MARCHETTI), les éditions du Frau, 2016
Informations complémentaires sur le site de la Maison des Ecrivains et de la Littérature