Édition internationale
Radio les français dans le monde
--:--
--:--
  • 0
  • 0

RadarCovid : comment fonctionne l'application ?

radarcovidradarcovid
DR
Écrit par Perrine Laffon
Publié le 31 août 2020, mis à jour le 31 août 2020

Promue par le gouvernement et plutôt boudée par les consommateurs. Zoom sur l'application de traçage du virus lancée par l'Espagne.

 

De nombreux pays ont développé en même temps des applications pour smartphone qui permettent de freiner la contagion du virus Covid-19, et détectant et en analysant toutes les personnes qui ont été en contact avec (et donc potentiellement infectées) un individu porteur du virus. La Commission européenne a fixé des normes (volontariat, sécurité des données, respect de la vie privée, transparence du mode de fonctionnement) pour intégrer un maximum d'applications de traçage du virus dans une passerelle européenne qui permettra d'échanger les données nationales. La structure de certaines applications, comme la française StopCovid, ne permet pas ce passage de données entre pays. L'application du gouvernement espagnol RadarCovid devrait quant à elle intégrer le réseau européen le 15 septembre. 


Si 20% de la population utilisait RadarCovid, l'épidémie pourrait être freinée de 30%

L'application utilise la technologie Bluetooth du téléphone. Lorsque deux utilisateurs de RadarCovid sont en contact à moins de deux mètres de distance durant plus de 15 minutes, l'application analyse le niveau de risque du contact. Le risque d'infection détecté est faible s'il s'agit de personnes qui n'ont pas été diagnostiquées positives au test du Coronavirus. En revanche, si l'un des utilisateurs obtient un test PCR positif, il peut choisir de le signaler dans l'application. Tous les usagers qui ont été en contact avec la personne infectée sont alors informés du risque de contagion qu'ils encourent. L'application les guident alors dans la procédure à suivre, leur recommande de rester isolés et de contacter les services médicaux. Le gouvernement espagnol assure que son application répond aux stricts standards de respect de la vie privée imposés par l'Union européenne, puisque les informations utilisées ne permettraient en aucun cas d'identifier ou de localiser un utilisateur. 


Arme redoutable pour détecter précocement de nouveaux cas, elle ne sert pourtant à rien si elle n'est pas téléchargée et utilisée par l'ensemble de la population

L'application RadarCovid est déjà opérationnelle dans plusieurs communautés autonomes et continue son développement dans le reste de l'Espagne. Mais l'efficacité du système est déjà remise en cause : arme redoutable pour détecter précocement de nouveaux cas, elle ne sert pourtant à rien si elle n'est pas téléchargée et utilisée par l'ensemble de la population. Comme pour de nombreux pays d'Europe, l'application de traçage est plus que limitée puisqu'elle fonctionne sur la base du volontariat : les habitants ne sont pas obligés d'utiliser l'application, ni même de signaler qu'ils ont été infectés. De même, les données régionales quotidiennes sur les nouveaux cas détectés devraient être synchronisées pour l'ensemble des régions sur le plan national, ce qui semble encore être une utopie. Le bon fonctionnement de cette application nécessite également que tous les acteurs qui participent au diagnostic (laboratoires en charge des résultats des tests, services médicaux,...) aient également les outils digitaux nécessaires pour coordonner ce système de traçage. Le gouvernement espagnol est cependant optimiste et assure que si 20% de la population utilisait RadarCovid, l'épidémie pourrait être freinée de 30%. 

perrine laffon
Publié le 31 août 2020, mis à jour le 31 août 2020