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LAURE MARIN - "En pre et post partum, les mamans en Espagne sont lâchées dans la nature"

lauremarinlauremarin
Écrit par lepetitjournal.com Madrid
Publié le 21 avril 2014, mis à jour le 1 août 2018

Elle a ouvert il y a quelques semaines à Arturo Soria, un espace dédié aux mamans et à leur jeune progéniture : "..."* [actualisation juillet 2018 : cet espace s'appelle désormais "Bulles de France"]. Avec l'ambition d'en faire un lieu de rencontre et d'échange, autour des questions, des doutes et des inquiétudes, relatives à la maternité. Vice-Présidente de Madrid Accueil de 2006 à 2009, sage femme pendant 19 ans, institutrice, elle connaît mieux que quiconque les défis auxquels doivent faire face les jeunes mères -particulièrement les Françaises qui découvrent un rapport à la grossesse et à l'accouchement parfois bien différent à celui qu'elles connaissaient dans leur pays d'origine.

Laure Marin (photo lepetitjournal.com) a réalisé son rêve. A 20 minutes du centre ville et à deux pas du métro Esperanza, à quelques encâblures du Lycée français, le local flambant neuf qu'elle vient d'ouvrir, "Bulles de France" propose sur près de 200 m², des espaces et des ateliers pour enfants et pour mamans. Un rêve qui lui tenait à coeur depuis longtemps. Avec l'objectif d'accompagner et de préparer les jeunes parents face à la foultitude de doutes que la maternité -et la paternité- peuvent générer, l'instigatrice du projet, entend "donner le plus de cartes possibles aux femmes enceintes et aux mamans", mais aussi "écouter, dire ce qu[elle] sait, conseiller". De fait, la grossesse et l'accouchement en Espagne ne se vivent pas de façon identique qu'en France. Les rapports avec le corps médical n'est pas le même. "Les mamans en Espagne sont souvent lâchées dans la nature", estime Laure Marin, qui a recueilli au cours de son séjour dans la Péninsule, plusieurs témoignages d'expériences traumatiques.

"En France la rééducation post partum est systématique"
Les expatriées, parfois loin de leur famille, confrontées à une culture médicale distincte, à la barrière culturelle et linguistique, mais aussi parfois à l'isolement, peuvent ressentir le besoin de repères, que Laure Marin se propose de leur fournir. "Mon but c'est que les mamans s'approprient le local", confirme-t-elle, "qu'elles puissent passer prendre un café, qu'elles viennent raconter et parler de leur expérience". Avec notamment une préparation à l'accouchement ("pour être sereine et capable de gérer le jour J"), mais aussi de la sophrologie et de la rééducation périnéale, "Bulles de France" centralise en un seul lieu des prestations généralisées dans l'Hexagone, pas toujours évidentes à suivre en Espagne. "En France la rééducation post partum est systématique, en Espagne, le service public ne propose rien, même si dans le privé, il est parfois possible de se faire rembourser", commente Laure Marin. Elle entend prochainement proposer des ateliers d'accompagnement, comme la mise au sein, la mise au bain ou la préparation des papas à l'accouchement.

"Respirer un coup sans culpabiliser"
Outre les parents, "Bulles de France" constitue également un lieu d'accueil pour les petits, "un peu comme une halte garderie", un autre concept qui fait cruellement défaut en Espagne. "Les mamans peuvent laisser leurs enfants ici, le temps de décompresser, de respirer un coup sans culpabiliser", explique la fondatrice. Mais si l'idée est de libérer les mamans, elle consiste aussi en un projet à forte teinte pédagogique. "Les enfants ont besoin de rythme", rappelle Laure Marin, "aussi est-il intéressant qu'ils puissent nous être confiés de façon régulière, afin que nous puissions leur proposer des ateliers dans le cadre d'un travail par projets". L'approche au bilinguisme et à la langue castillane est à l'ordre du jour. Des ateliers d'éveil sont prévus pour les plus grands. Avec un accueil de 3 mois à 6 ans, la proximité du Lycée français se fait sentir, avec une adaptation au rythme et aux horaires de l'établissement et l'objectif affiché de préparer une scolarité en son sein.

"Mon obsession c'est le périnée", insiste cependant Laure Marin, pour qui le tabou qui entoure cette problématique très courante, prend des proportions inacceptables de ce côté-ci des Pyrénées. "Il existe des solutions. On n'est pas obligée de se faire opérer au premier coup", avertit-elle. "Il faut apprendre à le protéger, mais il y a un manque d'information criant à cet égard". Dont acte. On saura désormais où se renseigner à cet égard, et plus si affinités.

VG (www.lepetitjournal.com - Espagne) Mardi 22 avril 2014
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Publié le 21 avril 2014, mis à jour le 1 août 2018

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