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Quel séjour linguistique pour mon enfant ?

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Matheus Ferrero
Écrit par Armelle Pape Van Dyck
Publié le 3 mars 2020, mis à jour le 3 mars 2020

Plus de 130.000 jeunes en Espagne sont partis l’an passé à l’étranger pour un séjour linguistique. Quel est le bon âge pour partir ? Quel type de programme et d’hébergement est le plus approprié ? Comment savoir si l’agence est sérieuse ? Quelles équivalences en cas d’année scolaire complète ?


 
On le sait, connaître plusieurs langues étrangères est indispensable. En témoigne la demande croissante de cours à l'étranger. L'année dernière, selon un rapport de l'association espagnole des organismes de séjours linguistiques à l'étranger (ASEPROCE), plus de 130.000 Espagnols ou résidents en Espagne, principalement des mineurs (77%), sont partis dans d'autres pays. C'est 20% de plus qu'en 2018. Madrid est la communauté avec le plus de jeunes qui font un séjour à l'étranger, 38% du total, suivie par la Catalogne (22%), l'Andalousie (10%) et la Communauté de Valence (7%).


Choisir une agence avec un label de qualité

La première étape pour les familles est de chercher une agence spécialisée sérieuse, qui apporte toutes les garanties. Or, on compte environ 500 entreprises sur tout le territoire dont seulement 65 appartiennent à ASEPROCE. Cet organisme, fondé en 1987, est la seule association à but non lucratif qui intègre des entreprises spécialisées dans la gestion de cours à l'étranger, avec le label LRQA qui certifie la qualité et la sécurité du service.

Il existe une offre infinie de séjours linguistiques à l'étranger et le choix s’avère donc difficile. Un responsable d’ASEPROCE précise que "le pays de destination, l'organisation, l'hébergement, la durée du séjour ou les heures de cours sont quelques-uns des facteurs que les familles doivent considérer attentivement avant de choisir".


Le choix des cours

Ainsi, si le programme inclut des cours dans un centre, il est essentiel de pouvoir vérifier que l’école est bien certifiée par les organismes officiels du pays. Il convient de connaître à l'avance l'emplacement du centre, vérifier les distances entre celui-ci et le logement de l'étudiant, être clair sur les options de transport et si le coût de ces transferts est inclus ou non dans le prix du programme.

Il faut aussi faire attention au type de classes (plus ou moins intensives selon les objectifs d'apprentissage poursuivis), leur durée (en général, elles sont inférieures à une heure), le nombre d'élèves par classe et leur nationalité ou l'expérience des professeurs pour enseigner aux jeunes étudiants. Pour les plus jeunes, un programme de trois ou quatre semaines avec 15 heures de cours par semaine suffit.


Famille d’accueil ou résidence

Bien choisir l'hébergement est essentiel pour que l'expérience soit profitable. Les deux options principales pour les étudiants entre 10 et 17 ans sont les familles d'accueil ou de résidence. Les experts du secteur recommandent le séjour en famille aux jeunes qui ont déjà un niveau convenable de la langue et souhaitent l'améliorer, car cette expérience implique une plus grande immersion. La résidence, quant à elle, est parfaite pour les étudiants qui préfèrent vivre dans un environnement multiculturel, avec des jeunes venant du monde entier. 


Attention aux activités extrascolaires

Les familles doivent également s’assurer que les activités en dehors des cours sont adaptées à l'âge et aux intérêts de l'élève. Tous les aspects qui peuvent engendrer des dépenses supplémentaires, comme le transport, l'accompagnement ou la nourriture lors de ces activités sont à vérifier.

Quelques agences organisent également des programmes linguistiques et sportifs combinés, où les deux activités ont le même poids pour l'étudiant. Si cette alternative est choisie, il est conseillé de consulter au préalable s'il est nécessaire que l'élève ait un certain niveau sportif, pour profiter pleinement de la formation et de la qualité du personnel enseignant.


Un âge pour chaque programme

Certaines agences proposent des programmes à l’étranger pour les jeunes à partir de 8 ans. Or, comme le rappelle ACEPROCE, "à cet âge-là, des colonies de vacances en Espagne avec des cours de langue sont plus que suffisants. Le bon moment pour commencer à voyager à l'étranger se situe aux alentours de douze ans, à condition bien sûr d'avoir déjà une connaissance préalable de la langue. Et seul un vrai spécialiste peut conseiller ce qui est le mieux". 


Une année scolaire à l’étranger

Précisément l’un des programmes qui nécessite le plus de "know how", de conseils personnalisés est bien celui d’une année académique complète à l’étranger. Son succès est grandissant et le nombre d'étudiants a augmenté de plus de 50% ces dernières années. Selon les statistiques de l'ambassade américaine, l'Espagne est d’ailleurs le 2e pays au monde en nombre d'étudiants (3.061 lycéens en 2018), après l'Allemagne. La France n’arrive qu’en 7e position, avec 779 élèves.

Les destinations possibles pour une année complète sont les USA, l’Irlande, le Royaume Uni et le Canada. "Les États-Unis sont de loin la destination préférée", explique Alicia Garcia, directrice de programmes pour jeunes de l’entreprise Interway, qui fête cette année 40 ans de son premier groupe d'étudiants partis aux États-Unis pour une année scolaire. "C’est un pays qui offre une variété de cours et de collèges fantastiques, en particulier pour les étudiants qui optent pour le programme officiel américain J-1". 

Le principal avantage de suivre une année scolaire complète à l'étranger réside dans les outils personnels que l'étudiant acquiert, tant dans la langue que dans sa maturité, son développement et sa croissance personnelle. "Ils apprennent à se débrouiller seuls dans un environnement différent -raconte Alicia García- et aussi à être beaucoup plus tolérants. C'est une expérience de vie qui leur donne d'énormes avantages pour leur avenir professionnel et personnel. En revanche, je déconseille ce programme aux jeunes qui n’ont pas la motivation suffisante ni l'envie de vivre cette expérience. Il est très important que l'élève soit motivé pour le faire, et pas seulement ses parents. En plus, il faut que l’étudiant ait déjà une certaine maturité pour éviter des problèmes d'adaptation. Il doit bien sûr avoir un niveau d'anglais suffisant (B2) et il est préférable qu’il ait déjà réalisé un petit séjour linguistique à l'étranger".


Les équivalences sont désormais possibles avec le système français

Dans le cas des USA, l’adolescent suit les cours dans une high school américaine et vit dans une famille qui l’héberge bénévolement. Encore récemment, seul le système scolaire espagnol permettait au retour le passage dans la classe supérieure. Ainsi, un élève scolarisé en Espagne dans le système français devait redoubler ou préparer sa rentrée dans une école espagnole. Il n'y avait pas d'équivalence. Fort heureusement, les temps évoluent et au service culturel de l’ambassade de France à Madrid, on nous a expliqué que les enfants ne sont plus pénalisés. Priorité est maintenant donnée à la mobilité des élèves. C’est ainsi qu’au retour, le passage dans une classe supérieure est possible, sous certaines conditions et sous réserve de place dans l’établissement où l’élève était scolarisé. D’autres programmes de mobilité sont désormais possibles dans le système scolaire français, dont lepetitjournal.com informera dans un très prochain article.
 
 

Armelle Pape van dyck
Publié le 3 mars 2020, mis à jour le 3 mars 2020