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Pression fiscale dans l'OCDE: L'Espagne est 16e et la France 4e sur 38 pays

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Écrit par Armelle Pape Van Dyck
Publié le 4 juin 2022, mis à jour le 4 juin 2022

C'est ce qui ressort du dernier rapport Taxing Wages de l'OCDE qui révèle également que la charge fiscale espagnole a encore augmenté entre 2020 et 2021.

 

Les travailleurs en Espagne consacrent 39,3% de leurs salaires aux impôts et aux cotisations sociales, soit cinq points de plus que le chiffre moyen de l'Organisation de coopération et de développement économique (OCDE). Par ailleurs, le pourcentage publié par l'OCDE dans son rapport Taxing Wages révèle que la charge fiscale espagnole a augmenté de 0,28 points entre 2020 et 2021, alors que la moyenne générale s'est réduite de 0,06 point.

Des cotisations sociales très importantes en Espagne

Concrètement, l'impôt sur le revenu des personnes physiques représente 11,3% des salaires en Espagne, contre 13% en moyenne pour l'OCDE; les cotisations sociales versées par l'employeur représentent 23% (13,5% en moyenne dans l'OCDE) et celles versées par les travailleurs 4,9% (8,2% pour l'OCDE).

 

En d'autres termes, la pression fiscale a un impact plus important sur les entreprises espagnoles. Ainsi, le fait que la fiscalité en Espagne soit plus élevée que la moyenne de l'OCDE est dû aux cotisations de sécurité sociale nettement plus élevées, et qui, en 2023, enregistreront encore une augmentation de 0,6% dans le cadre de la réforme des retraites en Espagne.

Selon le gouvernement, l'Espagne peut encore augmenter ses impôts

La publication de l'OCDE montre également que l'Espagne occupe la 16e place sur les 38 pays qui composent l'organisation. Cette situation est en contradiction avec le discours du gouvernement, qui souligne toujours que l'Espagne se situe en dessous de la moyenne européenne en termes de collecte d'impôts et qu'il existe une grande marge de manœuvre pour augmenter les impôts. Cette disparité s'explique par le fait que bon nombre des pays où la charge fiscale est la plus élevée sont européens. La Belgique, l'Allemagne, l'Autriche, la France et même l'Italie affichent des chiffres très élevés. Parmi les pays qui taxent moins le travail que l'Espagne dans la zone UE, on trouve le Danemark (avec 35,4%) ou la Norvège (36%).

 

À l'inverse, les économies dont la charge fiscale est la plus faible sont l'Australie, les États-Unis, la Nouvelle-Zélande, la Corée et même le Royaume-Uni. Le résultat est que la moyenne de la zone UE est beaucoup plus élevée que celle de l'OCDE dans son ensemble.

Le  livre blanc, pour augmenter les impôts, remis à plus tard 

Or, la ministre des Finances, María Jesús Montero, a précisé à de nombreuses reprises que son point de référence est la moyenne de l'euro. Pour atteindre ce niveau, elle avait commandé à un groupe d'experts un livre blanc pour la réforme fiscale. Cependant, la remise de ce document est intervenue à peine une semaine après l'invasion de l'Ukraine par la Russie, qui a déclenché la crise que l'on connaît et obligé la ministre à retarder cette réforme fiscale, qu'elle voulait mettre en place pour 2023.

 

María Jesús montero
La ministre des Finances, María Jesús Montero / Pool Moncloa

 

Selon le rapport de l'OCDE, la Belgique est la championne toute catégorie, avec 52,6% du salaire prélevé pour les impôts et cotisations sociales. Les Belges sont d'ailleurs les seuls à devoir transférer à l'État et à la sécurité sociale une part de leur salaire supérieure à celle qu'ils reçoivent en revenu net.

Les pays où l'on paie le plus d'impôts

Après la Belgique, les pays présentant la plus grande différence entre le salaire brut et le salaire net sont l'Allemagne, où 48,1% est retenu, l'Autriche (47,8%), la France (47%), l'Italie (46,5%), la Slovénie (43,6%), la Hongrie (43,2%), la Finlande (42,7%), la Suède (42,6%), le Portugal (41,8%), la Slovaquie (41,3%), la Lettonie (40,5%) et le Luxembourg (40,2%).

Et ceux où l'on paie le moins

En revanche, les pays de l'OCDE présentant la pression la plus faible en 2021 étaient la Colombie (0%), le Chili (7%), la Nouvelle-Zélande (19,4%), le Mexique (19,6%), la Suisse (22,8%), la Corée du Sud (23,6%), Israël (24,2%), l'Australie (27,1%), les États-Unis (28,4%) et le Costa Rica (29,2%).