

Le rapport 'Taxing Wages' publié par l'OCDE signale que le système fiscal espagnol est particulièrement défavorable aux familles, du moins en comparaison avec celui d'autres pays développés.
L'Espagne se situe dans la moyenne supérieure du classement de l'OCDE en termes de poids de la fiscalité et des cotisations sociales sur les salaires, avec un taux de 39,5%. La Belgique est championne toute catégorie, avec des travailleurs qui se voient prélever 53% de leur salaire. Suivent l'Allemagne, où 47,8% du salaire est retenu, la France (47%), l'Autriche (46,8%) et l'Italie (45,9%).
Cependant, alors que la plupart des grandes économies ont tenté d'alléger la charge fiscale sur les salaires à cause de la pandémie et de la flambée des prix de l'énergie afin de protéger le pouvoir d'achat des travailleurs, en Espagne la tendance a été inverse et les impôts et cotisations sur les salaires ont été augmentés.
Et pour les familles?
Dans son analyse, l'OCDE souligne que le système fiscal espagnol, comparé avec ses voisins, est particulièrement défavorable aux familles. En effet, le taux d'imposition en Espagne n'est inférieur à la moyenne des 22 pays de l'UE de l'OCDE que pour les travailleurs sans enfants. Ainsi, le Trésor public prélève 36% du salaire brut des célibataires sans enfants et avec un petit revenu, contre 36,8% de la moyenne des principales économies européennes, 39,5% pour les célibataires gagnant le salaire moyen (41,2%) et un taux de 44% pour les travailleurs dont le salaire est supérieur de 67% au salaire moyen (contre 45,7% l'OCDE).
Les travailleurs ayant des enfants sont comparativement moins bien lotis. Le poids de l'impôt pour un travailleur ayant un salaire moyen, dont le conjoint ne travaille pas et qui a deux enfants à charge, est de 34,4%, contre une moyenne inférieure à 30% pour les pays européens de l'OCDE.
Moitié moins d'avantages fiscaux en Espagne pour les familles
Le calcul agrégé effectué par l'OCDE conclut que la différence entre le taux d'imposition individuel (39,5%) et le taux d'imposition familial (34,4%) en Espagne, c'est-à-dire le poids des avantages fiscaux pour les familles, est d'à peine cinq points, soit la moitié de la moyenne des pays développés (neuf points).
Si l'on prend des exemples plus proches, l'écart est même de quinze points en Allemagne, de onze points en Italie et de huit points en France. Si, d'une manière générale, l'Espagne est le seizième pays développé où le poids de l'impôt est le plus élevé, en ce qui concerne les familles, elle arrive dans le top 5 derrière la Belgique, la Turquie, l'Italie et la France.