Depuis octobre 2013, l'Alliance Française de Madrid exerce un mandat d'un an à la présidence d'EUNIC España, une organisation qui regroupe les Instituts Nationaux européens chargés de l'action culturelle. Un gage de visibilité pour l'Alliance Française qui élargit par là ses missions au niveau européen. Rencontre avec le Directeur général André Rochais et la Responsable communication et culture Alba Wystraëte.
Lepetitjournal.com : Présider EUNIC, qu'est-ce que cela implique ?
André Rochais : Nous avons des réunions mensuelles qui permettent de faire le point sur tous les projets en cours. Et aussi une réunion de réflexion à l'extérieur de Madrid une fois par an, ce qui a été institué lors des présidences précédentes. Nous avons fait la nôtre à Valladolid au mois de mars. La présidence d'EUNIC implique la gestion et le suivi de toutes les activités qui sont en chantier. Même si, pour chaque groupe de travail, il y a un responsable de projet. Par exemple, la représentation de la Commission européenne à Madrid, un membre associé, se charge des Mercredis de la Littérature, dont le but est d'inviter un auteur européen avec son traducteur en espagnol ; sept pays participent à ce projet. Un projet se met en place dès qu'il y a six pays pour l'intégrer.
| EUNIC España a été fondée en 2008 par un groupe de 8 Instituts culturels européens, parmi lesquels l'Alliance française et l'Institut Français, le Goethe-Institut, l'Instituto Cervantes, les Instituts Culturels Roumain et Finlandais, l'Ambassade de Hongrie? L'organisation, qui compte désormais 18 Instituts et Ambassades dans ses membres, a pour but de faciliter le dialogue entre pays européens autour de la culture et de développer des projets communs. Elle fait partie d'EUNIC Global, organisation basée à Bruxelles qui comprend 31 membres. L'Alliance Française passera la présidence à l'Institut Culturel Finlandais à la fin du mois de septembre. |
Alba Wystraëte : Ce centre culturel pilote convoque des réunions de travail pour ce projet, dont on fait le compte-rendu en plénière. C'est également lors de ces réunions que sont présentées les propositions culturelles qui arrivent de l'extérieur. Pendant la présidence, nous sommes les interlocuteurs pour EUNIC.
Quels sont les projets en cours ?
A. W. : Il y en a beaucoup ! On prévoit des évènements à l'occasion des grandes dates et rendez-vous européens. Des think-tanks ont été invités pour participer à des débats d'idées autour des élections européennes, des manifestations seront organisées à l'occasion de la chute du mur de Berlin à l'automne. D'autres projets tournent autour de grandes thématiques, généralement décidées par la Commission européenne. Cette année par exemple, c'est le citoyen européen. Nous avons donc inauguré la saison de cinéma par un cycle de cinéma européen à la Filmoteca-Ciné Doré de Madrid. Et enfin, nous avons des projets linguistiques. Pour résumer, nous avons trois axes qui sont le multilinguisme, la culture et le devoir de mémoire. Tout cela à l'échelle européenne.
Comment les projets auxquels vous participez s'intègrent-ils dans les activités de l'Alliance Française ?
A.W : On essaye de les inscrire dans les travaux de l'Alliance. Les projets portent alors le double label "Alliance Française ? EUNIC." On bénéficie du pouvoir de diffusion de plusieurs instituts, ce qui nous donne une plus grande visibilité en terme de public et de presse.
A.R. : Cela implique aussi que chaque centre et ambassade investis dans le projet apportent des moyens financiers. EUNIC España n'a pas de budget propre, tout dépend de la contribution des membres qui participent. Il est également possible de répondre un appel d'offre pour qu'un projet soit partiellement financé par EUNIC Global (l'organisation-mère, basée à Bruxelles). C'est le cas pour un projet cette année : Mucho (+) que cine, qui permettra d'organiser des projections de films suivis de débats pour des lycéens espagnols.
Comment se déroulent les réunions ? Quelle langue parlez-vous ?
A.R. : On a une langue unique : l'espagnol, la langue du pays qui nous accueille. On s'est aperçus que ce fonctionnement était intéressant lorsque nous avons participé à une réunion d'EUNIC Global à Madrid. Le président, qui est belge francophone, parlait en français, on a entendu de l'allemand, de l'anglais? On ne s'y retrouvait plus !
A.W. : C'est vrai qu'à EUNIC Global, la langue commune est l'anglais. Mais ici, le vecteur commun est l'Espagne.
A.R. : Il y a une véritable synergie entre tous les membres d'EUNIC, vraiment. Quand je suis arrivé, j'ai d'emblée rencontré les responsables des centres culturels européens pour qu'on puisse travailler ensemble.
A.W. : Ce qui est intéressant de constater, c'est que chaque centre culturel a un style propre et apporte une autre manière de gérer les projets. Certains Instituts sont concentrés sur la langue, d'autres davantage sur la culture, d'autres sur la diplomatie. Durant la présidence assurée par l'Alliance, l'accent est mis sur l'interculturel et l'échange, et aussi l'ancrage dans le tissu local.
A.R. : Le tout dans un total respect de la façon de faire de chacun.
| À voir le vendredi 27 juin : ? Chants polyphoniques d'Europe, Groupe de Polyphonie Corse l'Attratchju, Instituto Cervantes, 19h30, entrée libre ? Festival Poetry Slam International, Centro-Centro, Edificio de Correos, 19h, entrée : 3 euros |
Lison RABUEL (www.lepetitjournal.com - Espagne) lundi 23 juin 2014
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