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ERASMUS – España, mon amour

Écrit par lepetitjournal.com Madrid
Publié le 1 janvier 1970, mis à jour le 14 novembre 2012

Elle en a fait rêver beaucoup suite à la sortie de l'Auberge Espagnole en 2002 et continue d'attirer les étudiants Erasmus français, qui ont fait de l'Espagne leur destination numéro 1

(Photo AFP)

"Beaucoup disent qu'Erasmus est une année charnière pour le développement personnel? l'occasion de se prouver qu'on peut partir seul, se débrouiller dans un autre pays, dans une langue étrangère". La découverte de soi-même est l'une des principales raisons qui ont poussé Angélique Etienne, 20 ans, à venir étudier dans la capitale espagnole pour un an. Premier séjour à l'étranger pour l'étudiante en journalisme originaire de Lorraine, qui vient de commencer sa première année de Master à l'Université Carlos III. Arrivée à Madrid il y a un mois, Angélique estime s'être pour le moment bien adaptée à la vie espagnole: "Je pensais que ça allait être plus dur, bien que les premiers jours ne soient pas faciles, car en sortant de chez soi on se rend compte que dans la rue tout le monde parle espagnol?". La barrière de la langue, un obstacle que beaucoup d'Erasmus souhaitent surmonter, puisque améliorer son niveau en langue étrangère est la première motivation des jeunes qui participent au programme européen de mobilité universitaire. Et des langues, ce n'est pas ce qui manque dans le quotidien de l'étudiante en journalisme. En plus d'étudier en espagnol et en anglais, elle côtoie des compagnons Erasmus de toute l'Europe mais aussi des étudiants venant de plus loin, notamment de Chine. "On parle beaucoup anglais dans mon groupe d'amis", un joyeux mélange de jeunes Européens que la Française a rencontrés grâce à l'association ESN (Erasmus Student Network), qui ?uvre pour aider les étudiants fraîchement débarqués en terre inconnue et les faire se rencontrer par le biais de nombreuses activités telles que soirées ou voyages. "Dès mon arrivée je me suis inscrite à l'association, ce qui m'a permis de rencontrer des gens. Le contact se fait très facilement entre Erasmus", commente Angélique, pour qui l'intégration a été plutôt rapide. Elle a cependant été moins facile au sein de sa promotion, étant la seule Erasmus parmi des étudiants espagnols qui se connaissent depuis le début de leur cursus. Mais d'après l'étudiante française, les Espagnols sont "plutôt ouverts et sympas, toujours disponibles" et prêts à l'aider en cas de besoin.

Une galère bureaucratique
L'aspect relationnel de cette expatriation temporaire ne semble donc pas poser de problème en Espagne, destination la plus prisée des Erasmus français puisqu'elle a attiré 22.4% des étudiants partis en 2008/2009. La facette administrative et pratique est, quant à elle, bien moins idyllique, et cette "galère" bureaucratique n'est donc pas qu'un cliché sorti du célèbre film de Cédric Klapisch. "Les problèmes administratifs ont commencé en France?avec tous les papiers qu'il a fallu remplir avant le départ", explique Angélique, qui attend impatiemment l'arrivée de ses bourses. Quand toutes les démarches seront réglées, l'étudiante espère réussir à financer son séjour avec les diverses subventions dont elle peut bénéficier : la bourse du CROUS qui lui est allouée en France, la bourse Erasmus, qui dans son cas s'élève à 400 euros par mois ; ainsi qu'une bourse de mobilité et une aide de sa région. "Pour le moment, je suis endettée, entre les frais de logement et tout le reste?J'ai dû demander de l'argent à mes parents parce que je ne pouvais même plus retirer avec ma carte bancaire", ajoute l'étudiante. Un problème parmi d'autres, comme le raconte le gérant d'un locutorio de la rue San Vicente Ferrer, en plein c?ur du très branché quartier de Malasaña, qui voit défiler chaque jour "5 ou 6 jeunes Français" venant se connecter à internet ou passer un coup de fil à leur famille. "La plupart d'entre eux ont des difficultés pour souscrire à un forfait pour le portable car on leur demande le NIE (NDLR Numéro d'Identité des Etrangers)", commente-t-il.

Les Français champions de la mobilité
Des petits obstacles qui ne sont pas insurmontables et qui font partie de l'aventure?Le programme communautaire Erasmus, né en 1987, est souvent synonyme de première expérience à l'étranger. Un avantage sur le CV, mais aussi une source d'enrichissement personnel, qui a conquis bon nombre de jeunes Européens. "Les étudiants français "champions de la mobilité" Erasmus", titrait Le Monde en juin 2010. Ils étaient 28.283 à quitter l'Hexagone en 2008/2009 pour partir à l'aventure dans le cadre du dispositif de mobilité, soit 9% de plus que l'année précédente. Sans grande surprise, Madrid, Barcelone et Valence sont les destinations phare de la Péninsule. L'Université de Barcelone (UB) a accueilli 282 étudiants français en 2010/2011, contre 301 en 2009/2010. Des chiffres à relativiser dans la mesure où seuls 5% des étudiants français profitent chaque année de la mobilité internationale. Ce faible pourcentage, qui n'est pas seulement un "mal" français, illustre l'une des principales critiques faites au sujet d'Erasmus, encore considéré comme un programme élitiste, et dont les critères de sélection des étudiants varient selon les pays.

Amélie HEIDINGER (www.lepetitjournal.com ? Espagne) mardi 27 septembre 2011


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Publié le 27 septembre 2011, mis à jour le 14 novembre 2012
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