L’Institut français de Madrid et la Casa de Velázquez unissent leurs forces pour proposer une exposition singulière à la Galerie du 10. Du 11 septembre au 31 octobre, le public est invité à découvrir « Donde la tierra recuerda », un dialogue artistique autour de la matière, de la mémoire et du temps, réunissant quatre artistes issus de l’Académie de France à Madrid : Paloma de la Cruz, Yann Gross, Raphaëlle Peria et François Réau.


Donde la tierra recuerda : un art qui fait parler la matière
Plutôt que de peindre un paysage ou de figurer le vivant, ils préfèrent plonger leurs mains dans la matière. Paloma de la Cruz, Yann Gross, Raphaëlle Peria et François Réau partagent la même démarche : établir un rapport direct, sensoriel, presque tactile avec leur environnement. Leurs œuvres révèlent ce qui d’ordinaire nous échappe — des réalités invisibles, des mémoires enfouies, des forces discrètes qui traversent la terre.
En écho aux réflexions contemporaines sur notre lien au vivant, portées notamment par le philosophe Baptiste Morizot, l’exposition « Donde la tierra recuerda » invite à une expérience sensible : voir, mais surtout écouter et ressentir la nature, comme si chaque pièce devenait trace, empreinte ou mémoire du monde qui nous entoure.
Quatre artistes à l’écoute sensible de la nature
Paloma de la Cruz, originaire de Malaga et aujourd’hui basée à Madrid, développe une pratique plastique ancrée dans la recherche. Docteure en devenir, elle a déjà participé à de nombreuses foires internationales comme ARCO Madrid, ARCO Lisbonne ou encore Artissima à Turin. Son œuvre figure dans des collections de premier plan telles que le CAC Málaga, DKV ou Sorigué.
Yann Gross, artiste suisse, travaille à la frontière entre photographie, vidéo et installation. Son travail explore la construction des identités et notre rapport à l’environnement, souvent en collaboration avec des communautés locales, du Brésil à l’Ouganda. Il s’intéresse notamment aux propriétés des plantes amazoniennes utilisées comme pigments photographiques. Lauréat de prestigieux prix internationaux, il a exposé à l’Aperture Foundation de New York, au FOMU d’Anvers ou encore aux Rencontres d’Arles.
Raphaëlle Peria, artiste française, s’est fait remarquer par sa technique singulière de dessin par soustraction : à partir de photographies, elle gratte minutieusement la surface au scalpel ou à la fraise pour faire surgir des formes, textures et présences latentes, comme autant de mémoires révélées. Lauréate du Prix BMW Art Makers 2025, elle est représentée par la Galerie Papillon à Paris et exposée dans des institutions en France et à l’international.
François Réau, enfin, développe une œuvre poétique autour du paysage, de la mémoire et du temps, mêlant dessin, installation et expérimentation in situ. Ses créations ont été présentées dans des lieux majeurs comme le Palais de Tokyo à Paris, le SMAK de Gand ou la Kunsthal Charlottenborg de Copenhague. Il a participé à de grands rendez-vous internationaux tels que la Biennale de Lyon ou Lille3000.
Une expérience sensible à Madrid, le temps d’un automne
Commissariée par Claude Bussac, « Donde la tierra recuerda » offre une expérience où l’art devient un instrument de perception élargie, un espace pour réapprendre à écouter les forces invisibles et les mémoires souterraines de la terre. Entre poésie visuelle, engagement sensoriel et méditation sur notre lien au vivant, l’exposition dépasse la simple contemplation : elle invite chacun à ressentir autrement le monde, et fait de Madrid, le temps d’un automne, le lieu où la terre se souvient.
Sur le même sujet













