Ancien pensionnaire de Casa Velazquez, Max Armengaud y revient 30 ans plus tard pour une exposition où il porte à nouveau regard sur cette magnifique institution. Ses travaux sont présentés lors d’expositions personnelles et collectives en France et à l’Étranger.


La Casa de Velázquez accueille jusqu’au 5 octobre l’exposition "Derrière la scène: pour un portrait anti-iconique", rétrospective du travail photographique mené depuis plus de trente ans par Max Armengaud.
Max Armengaud a été pensionnaire de l’Académie de France à Rome (Villa Médicis) en 1990-1991, puis membre de l’Académie de France à Madrid - Casa de Velázquez de 1993 à 1995. C'est donc un retour trente ans plus tard. "C’est une émotion -nous raconte Max Armengaud- car je n’étais jamais revenu sur les lieux, mais ce n’est pas de la nostalgie. C’est un lieu qui a marqué une étape importante de ma vie, par le temps et la liberté qu'on m'a donnés à Casa Velazquez, et par les rencontres importantes que j’y ai faites".
Prochain centenaire de la Casa Velazquez
Et l'une de ces rencontres est précisément Nancy Berthier, la directrice depuis deux ans de la Casa de Velázquez, qui en a été membre, elle aussi, il y a trente ans, entre 1992 et 1994, un moment particulièrement important dans l’Espagne de cette époque. "Il y a une amitié et une estime réciproque – évoque Max Armengaud- et donc, c’était une sorte d'évidence entre nous de refaire un portrait et de l’inscrire dans le centenaire de l’institution. Il existe un portrait de la Casa de Velázquez, 1993-1994 qui mute en diptyque qui va être celui de 2023- 2024 et cet ensemble, parmi tous les autres, occupe une place particulière puisque c’est la première fois que je fais à nouveau le portrait d'un même lieu". Et, comme il tient à signaler, "il ne s’agira pas d’un jeu des 7 erreurs!".
Plus de 400 photos exposées
Quant à la rétrospective de ses œuvres, elle inclut un diaporama de 400 photos. "Je suis particulièrement satisfait – affirme le photographe- de pouvoir investir cette espace avec des photos de 7 des 12 institutions que j'ai déjà photographiées". Depuis 1986, Max Armengaud photographie en effet de célèbres institutions (Palais de l’Élysée, Cité du Vatican, Opéra de Paris, Arènes de Madrid, etc).
Dans le portrait de la cité du Vatican, on découvre par exemple la dame pipi de la basilique de Saint-Pierre à côté d’un cardinal
Mais, attention, il n'a rien d'un photographe institutionnel. Son approche artistique s’appuie sur la présence de l’individu, sur sa place dans l’organisation collective, sur sa manière d’habiter sa fonction et d’en investir l’espace. En photographiant conjointement l’individu et son environnement de travail, dans un traitement égalitaire, quelle que soit sa position, il aborde l’institution simultanément dans ses dimensions humaine et architecturale, chaque photographie constituant un fragment du portrait collectif qu’il construit.
Une vision humanisée de l'institution
Dans le portrait de la cité du Vatican, on découvre par exemple la dame pipi de la basilique de Saint-Pierre à côté d’un cardinal. Ainsi, de photographie en photographie, de fragment en fragment, il compose un portrait humanisé de l’institution, au carrefour de l’histoire individuelle et de l’histoire collective. "Ce n’est pas une photo de groupe – explique Max Armengaud- J’additionne des singularités. J'aime beaucoup cette citation de Rumi 'Vous n'êtes pas une goutte d'eau dans l'océan. Vous êtes l'océan tout entier dans une goutte d'eau'". En quelque sorte, une vision plus humaniste des bâtiments, une sorte de démocratisation de l’institution.

Max Armengaud, un humaniste photographe
Max Armengaud commence à photographier en 1974 en autodidacte. En 1978, il rejoint à Paris une troupe de jeunes comédiens rencontrés deux ans plus tôt dans sa région et débute une activité de photographe indépendant dans le milieu théâtral. Il effectue des photographies de spectacle, des portraits de comédien et de metteur en scène, collabore avec la presse et diverses institutions théâtrales, notamment le Conservatoire National Supérieur d’Art Dramatique dont il sera le photographe officiel de 1981 à 1993. Il enseigne actuellement la photographie à l’école supérieure d’art et de design Marseille Méditerranée depuis 1999.
Entrée gratuite – Tous les jours, de 10h à 19h.
Casa Velázquez, calle Paul Guinart, 3 – Madrid (Ciudad universitaria)