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Programme National d’Investissement sur 10 ans au Portugal

ponte Vasco da Gama-lisboaponte Vasco da Gama-lisboa
Écrit par Lucie Etchebers-Sola
Publié le 29 janvier 2019, mis à jour le 30 janvier 2019

António Costa et son gouvernement ont présenté en ce mois de janvier 2019 le PNI2030 : un programme de développement économique qui place le secteur de la mobilité et des transports au cœur des préoccupations nationales pour la prochaine décennie.
 
L’ambitieux Programme National d'Investissement 2030 élaboré par António Costa et son gouvernement prévoit un budget de 21.950 milliards d'euros destinés au financement de 72 projets infrastructurels de niveau national entre 2021 et 2030. 60% de ces fonds seront investis dans le secteur de la mobilité et des transports, le reste ira principalement aux secteurs de l’environnement et de l’énergie.

 

Investissements par secteur d´activité

 

Aménagements des infrastructures ferroviaires

Après des années d’investissements dans les infrastructures routières (notamment dans la construction d’autoroutes, en particulier dans les années 90), António Costa veut faire de la modernisation des chemins de fer sa priorité pour les dix prochaines années. 12.678 millions d'euros ont été alloués à des projets relatifs à la mobilité et aux transports publics et notamment dans le secteur ferroviaire. Une partie de cette somme va servir à développer le métro de Porto (620 millions d'euros) et le métro de Lisbonne (445 millions d'euros) mais également à promouvoir des programmes en faveur de la mobilité durable (3390 millions d'euros). 1500 millions d’euros iront dans un projet d’amélioration de la liaison ferroviaire entre Porto et Lisbonne grâce à la construction de nouvelles lignes de train qui permettront de séparer les trafics (les long-courrier des services régionaux et les trains de banlieue des train de fret) pour pouvoir optimiser l’utilisation des voies et augmenter la vitesse des trains. Après ces travaux, deux heures devraient suffire pour rejoindre Porto depuis Lisbonne. La liaison avec le Sud du pays ne sera pas en reste puisque 100 millions d'euros seront investis dans la ligne Lisbonne-Algarve afin de pouvoir réduire le temps de trajet jusqu'à Faro. Moins visibles du public mais tout aussi nécessaires, des aménagements seront fait pour améliorer la sécurité ferroviaire et la réduction du bruit (375 millions d'euros), et rénover les systèmes de signalisation et de télécommunication (270 millions d'euros).
 

Un second aéroport à Montijo

Vinci, le groupe français de BTP et de concessions, poursuit sa croissance au Portugal et s’apprête à construire un deuxième aéroport à Lisbonne sur la rive sud de l’embouchure du Tage, à Montijo. Le groupe souhaite également agrandir substantiellement l’actuel aéroport Humberto Delgado, dans la ville de Lisbonne, à priori saturé par l’afflux croissant de voyageurs. L’accord entre le groupe français et le gouvernement portugais a été signé à Lisbonne, mardi 8 janvier dernier et 1,15 milliard d’euros seront injectés dans ce projet d’ici 2028. Cette extension aéroportuaire devrait permettre d’amplifier encore le tourisme au Portugal, puisque la quasi-totalité des visiteurs arrivent par avion. "Cette décision va enfin régler l’un des principaux problèmes du développement économique dans ce pays", s’est félicité le maire de Lisbonne, Fernando Medina. Malgré les contestations des écologistes qui craignent de graves conséquences sur la réserve naturelle de l’estuaire du Tage, les travaux devraient commencer dès cette année et l’aéroport entrer en activité en 2022. Hors cadre du PNI2030, certaines rumeurs laisse entendre que l’Etat voudrait sensibiliser l’opinion publique à la question d’un troisième pont sur le Tage pour se rendre plus facilement au futur aéroport de Montijo ainsi que dans les régions de l’Alentejo et l’Algarve. Rien n’est pour l’instant confirmé.
 

10% pour le secteur maritime et portuaire

2488 millions iront au développement des infrastructures maritimes et portuaires portugaises. 940 millions d'euros seront notamment affectés au port de Sines, le plus grand du pays, afin développer et moderniser les équipements et multiplier les postes d’amarrages notamment en construisant un nouveau terminal à conteneurs près du pont Vasco de Gama. Ces aménagements devraient générer la création de 28 000 nouveaux emplois au Portugal. Le port de Lisbonne recevra quant à lui un investissement à hauteur de 665 millions d'euros afin de financer un autre terminal à Barreiro. 102 millions d’euros seront également alloués au développement de la Voie Navigable du Douro (VND) afin de favoriser le tourisme fluvial dans le Nord du Portugal.

Le Premier ministre et son gouvernement ont maintenant dix ans devant eux pour concrétiser le PNI2030, et l’année à venir pour planifier le début des travaux en 2020. Un an, c’est aussi le temps qu’il leur reste pour achever le "Plan Stratégique pour les Transports et les Infrastructures" (PETI 3+), un programme d’investissement sur cinq ans lancé en 2016 et dont 80% des projets n’ont pas encore abouti. Pourtant, il faudra aller au bout du PETI 3+ avant de pouvoir s’attaquer aux projets complémentaires du PNI2030. Un calendrier bien ambitieux ! Si le gouvernement ne parvient pas à tenir ses engagements, alors les opposants d’António Costa se feront certainement un plaisir de le lui rappeler le moment venu.

 

Publié le 29 janvier 2019, mis à jour le 30 janvier 2019

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