Le projet d’un nouvel aéroport à Montijo permettrait la création de 20.000 emplois a annoncé le Premier Ministre António Costa et cela malgré l’impact environnemental annoncé par les écologistes.
La machine est déjà en route
La raison principale de la création d’un nouvel aéroport est que celui de Lisbonne est saturé. En effet, l’aéroport Humberto Delgado a dépassé son seuil de capacité d’accueil de passagers depuis 2016 avec 22 millions de passagers et 26,7 millions en 2017 d’après les chiffres publiés par le journal portugais Observador (voir le graphique ci-dessous). Ce nouveau terminal vient donc à point nommé. Il permettrait à la fois de désengorger l’aéroport actuel et de continuer à le moderniser pour des vols essentiellement moyens courriers.
Le deuxième argument est d’ordre économique puisque le gouvernement souhaite contribuer à l’expansion de la ville de Lisbonne dont la croissance touristique s’envole d’année en année. Pour pallier à ces flux touristiques colossaux, le gouvernement a déjà signé un accord avec l’entreprise ANA (filiale de Vinci) dans le cadre duquel il est prêt à investir entre 300 à 400 millions d’euros. Cet engagement annonce le début des travaux pour 2019 et leur fin en 2021.
De nouveaux aménagements vont ainsi voir le jour pour mieux desservir le nouveau terminal. En effet, le projet d’un métro en surface le long du Pont Vasco da Gama est envisagé et sera financé par la société qui exploite le pont, à savoir, Lusoponte.
L’environnement : le frein du gouvernement
Depuis que le projet d’un nouvel aéroport sur le site de Montijo a été mis à l’ordre du jour, de nombreuses études environnementales ont été réalisées. Les résultats de ces études montrent que la création du terminal engendrerait des perturbations d’ordre écologique. Le cas des oiseaux migrateurs est la principale raison des modifications de dates de début des travaux. En effet, la présence du terminal sur le site de Montijo perturberait le passage des oiseaux migrateurs. S’ajoute à cela, la pollution sonore et la pollution atmosphérique qui témoignent du fait que le site de Montijo "n’est pas le meilleur endroit pour implanter le terminal" a déclaré Fernando Nunes da Silva, spécialiste des transports et qui travaille sur le choix d’un emplacement adéquat.
Face à ces revendications, l’entreprise française Vinci qui opère sur 10 aéroports au Portugal, a déjà pris sa décision et entend "faire valoir ses intérêts" dans ce projet. Le Premier ministre António Costa a déclaré qu'une décision finale, attendue courant 2018, sur l'emplacement définitif du futur aéroport de Montijo dépendra de la conclusion d'un rapport en cours de réalisation sur l'impact de la migration des oiseaux dans cette zone.
Par ailleurs, le Président de la République a déjà suggéré le nom de "Mário Soares" pour l’aéroport de Montijo.