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TAP AIR Portugal : un accord en urgence

TAP Air PortugalTAP Air Portugal
Écrit par Alexandre Klein
Publié le 12 mars 2021, mis à jour le 12 mars 2021


Face à la crise économique que vit la compagnie aérienne nationale portugaise, la TAP qui s'est accrue avec la pandémie du COVID-19, un accord d'urgence a dû être trouvé entre le transporteur aérien et le Syndicat national du personnel navigant de l'aviation civile (SNPVAC). Cet accord a été accepté par le syndicat des pilotes de l'aviation civile (SPAC) ainsi que par les membres d'équipage le vendredi 26 février 2021, et restera en vigueur jusqu'à la fin de l'année 2024.
 

Des mesures fortes afin de relancer la compagnie aérienne

En grande difficulté après la crise du Covid-19 qui a fortement limité les déplacements et le tourisme, la compagnie TAP Air Portugal remettait son plan de relance le vendredi 11 décembre 2020 à la Commission européenne. La compagnie avait déjà évité la faillite, grâce à un rachat de la part de l'Etat portugais en juillet 2020, qui possède désormais plus de 72% des parts de l'entreprise, et avait été sauvée en urgence grâce à un prêt public à hauteur de 1,2 milliard d'euros.

Dans la continuité de la présentation de ce plan de relance, un accord d'urgence a été négocié et approuvé entre la compagnie aérienne et les différents syndicats des employés. « Les pilotes de la TAP se sont réunis lors d'une réunion d'entreprise », qui a eu « une participation massive de 96,8% des associés », et ceux-ci ont « approuvé l'accord d'urgence proposé par la société ». « Ainsi, il a été décidé d'abandonner 50% des salaires des pilotes pour aider à la reprise de la TAP » selon un communiqué officiel de la TAP.

Cet accord d'urgence prévoit tout d'abord une baisse générale de 25% des salaires supérieurs à 1330 euros. En ce qui concerne les 1252 pilotes que couvre cet accord, une réduction de 50% des salaire en 2021 est prévue, qui passera ensuite à 45% en 2022, 40% en 2023 et 35% en 2024, afin de maintenir les emplois.

Quant aux équipages, les réductions de salaire seront à hauteur de 15% en 2021, 10% en 2022 et 5% en 2023. Cependant, il y aura une diminution du temps de travail dans la même proportion. En parallèle, avec l'accord d'urgence, les travailleurs ne perdront pas certains  avantages, comme l'assurance maladie.

 

Le point sur les licenciements reste encore à éclaircir

A la suite de la validation de cet accord d'urgence par les divers acteurs, le transporteur aérien doit maintenant déterminer le nombre de personnes qui quitteront l'entreprise. En effet, des mesures de licenciements sont prévues afin de permettre à la compagnie TAP de se relever à moyen terme.

Dans le cadre de ces mêmes mesures, les demandes de pré-retraite ainsi que les licenciements volontaires seront comptabilisées. Cependant, aucune information claire n'a été communiquée pour le moment. Dans la déclaration envoyée aux employés par la direction, rien n'est dit sur le processus de réduction des effectifs. Dans ce message, les gestionnaires soulignent que les sacrifices « sont nombreux et très durs », et réitèrent que l'objectif est « d'assurer la pérennité et la viabilité de la TAP ».

Le samedi 27 février 2021, la compagnie aérienne s'est également entretenue avec le ministère des Infrastructures et du Logement, dirigé par le ministre Pedro Nuno Santos. Un communiqué a été publié à la suite de  cet entretien, dans lequel rien n'est dit sur le nombre de licenciements prévus. Pedro Nuno Santos souligne, cependant, que le processus de négociation avec Bruxelles concernant le plan de relance de la compagnie aérienne se poursuivra dans les semaines à venir. La définition du plan de restructuration à mettre en œuvre par l'entreprise jusqu'en 2024 « permettra d'entamer une nouvelle phase dans la vie de la TAP » a-t-il déclaré à un moment où un nouveau président vient d´être choisi pour diriger la compagnie aérienne mais son nom n'a pas encore été rendu public. On parle de l'allemand Aldbrech Binderberg, ancien président de Saudi Arabian Airlines mais il ne s'agit pour le moment que de rumeurs. A suivre.

 

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