La Conférence des Nations Unies sur les Océans s’est tenue à Lisbonne du 27 juin au 1er juillet. Une semaine de discussions qui a rassemblé des Chefs d’États -le Président français, Emmanuel Macron était présent- des organisations et des institutions parmi les plus influents au niveau international autour du thème suivant : "Renforcer l'action océanique fondée sur la science et l'innovation pour la mise en œuvre de l'objectif 14 : bilan, partenariats et solutions".
Les quatre recommandations du Secrétaire général des Nations Unies
António Guterres, Secrétaire général des Nations Unies, a introduit le 27 juin 2022 la conférence avec beaucoup d’inquiétude en soulignant l’urgence océanique à laquelle nous devons faire face. "Nous faisons face à un état d’urgence des océans." a t-il déclaré. Cette Conférence a été pensée dans l’accomplissement du 14ème Objectif de Développement Durable (ODD) “Conserver et exploiter de manière durable les océans, les mers et les ressources marines aux fins du développement durable”, partie intégrante de l’Agenda 2030. Pour faire face à cette urgence, le Secrétaire général a formulé quatre recommandations :
- Investir dans des économies océaniques durables : l’économie bleue
- Reproduire les stratégies gagnantes en insistant sur la coopération et la rigueur
- Protéger les populations
- Renforcer la science et l’innovation
Des centaines d’invités sont intervenus au long de ces 5 jours : Institutions internationales, organisations, gouvernements, associations… Les thèmes les plus abordés ont été l’acidification des océans, la pêche illégale, non déclarée et non réglementée ou encore la pollution océanique (plastique mais aussi sonore). Face à ces questions, de nombreuses solutions ont été évoquées, entre autres l’implication des générations futures dans les processus de décision, l’éducation, la coopération élargie et approfondie, l’investissement global et l’aide financière aux pays moins avancés. L’ODD- 14 est en effet l’un des objectifs les moins financés parmi les 17 établis par l’Agenda onusien 2030.
Candidature de la France pour accueillir en 2025 la conférence des Nations Unies sur les Océans
Le Président français, Emmanuel Macron, est intervenu le 30 juin. Venant tout droit du Sommet de l’OTAN à Madrid, il a tenu à être présent pour ce rendez-vous des océans. Dans son intervention, il a reconnu les efforts effectués par l’Union européenne en termes de développement durable et de protection des Océans. Il décrit cette Conférence de Lisbonne comme la continuité du One Planet Summit qui s’est déroulé à Brest en février dernier. “Nous ne devons pas détourner notre mission collective quant à l'agenda du développement durable aux services des hommes, des femmes, de la Terre, de la mer” a déclaré le Chef d’ Etat. Il a appelé à la remobilisation de la communauté internationale pour la protection et la restauration du patrimoine marin. Emmanuel Macron a conclu son discours en annonçant la candidature de la France pour accueillir en 2025 aux côtés du Costa Rica une nouvelle conférence des Nations Unies sur les Océans, à Paris. La collaboration des deux pays est née de la co-présidence de la Coalition de la haute ambition pour la nature et les peuples lancée lors du One Planet Summit en 2021.
Une réunion à l’ Océanarium de Lisbonne
Le Président Emmanuel Macron qui a aussi rencontré le Président portugais Marcelo Rebelo de Sousa ainsi que le Premier ministres Antonio Costa a, par ailleurs, participé à une réunion sur l’avenir des océans, organisée par la France, à l’Océanarium de Lisbonne qui a compté avec de nombreux invités de la communauté maritime internationale y compris M. Peter Thomson, envoyé spécial du Secrétaire Général des Nations Unies pour l’océan.
Conférence de Lisbonne : mise en place de la Décennie des Océans
La Conférence de Lisbonne a permis à la Décennie des Océans de se mettre en place, de gagner en visibilité et en influence. Cette initiative onusienne a été lancée en février 2021 en tant que décennie pour les sciences océaniques au service du développement durable (2021-2030). Considérée comme la décennie la plus critique pour nos Océans par l’UNESCO, elle vise à impliquer et à sensibiliser les générations futures aux défis et aux opportunités de l’océan pour atteindre les ODD.
Une autre avancée de la Conférence est la "déclaration de Lisbonne" adoptée par consensus et sans aucune objection à l’appel du président portugais Marcelo Rebelo de Sousa. Elle vise, sans contrainte, à affirmer la reconnaissance des 193 États membres des Nations Unies de l’état d’urgence océanique et du regret profond de “leur échec collectif" qui a engendré cette situation.
La Conférence de Lisbonne a donc permis d’entretenir une dynamique pour ce qui concerne la préservation et la protection des Océans dans une année aux multiples échéances. En effet dans les mois à venir devrait avoir enfin lieu la signature du traité sur la Haute mer en août à New York. Puis la COP27 pour le Climat en novembre et la COP15 biodiversité en décembre se tiendront respectivement à Charm-el-Cheikh et à Montréal.