Depuis le 9 janvier, il est difficile de manquer les regroupements silencieux de policiers dans les villes de Porto, Lisbonne, ou encore Braga et Faro.
Le mouvement de protestation dit « spontané » selon les déclarations de Paulo Santos, président de l’association du syndicat des professionnels de la police, se propage dans plusieurs villes du Portugal. Cette manifestation a débuté le 8 janvier 2024 par l’initiative d’un membre de la police, dont la protestation a été entendue par ses pairs. Le 9 janvier, plusieurs centaines de policiers venus de communes telles que Leiria, Castelo Branco ou encore Caldas da Rainha ont rejoint le mouvement qui a très rapidement pris de l’ampleur. Au pied de l’Assemblée de la République des centaines de policiers, venus de tout le pays, ont investi les lieux, bloquant parfois la route aux automobilistes. Ces derniers manifestent pour de meilleures conditions de travail, ainsi que l’obtention de meilleurs salaires. Certains membres de la PSP (police de sécurité publique), de la GNR (Garde Nationale Républicaine) ainsi que de la CGP (Corps des Gardiens de Prison) revendiquent leur droit à un niveau de prime de risque égal à celui de la PJ (police d'investigation).
« Nous demandons l’égalité des policiers et voulons des actions concrètes »
Bruno Pereira, président de la coalition des syndicats
Vendredi 12 janvier, le ministre de l'Intérieur, José Luís Carneiro a eu une entrevue avec Bruno Pereira, représentant des syndicats APG, ANAG, ANSG, ASPIG, ASPP, SPP, SNOP, SINAPOL, SIAP, SNCC, et SUP. Le ministre a partagé un café de manière informelle avec les manifestants afin d’entamer le dialogue et de tenter d’adoucir la situation. Lors d’un échange téléphonique, Bruno Pereira, commissaire et président du syndicat national des officiers de police a déclaré au Lepetitjournal Lisbonne « nous exerçons une profession tout aussi dangereuse sinon plus que celle de la PJ qui détient davantage des fonctions d’investigation. En s’occupant de la sécurité, des explosifs ou d’autres opérations spéciales, l’extra dont nous bénéficions est 700 euros plus faible que celui que touche un membre de la PJ. Nous sommes conscients de l’instabilité de la situation politique. Néanmoins, nous ne partirons pas sans que des mesures concrètes soient prises. J’en ai d’ailleurs fait part au ministre de l’intérieur, hier. Une discussion officielle devrait être engagée d’ici les prochains jours avec Monsieur Carneiro. Mais rien n’est fixé. Les présidents de tous les syndicats et moi-même délibérons toujours quant à l'idée d’ouvrir les négociations. Le gouvernement va devoir prendre des mesures concrètes. Le combat continuera tant que les partis ne prendront pas mieux en compte nos intérêts et notre dignité. Nous sommes les gardiens de la paix et le gouvernement tout comme les différents partis politiques doivent tenir compte de nos conditions de vie. »
Une manifestation pour l’augmentation de salaire et l'amélioration des conditions de travail.
Dans un document mis en circulation au sein de réseau des policiers intitulé « vérité et transparence - crise dans la sécurité interne », la PSP et la GNR ont publié un tableau. Ce dernier met en évidence la disparité de salaire significative entre elles et la PJ. Selon cette circulaire, un membre de la GNR ou de la PSP gagne 1.345,52 euros par mois contre 3.406,32 euros pour un membre de la PJ. La GNR et la PSP sont clairs, ils veulent l’égalité des salaires entre ces branches de la profession. « A travail égal, salaire égal » ont donc argumenté les syndicats.
Une pétition mise en ligne, plus de 20.000 signataires
Sur le site de PetiçãoPública, il y a actuellement une pétition contenant une lettre adressée au Président de La République Marcelo Rebelo de Sousa ainsi qu’au Président de l'Assemblée Augusto Santos Silva qui a déjà atteint 22.649 signatures. La pétition a été intitulée « pour un traitement paritaire entre la PSP, la GNR et la CGP face à celui réservé à la PJ.