

Le touriste aime l'Algarve, les jolies plages qui composent la région du sud du Portugal sont belles et le sable y est fin. Le soleil ne se cache pas et se tient fièrement au centre d'un ciel presque toujours bleu au point de faire mal aux yeux. Le visiteur ne s'y trompe pas, mais il serait réducteur de limiter cette région à de simples atouts climatiques.
(Photo : girolame, Creative Commons)
Faro, une porte d'entrée
L'aéroport de Faro est le deuxième plus important après celui de Lisbonne, avec 5,5 millions de passagers en 2013. La ville ne compte pourtant que 65 000 habitants, ces chiffres démontrent l'importance du tourisme dans cette région. De plus, malgré la crise économique, le secteur de l'hôtellerie et de la restauration est en augmentation constante. Aujourd'hui, selon l'institut national de la statistique, ce secteur mobilise 19,6% des salariés. Le secteur de la construction bénéficie lui aussi de cette manne venue de l'étranger, puisque sur les collines dominant l'océan poussent ici et là, demeures secondaires et complexes hôteliers. Ce phénomène s'est accentué avec les printemps arabes, puisqu'un bon nombre de personnes privilégiaient l'Egypte, la Tunisie et le Maroc. Si cette tendance persiste, le tourisme pourrait prendre une place encore bien plus prépondérante dans l´économie du pays.
Un lieu unique
Le soleil n'est pas le seul atout de l'Algarve, dans la région de Faro existe un écosystème unique au monde. Le tourisme doit donc composer avec une réserve naturelle qui existe depuis 1978. C'est un ensemble de lagunes, un archipel d'îles, un assemblage de dunes qui mesure une soixantaine de kilomètres. C'est un cordon parallèle à la côte, formé par deux péninsules (Faro à l'ouest et Cacela à l'est) et cinq îles (Barreta, Culatra, Armona, Tavira et Cabanas). Ce paysage complexe fait du parc un refuge pour de nombreuses espèces d'oiseaux, de poissons et de coquillages. Une partie des volatiles viennent y hiverner. L'endroit est également propice à l'épanouissement d'une flore endémique. La région contient aussi l'une des plus grandes réserves d'hippocampes au monde.
Une tradition culinaire à part
Si l'Algarve signifie ouest en arabe, il n'en est pas moins vrai que la ville se situe à l'extême-sud de l'Europe, il s'agit donc d'un carrefour où se sont toujours mêlés les différences. La ville de Faro a été l'un des derniers bastions maures du Portugal. C'est en 1249 que la ville a été reprise, de là est né une influence certaine de la culture mauresque sur les traditions culinaires du pays. Les desserts très sucrés à l'amande et à l'orange de cette partie du pays découlent de cet héritage. Le reste de la gastronomie est essentiellement dédié aux fruits de mer et aux poissons. La pêche et l'élevage étant des activités de toujours dans cette partie du pays. Le plat phare de cet univers maritime, n'est autre que le xarém, un met à base de farine de maïs et de palourde ainsi que la caldeirada, une bouillabaisse locale. La région est d'ailleurs la principale productrice du pays avec 80% de la production de palourde. Autrefois, considéré comme les plats du pauvre, ceux-ci sont aujourd´hui devenu des incontournables des petits bars de petiscos (hors d´?uvres) qui jonchent la côte.
La ville de Faro a su garder des traces du passage romain et maure ajoutant à tous ses délices, une richesse culturelle indéniable avec un folklore qui lui est propre.
Arthur Conanec (www.lepetitjournal.com/lisbonne.html) Reprise mercredi 4 juin 2014
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