À l’occasion de la journée mondiale des forêts, arrêtons-nous sur la zone de conservation privée « Bosque de Churumazú », près d’Oxapampa, un bel exemple de restauration grâce à Eduardo Jackson.
Lorsque nous buvons un verre d'eau, écrivons dans un carnet, prenons des médicaments contre la fièvre ou construisons une maison, nous ne faisons pas toujours le lien entre ces actions et les forêts. Pourtant, tous ces aspects de notre vie, et de nombreux autres, sont liés d'une manière ou d'une autre aux forêts.
Les forêts, leur gestion et l'utilisation durables de leurs ressources sont des éléments essentiels dans la lutte contre les changements climatiques et permettent de contribuer à la prospérité et au bien-être des générations actuelles ou futures. Les forêts jouent également un rôle crucial dans la réduction de la pauvreté et dans la mise en œuvre des 17 objectifs de développement durable (ODD) des Nations Unies. Pourtant, malgré ces précieux avantages écologiques, économiques, sociaux et sanitaires, la déforestation mondiale se poursuit à un rythme alarmant.
21 mars : Journée internationale des forêts
En 2012, l’Assemblée générale des Nations Unies a proclamé le 21 mars Journée internationale des forêts. Le Secrétariat du Forum des Nations Unies sur les forêts et l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) sont chargés d'organiser cette célébration qui a pour objectif de sensibiliser le public à l’importance de toutes les variétés de forêts et d’arbres pour notre écosystème.
Chaque année, à l’occasion de la Journée internationale des forêts, les pays sont encouragés à entreprendre des initiatives locales, nationales ou internationales impliquant les forêts, telles que des campagnes visant à planter des arbres. Le thème de chaque Journée internationale des forêts est choisi par le Partenariat de collaboration sur les forêts (PCF). Le thème choisi pour l’année 2023 est « Les forêts et la santé ». Ce thème s'inscrit dans le contexte de la Décennie des Nations Unies pour la restauration des écosystèmes (2021 - 2030).
http://www.fao.org/international-day-of-forests/fr/
Le « Bois de Churumazú », un exemple de conservation privée de la biodiversité
Située dans le district de Chontabamba (province d'Oxapampa et région de Pasco), la zone de conservation privée (ACP) « Bosque de Churumazú » qui s'étend sur une superficie de 14 hectares, est reconnue par le ministère péruvien de l'Environnement, depuis 2017, pour sa conservation du couvert forestier et des sources d’eau qui alimentent la rivière de Chontabamba, affluent des fleuves Chorobamba et Pozuzo.
Son propriétaire, Eduardo Jackson, originaire du nord du Pérou, était économiste dans une autre vie. Après avoir travaillé dans une multinationale pendant 27 ans et vécu dans de grandes mégapoles comme Bogotá, Sao Paulo, Mexico et Lima, Eduardo décide de changer de vie et d’acheter… une forêt !
Pour cela, il choisit le flanc d'une montagne à Chontabamba, une ancienne propriété dédiée en partie à l'élevage de bétail, dans la vallée d’Oxapampa, une région colonisée dans le passé par les Allemands et les Autrichiens. En 2016, Eduardo fait construire une maison en bois pour y vivre et l'année suivante, il se lance dans un projet environnemental qui vise à restaurer la forêt sur ce pâturage. Grâce à ce projet, il veut donner du sens à sa vie, non seulement en préservant mais aussi en restaurant la forêt. Eduardo devient alors le garde-forestier d’une aire de conservation privée qu’il va appeler le bois de Churumazú (« Bosque de Churumazú »).
Depuis le début de la restauration en 2017, près de 5.000 arbres ont été plantés. La forêt « Bosque de Churumazú » abrite désormais une grande biodiversité, représentative de la vallée de Chontabamba. On y trouve une remarquable diversité d'espèces de flore et de faune dont le célèbre ours à lunettes, mais aussi plusieurs dizaines d’espèces d’oiseaux dont certaines endémiques.
Afin de sensibiliser le public aux menaces auxquelles sont confrontées les forêts de la région, comme les incendies et la surexploitation du bois, Eduardo fait visiter sa forêt. Déjà plusieurs centaines de personnes ont eu cette chance. Cette visite est une belle expérience pour prendre conscience de l’importance de ce type d’écosystème, mais en même temps de sa fragilité.
Lors de la balade dans le bois de Churumazú, Eduardo fait découvrir différentes essences d’arbres : des noyers, des palmiers, des cèdres et des fougères anciennes, entre autres. Il invite les visiteurs à caresser, voire serrer dans ses bras, ces grands arbres afin de s’imprégner de leur énergie.
Protéger et restaurer les forêts, une nécessité vitale pour l’Homme
Parce qu'elles sont les poumons de la planète et qu’elles régulent le cycle de l’eau en la filtrant et la stockant, il est primordial de protéger les forêts. Eduardo explique à ses visiteurs que la pluie dans les montagnes du Pérou provient essentiellement de l'humidité générée par les forêts de l'Amazonie. « Les nuages de pluie sont non seulement chargés d'eau des océans mais aussi et surtout de l’eau provenant du processus d'évapotranspiration des plantes et des arbres ».
La forêt régule l’eau, les sources, les ruisseaux puis les rivières. Lorsqu'une forêt est détruite, elle perd sa capacité de rétention d'eau et les flux d’eau ne sont plus contrôlés. L’eau de pluie balaie alors tout sur son passage pouvant provoquer de véritables catastrophes.
https://www.facebook.com/bosquedechurumazu/