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Journée mondiale de la terre : le Pérou a atteint l'objectif fixé à Aichi

Journée mondiale de la terre - Aichi PérouJournée mondiale de la terre - Aichi Pérou
© Margot Richard - Unsplash
Écrit par Guillaume FLOR
Publié le 22 avril 2022, mis à jour le 22 avril 2022

Les objectifs d'Aichi, du nom de la province japonaise où s'est tenue la COP 10, font référence au respect du plan stratégique sur la biodiversité 2011-2020, signé par le Pérou, comme 195 autres pays.

 

Événement environnemental populaire le plus important au monde, la Journée mondiale de la terre a été célébrée pour la première fois le 22 avril 1970. Date à laquelle, son fondateur, le sénateur américain Gaylord Nelson, encouragea les étudiants à mettre sur pied des projets de sensibilisation à l'environnement dans leurs communautés. Aujourd'hui, le Jour de la Terre est fêté, à travers le monde, par plus de 500 millions de personnes dans 184 pays.

Le 30 mars 2005, l'Unesco publiait la première évaluation des écosystèmes pour le millénaire, un rapport accablant sur l'impact de l'Homme sur la planète. Au cours des dernières années, les activités humaines ont considérablement modifié les écosystèmes pour satisfaire une demande croissante de nourriture, d'eau douce, de bois, de fibres et d'énergie... Une dégradation irréversible aux conséquences désastreuses puisque le bien-être de l'homme lui-même est désormais menacé d'ici à quarante ans.

 

Un objectif d'Aichi pour la conservation de la biodiversité a été atteint par le Pérou

Le travail réalisé par le Service national des zones naturelles protégées par l’État péruvien (SERNANP) a permis de dépasser l'objectif d'Aichi fixé pour 2020 concernant la superficie de zones protégées dans le pays.

Les objectifs d'Aichi font référence au respect du Plan stratégique pour la diversité biologique 2011-2020 ; qui a pour but d'enrayer la perte de la nature, ainsi que le soutien vital de toutes les formes de vie sur la planète. Les objectifs d'Aichi se décomposent en 20 mesures regroupées dans cinq objectifs stratégiques, proposés par les représentants gouvernementaux de 196 pays - tous signataires de la Convention sur la diversité biologique (CDB).

En 2010, le Pérou et 195 autres pays se sont donc engagés à atteindre 20 objectifs de conservation biologique dont l'un d’entre eux exigeait que jusqu’à 2020, 17 % de la surface terrestre (y compris les eaux intérieures) d’un pays soient conservés et gérés par le biais d’un système de zones protégées.

Au cours de 2021, SERNANP a pu mesurer la réalisation de cet objectif pour le Pérou en présentant deux types de résultats : au niveau de l’espace géographique, défini par la surface qui compose toutes les zones naturelles protégées, et au niveau de l’espace écologique, défini par les écorégions qui existent dans ces zones.

Ces informations sont un apport clé pour l'identification des sites prioritaires qui permettent d'améliorer la conception physique du Système National d'Espaces Naturels Protégés (SINANPE), et ainsi d'optimiser la gestion du système. De même, ces résultats facilitent l'identification des caractéristiques physiques (taille et forme) et fonctionnelles (agrégation et connectivité) qui doivent être renforcées pour améliorer la conception physique du SINANPE pour la conservation.

 

Résultats atteints en 2021 concernant l’espace géographique

La conception de la composante physique du SINANPE, composée des Zones Naturelles Protégées de l'administration nationale (ANP), des Zones Régionales de Conservation (ACR) et des Zones de Conservation Privées (ACP), atteint la représentativité spatiale attendue de 17% du territoire national. En considérant, en plus, 5 autres mécanismes de conservation, tels que les réserves indigènes, les réserves territoriales, les concessions pour la conservation et les concessions pour les zones d'écotourisme et d'agro-biodiversité, l'objectif est dépassé, atteignant 20% de représentativité du territoire national. Ce résultat est en grande partie dû aux zones amazoniennes, montrant que davantage de travail est encore nécessaire pour améliorer la représentation géographique de la côte et des Andes péruviennes.

De plus, la composante physique du SINANPE présente un faible degré de fragmentation, avec des extensions de zones protégées supérieures à 20 000 km2. Malgré cela, son niveau de connectivité est faible, c'est-à-dire que les espaces physiques restent éloignés les uns des autres. Cela affecte principalement les espèces à faible capacité de dispersion, telles que les amphibiens, les oiseaux et les petits mammifères, en particulier dans les régions côtières et montagneuses.

 

Résultats atteints en 2021 concernant l’espace écologique

Les espaces naturels protégés de l'administration nationale qui composent le SINANPE conservent des échantillons représentatifs, peu fragmentés, bien connectés et peu susceptibles d'être transformés par l'effet de « frontière » (c’est-à-dire résistant à la transformation due aux altérations par les activités humaines autour de la zone), des cinq écorégions amazoniennes, en plus des Yungas, Sabanas del Beni et Manglares de Tumbes - Golfe de Guayaquil.

Les zones protégées d'administration régionale (ACR) et privées (ACP), ainsi que les 5 mécanismes de conservation mentionnés ci-dessus, jouent également un rôle fondamental. En effet, elles permettent à d'autres écorégions telles que les landes et les forêts de la Cordillère orientale de conserver des échantillons plus représentatifs et mieux connectés dans le système.

Des efforts pour améliorer la conformation du SINANPE et l'intégrer stratégiquement dans le territoire restent à faire, principalement pour les écorégions de la côte et des Andes du Pérou où les zones protégées sont les plus faibles, non seulement dans la représentativité géographique, mais aussi dans le degré de connectivité de leurs éléments écologiques.

 

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