Édition internationale
Radio les français dans le monde
--:--
--:--
  • 0
  • 0

Lepetitjournal a 20 ans ! Célébrons 20 femmes égyptiennes

femmes égyptiennesfemmes égyptiennes
Écrit par Ingrid Buffard
Publié le 8 mars 2021, mis à jour le 8 mars 2021

En ce 8 mars, nous célébrons la journée de la femme. L’occasion de découvrir 20 femmes égyptiennes libres. Portraits de ces artistes, militantes, sportives, femmes d’affaires ou cuisinières.

Aida Shaaban

femmes égyptiennes libres

Pour cette cheffe égyptienne, cuisiner a toujours été une passion. Enfant, elle se faufilait dans la cuisine pour regarder les adultes faire et essayer à son tour. En grandissant, Aida Shaaban a suivi son instinct : elle a un don et il faut qu’elle se forme à la cuisine, qu’elle apprenne auprès des plus grands.

Quand on est une femme, il parait normal pour beaucoup qu’on soit derrière les fourneaux. Pourtant, quand il s’agit de gastronomie, ce sont toujours des hommes que l’on trouve en cuisine. Aida a essuyé de nombreuses remarques sexistes, mais cela ne l’a pas empêchée de tracer sa route. Elle s’envole pour Londres et prend des cours à l’école Le Cordon Bleu.

Aujourd’hui, Aida Shaaban est une cheffe reconnue, qui a su faire sa place dans ce milieu très masculin. Elle y apporte sa touche et sa bonne humeur. Sur Instagram, elle montre ses moments de vie, où elle partage sa passion avec sa fille.

Aida Shaaban a travaillé auprès de l’association Fard Foundation, où elle a enseigné la cuisine à des femmes réfugiées syriennes. Grâce à ces cours intensifs, les femmes ont pu se lancer à leur tour dans la restauration.

Asmaa Khattab

femmes égyptiennes libres

Asmaa Khattab a fondé Walk like an Egyptian en 2015. Cette compagnie de tourisme propose de découvrir des sites historiques à pieds.

En 2006, la jeune femme est diplômée dans le tourisme et commence à travailler auprès de plusieurs entreprises. Mais en 2010, elle quitte les agences de voyages et crée sa propre page Facebook. « Je voulais du changement dans mon travail et je voulais proposer un nouveau concept dans le tourisme. Mais à ce moment-là, l’idée n’est pas très claire dans ma tête ».

Le tourisme en Egypte est un secteur qui demeure délicat, du fait de la révolution et des attaques terroristes. Mais Asmaa a à cœur de montrer son pays, aux touristes, comme aux Egyptiens. Elle veut les faire sortir des sentiers battus et les éloigner des endroits trop touristiques. Petit à petit, son projet prend forme : Walk like an Egyptian amène les curieux découvrir des sites non traditionnels, à pieds.

En 2017, l’agence de voyage a reçu un certificat d’excellence de TripAdvisor.

Aya Saeid Saber

femmes égyptiennes libres

Elle est la première femme égyptienne a pratiqué le MMA professionnellement (arts martiaux mixtes). Dans ce monde d’hommes, Aya Saeid Saber a su se faire une place. Plus connue sous le nom de Shaklesa, Aya Saeid Saber pratique les arts martiaux depuis son plus jeune âge. Karaté, kung-fu, kickboxing, rien ne l’arrête.

Elle remporte de nombreux championnats et est très vite repérée par Mohamed Abdel Hamid, l’entraîneur de MMA en Egypte. D’abord hésitante à essayer le MMA, sport qu’elle juge réservé aux hommes, elle décide finalement de se lancer dans l’aventure et part combattre en Inde et en Chine. Elle devient alors la première combattante de MMA en Egypte et en Moyen-Orient.

Elle encourage les égyptiennes à pratiquer ce sport, qui n’est pas réservé aux hommes. Elle forme d’ailleurs d’autres femmes aux arts martiaux mixtes et à l’autodéfense. « Nous, les femmes, sommes constamment harcelées dans la rue, nous devons apprendre à nous défendre ».

Aya a de nombreux projets pour le futur. Elle souhaite entraîner l’équipe de MMA égyptienne et ainsi « prouver l’existence de femmes égyptiennes fortes ».

Aya Tarek

femmes égyptiennes libres

Aya Tarek est une artiste égyptienne qui manie aussi bien la peinture, le dessin, que les graffitis. Sans cesse en recherche de nouveautés, elle se questionne sur son art et les différents moyens de le réaliser.

Originaire d’Alexandrie, elle est considérée comme l’une des plus grandes artistes de street art d’Egypte. Pour elle, cet art est à la portée de tout le monde, car « la rue est à tout le monde ».

Ses œuvres voyagent dans le monde entier : de l’Egypte à la France, en passant par le Brésil, l’Allemagne ou les Etats-Unis.

En 2018, elle est invitée au festival Antigel de Genève. Pour l’occasion, elle a peint sur un mur de la ville le portrait d’Omar Sharif jeune. Du haut de sa nacelle, elle a déconstruit le personnage, allant même jusqu’à le féminiser. « Je travaille toujours sur l’androgynie. Pour la société dans laquelle je vis, les genres ne se questionnent pas. Une femme aux cheveux courts est déjà suspecte ».

Aya Tarek, c’est donc cette artiste brute, à l’esthétique vibrante, qui vise à susciter un sens humoristique de la controverse.

Ayten Amin

femmes égyptiennes libres

Ayten Amin est une scénariste et réalisatrice égyptienne. Elle s’est fait connaître en réalisant des films documentaires, tels que Tahrir 2011 : The good, the bad and the politicians. Ce film couvre la révolution égyptienne de 2011 et se place à la fois du côté des protestants, de la police et du gouvernement.

Avec son film Villa 69, elle entre dans le quotidien d’une famille égyptienne. Elle se démarque par ses choix artistiques : la lenteur des actions suit le rythme de vie des personnages, les dialogues, avec ses pauses, reflètent la temporalité du quotidien.

En 2020, son film Souad est sélectionné au festival de Cannes. Elle filme deux sœurs issues d’une famille traditionnaliste, qui tentent de trouver leur place en tant que jeunes femmes en Egypte. Ayten Amin s’interroge sur le vrai visage des gens : « Nous faisons semblant, dit-elle, nous entrons dans des cases pour nous protéger ».

Ayten Amin ose poser des questions à travers ses films. Elle aborde des thèmes tels que les femmes, la famille, la mort, le suicide, et de fait, elle impose un dialogue social.

Dahlia Soliman

femmes égyptiennes libres

Depuis plus de 20 ans, Dahlia Soliman est à la tête d’Egyptian autistic society, une association qui vient en aide aux enfants autistes et à leur famille. Elle a amené le débat sur l’autisme en Egypte. Grâce à son travail, les personnes autistes ont plus de droit, et des centres pour autistes se sont construits partout dans le pays. Elle a rendu visible ce que beaucoup cachaient. Elle explique que malgré les progrès effectués, « il y a encore beaucoup de travail à faire. Dans certaines villes, l’autisme est vu comme une malédiction ».

Ainsi, Dahlia Soliman a créé le mois bleu en avril : c’est le mois où l’on parle de l’autisme en Egypte, le mois où l’on informe. Pour l’occasion, les pyramides de Gizeh et d’autres monuments nationaux se parent de bleu.

Tout a commencé dans son appartement au Caire, où elle donnait quelques cours à des enfants autistes. Avec le nombre croissant de patients, elle a décidé de créer son association Egyptian autistic society. C’était en 1999 et Dahlia n’avait que 24 ans. 20 ans plus tard, Dahlia continue son combat. Elle veut travailler en lien avec les écoles et prouver que les enfants autistes peuvent se scolariser.

Enas Khamis

femmes égyptiennes libres

Enas Khamis est une fervente militante du non gaspillage. En 2007, elle crée son association El Nafeza, qui utilise les déchets des agriculteurs et les transforme en papier recyclé.

L’élimination des déchets agricoles est un enjeu de grande taille en Egypte. Malgré l’interdiction de brûler les pailles à la fin des récoltes, on peut voir chaque année d’épais nuages noirs s’élever dans le ciel. Pour Enas Khamis, « cette pollution atmosphérique est due en grande partie aux rejets des déchets agricoles brûlés ». Pourtant, cela pourrait être diminué, car « beaucoup de ces déchets peuvent être recyclés ». Ainsi est née l’association El Nafeza.

Enas Khamis et son équipe récupèrent les déchets agricoles, les trient et les recyclent dans l’atelier au Caire. La jeune femme transmet son savoir et crée des expositions pour mettre en avant les différents travaux réalisés avec le papier recyclé : livres, carnets, affiches ou boites, l’atelier offre au public tous les talents de l’équipe.

Ingy Lotfy

femmes égyptiennes libres

Passionnée par le chant et la musique dès son plus jeune âge, Ingy Lotfy a fondé en 2015 son école d’art Artopia à Alexandrie. Ses élèves ont entre 5 et 65 ans et viennent apprendre à jouer d’un instrument, à chanter et à performer sur scène. L’art est le vecteur qui unie tout le monde, qu’importe l’âge.

Cette chanteuse d’opéra s’est formée auprès des plus grandes voix. Elle s’est produite en Grèce, en Italie, en Allemagne, en Turquie.

En 2015, elle souhaite faire un pas de plus dans sa carrière et crée Artopia. Transmettre son savoir, encore les jeunes – comme les moins jeunes – voilà ce qui motive Ingy Lotfy. Elle explique que l’art et la musique « peuvent changer la perception que l’on a du monde et avoir un fort impact sur la psychologie et les émotions des enfants comme des adultes ».

De nombreuses expositions ont lieu à Alexandrie, pour mettre en avant le travail des élèves et les inciter à poursuivre leur route artistique.

Karima Mansour

femmes égyptiennes libres

Karima Mansour est une chorégraphe égyptienne qui s’est formée à Londres.

En 1999, elle rentre au Caire et devient professeur de danse à l’institut de Ballet. Bien que ce soit un nouveau projet, Karima Mansour ne se sent pas pleinement épanouie. « Après 7 ans passés en Europe, je me suis sentie vide et rien ne venait à moi. Je voulais chorégraphier et danser sur scène. C’est à ce moment-là que j’ai pris conscience qu’il n’y avait rien dans ce domaine en Egypte. Si je voulais danser, je devais créer l’environnement autour de moi pour performer ». C’est ainsi que Karima Mansour ouvrit son école de danse en 2011, qui sera la première école indépendante de danse contemporaine en Egypte.

Cairo Contemporary Dance Center (CCDC) accueille aujourd’hui des dizaines d’élèves et tend à encourager les jeunes à s’exprimer à travers leur corps et à chercher de nouveaux mouvements pour traduire leurs émotions.

Mariam Azmi

femmes égyptiennes libres

En quelques années, Mariam Azmi est devenue une professeur de yoga émérite en Egypte. Elle a commencé le yoga pour fuir une vie professionnelle trop stricte, trop routinière. Elle travaillait dans une prestigieuse société américaine et avait un bon cadre de vie, néanmoins, la jeune femme sentait un vide en elle. Elle espérait un signe qui lui montrerait le but de sa vie. Pour se libérer de cette frustration, Mariam Azmi s’est mise à courir et à commencer le yoga.

Au début, elle prenait un à deux cours par semaine. Mais très vite, c’est devenu une addiction pour elle. « J’y allais aussi souvent que possible, dès que je pouvais m’absenter du travail plus tôt. Ma professeur de yoga me permettait de m’évader, loin du monde du travail, loin des attentes de la société ».

En juillet 2016, Mariam Azmi perd son travail. La jeune femme ne se morfond pas et y voit un signe du destin : c’est le moment pour elle de s’adonner à 100% au yoga. Elle voyage en Inde et se forme dans des ashrams.

Plus qu'une professeur de yoga, Mariam Azmi est une philosophe qui aide ses élèves dans leur épanouissement personnel et corporel. 

Marwa Adel

femmes égyptiennes libres

Photographe et infographiste, Marwa Adel met en avant le corps humain dans ses photos. Choix esthétique, mais également philosophique.

En Egypte, le corps de la femme reste un sujet dont on parle peu. « Le mot corps est un mot entouré de restrictions dans notre société », dit-elle, « alors même que notre corps est le médium qui nous relie à notre monde et reflète notre âme ».

Marwa Adel ne photographie pas le corps pour choquer. Elle photographie la beauté du corps humain, qui a sur lui les traces du passé. Nos souvenirs, nos rêves peuvent se lire sur notre corps grâce à notre langage culturel. Les émotions telles que la tristesse, la peur, la colère, l’amour se liront différemment sur chaque personne, et c’est cela que Marwa Adel veut capturer et montrer.

Il y a comme un voile sur ses photos, la jeune femme ne montre que ce qu’elle veut, jouant avec les ombres et rajoutant de la calligraphie arabe. Des œuvres très poétiques !

Menna Shahin

femmes égyptiennes libres

Cette activiste égyptienne lutte contre le gaspillage alimentaire. En avril 2019, elle a créé l’application Tekeya, pour aider les restaurants, les cafés, les boulangeries et les épiceries à vendre leurs surplus de nourritures. Ainsi, tout ceux qui font partie du réseau Tekeya se font connaître avec un logo sur leur vitrine : les clients savent que les invendus de la journée seront à moitié prix ou bien donnés à des associations.

Menna Shahin explique que « l’Egypte est l’un des plus gros gaspilleurs alimentaires au monde. En moyenne, 73 kg de nourriture sont gaspillés par personne et par année. » Il était donc urgent d’agir. « Non seulement le gaspillage de nourriture crée une charge pour l’environnement à cause des émissions de CO2, mais aussi, il laisse aux fournisseurs un excès de nourriture, qui représente une perte de revenus potentiels ». Pour la jeune femme, cet excès de nourriture devrait également être donné à des personnes dans le besoin.

Menna Shahin a participé à de nombreuses conférences, notamment à Tedx Talk pour parler de ses actions.

Mona Zaki

femmes égyptiennes libres

Cette chanteuse soprano a créé Soft Power Productions (SPP) en 2015, avec ses deux filles. Ensemble, elles partent à la recherche de nouveaux talents artistiques et les mettent en valeur à travers différents programmes culturels. Elles aident au développement des arts, que ce soit la musique, l’art ou la dramaturgie. De nombreux artistes ont commencé leur carrière grâce à cette fondation et volent désormais de leurs propres ailes. Repérer des jeunes, les motiver, les encourager à poursuivre leur chemin, lancer leur carrière, voilà le but de cette fondation, qui ne jure que par l’art et le beau.

Chaque nouveau programme artistique fait l’objet de nouvelles auditions : égyptiens et étrangers peuvent participer. « Nous ne nous arrêtons pas à la nationalité, car l’art est un langage universel », explique la jeune femme. « Le plus important est que les jeunes aient du talent et des valeurs ».

En ce moment, SPP travaille sur l’adaptation à la radio du roman Le Royaume du cœur du docteur Mona Zaki.

Nadeen Ashraf

femmes égyptiennes libres

Nadeen Ashraf est une jeune activiste féministe, qui s’est fait connaître grâce à son compte Instagram Assault Police. Dans la continuité du mouvement #MeToo en Egypte, elle donne la parole aux femmes égyptiennes qui ont subi des agressions sexuelles.

Depuis le 1er juillet 2020, ce compte encourage les femmes à parler, à se livrer et à se battre pour obtenir justice. « Notre objectif n’est jamais d’accuser, de diffamer ou de pointer du doigt qui que ce soit. Notre rôle est simplement d’encourager les femmes à parler et de les guider ».

Assault Police est né d’une frustration ; celle de ne pas être entendue et prise au sérieux quand on est une femme victime d’agressions sexuelles. Nadeen Ashraf fait changer la peur et la honte de camp. Grâce à son compte, des femmes ont obtenu justice.

Par son courage, sa volonté et sa résistance, on comprend pourquoi Nadeen Ashraf figure sur la liste de la BBC des 100 femmes à suivre en 2020.

Nawal El Saadawi

femmes égyptiennes libres

Ecrivaine et féministe, Nawal El Saadawi n’hésite pas à prendre sa plume pour dénoncer le traitement infligé aux femmes en Egypte.

Dans son ouvrage La femme et le sexe, paru en 1972, elle défend le droit des femmes dans son pays et critique ouvertement l’excision. Elle sera emprisonnée pour avoir osé aller contre le gouvernement.

Mais cela n’arrête pas le combat de Nawal El Saadawi pour autant. Déterminée à s’exprimer et à faire entendre sa voix, elle continue d’écrire en prison. Son livre Mémoires de la prison des femmes fut écrit sur des rouleaux de papier toilette à l’aide de crayons à cil. Ce texte demeure aujourd’hui encore primordial dans le combat pour l’égalité des sexes dans le monde arabe.

A 89 ans, Nawal n’est pas près de prendre sa retraite. Elle travaille actuellement à l’université Ain Shams en tant que chercheuse dans la faculté de médecine.

Par son combat, sa résistance et ses écrits, Nawal El Saadawi a été sélectionnée par le Times en 2020, comme l’une des 100 femmes les plus influentes au monde.

Nazli El-Lethy

femmes égyptiennes libres

En créant sa plateforme en ligne A different story by Nazli, Nazli El-Lethy a ouvert le dialogue sur le handicap en Egypte. Après des études en business, cette égyptienne de 25 ans a décidé de se réorienter en psychologie : un choix de carrière qui l’a toujours attirée et qui a plus de sens pour elle.

Depuis janvier 2020, la jeune femme invite des personnes handicapées à parler de leur quotidien. Ils sont bien souvent accompagnés de leurs parents, leurs frères et sœurs ou leurs amis. Ces discussions nous font sortir de notre zone de confort et nous présente un univers que l’on ne connait pas. Grâce au dialogue amené par Nazli, on prend davantage conscience de ce que c’est que de vivre avec une personne handicapée, les attentes que l’on peut avoir, les doutes, les espoirs et les joies.

Des discussions avec des professionnels de santé sont également organisées, avec lesquels nous pouvons interagir en direct.

Avec sa plateforme, la jeune femme a réussi son pari : changer notre regard et éveiller les consciences.

Nour Emam

femmes égyptiennes libres

La sexualité en Egypte reste un sujet tabou, mais cela n’a pas empêché Nour Emam de fonder This is Mother Being, un site internet qui parle ouvertement de sexualité et du corps humain. Elle y donne des cours d’éducation sexuelle et encourage les femmes à poser des questions.

Cette doula (personne qui accompagne les femmes dans leur grossesse et leur accouchement) a pris conscience que beaucoup de femmes n’osaient parler ni de sexualité ni du corps humain, créant ainsi un malaise. Alors, pour libérer la parole, elle a fondé This is Mother Being. Sur son site, elle parle ouvertement de ses expériences personnelles : elle n’a pas eu peur d’aborder le sujet de sa dépression post-partum. Cela rend le site plus authentique et permet aux femmes de se sentir plus libre.

En quelques mois, le site a pris beaucoup d’ampleur et de nombreuses femmes ont commencé à poser des questions, libérant ainsi la parole. « Je pense que nous vivons une période différente maintenant et les femmes commencent à réaliser qu’elles ont le droit de connaître leur corps ».

Nour Emam donne également des cours et souhaiterais former des doulas, pour accompagner les femmes enceintes.

Nourhan Refaie

femmes égyptiennes libres

Nourhan Refaie est une aventurière qui s’attaque aux montagnes. Elle a pour projet de gravir les 7 Sommets (les 7 plus hautes montagnes de chacun des sept continents).

En 2015, Nourhan a gravi le mont Elbrouz, en Russie. Ce n’est qu’à son retour en Egypte qu’elle apprend qu’elle est la première égyptienne à avoir atteint le plus haut sommet d’Europe. Elle a continué son aventure avec le Kilimandjaro. A chacune de ses ascensions, Nourhan rapporte un bracelet qu’elle porte fièrement au poignet.

Son prochain bracelet, elle le sait, viendra de l’Everest. C’est son prochain défi et pour cela, elle s’entraîne durement depuis plusieurs années : natation, course à pieds, crossfit, Nourhan a même réalisé un trail de 100 km en décembre 2020. La jeune femme est déterminée et prépare sa condition physique six jours par semaine.

Afin de réaliser son rêve, Nourhan cherche des sponsors pour l’aider à acquérir tout le matériel nécessaire. L’Everest l’attend !

Sahar Saleem

femmes égyptiennes libres

Aucun secret sur les momies n’échappe à Sahar Saleem ! La jeune femme travaille à la faculté de médecine de l’université du Caire en tant qu’expert en radiologie des momies anciennes. C’est elle qui passe les momies au scanner, les étudie et explique les raisons de leur décès.

Récemment, Sahar Saleem a découvert la blessure au couteau sur la gorge de Ramsès III, qui aurait causé sa mort. Tout au long de sa carrière, elle a scanné de nombreuses momies : Hatchepsout, Seti Ier, Thoutmôsis III. Elle décrit son travail dans son livre Scanning the Pharaohs : CT imaging of the New Kingdom Royal Mummies, livre qu’elle co-écrit avec l’égyptologue Zahi Hawass. Leur travail a reçu de nombreux prix dans le monde, dont le prix Prose aux Etats-Unis, qui récompense les livres scientifiques.

La jeune femme a également pu s’approcher de Toutânkhamon. En le passant sous ses rayons X et en l’examinant de plus près, elle a découvert que la cause de sa mort n’était pas un traumatisme crânien, comme on le pensait, mais une fracture au genou infectée par le paludisme.

 Yasmina Abou Youssef

femmes égyptiennes libres

Femme d’affaires, Yasmina Abou Youssef est surtout une grande philanthrope ! En 2007, elle a créé son association Tawasol for Developping Istabl Antar. Cette ONG œuvre pour améliorer le quotidien des habitants du vieux Caire, et se concentre sur l’éducation des jeunes enfants qui ne peuvent plus aller dans les écoles publiques.

L’association donne également des cours d’artisanat aux élèves, ce qui permet aux familles d’avoir une autre source de revenu. Les enfants apprennent à développer leur esprit artistique, avec les cours de musique, de chant, de théâtre, de cirque et d’acrosport. « C’est un véritable épanouissement personnel pour ces jeunes qui prennent alors confiance en eux », explique Yasmina Abou Youssef.

En 2016, l’association a pris un autre tournant en créant une école. Les premières pierres ont été posées et en 2020, l’école a ouvert ses portes. C’est un splendide bâtiment, tout équipé, qui accueille des dizaines d’élèves venus du quartier d’Istabl Antar dans le vieux Caire. En plus du cursus scolaire égyptien, les enseignants continuent les cours d’artisanat et d’art, pour le plus grand bonheur des élèves.

Flash infos