Olivier Rives-Georges est tête de liste d'Un Monde de Projets avec sa colistière Laurène Aubry. La liste est soutenue par l'Union Centriste et le Rassemblement des Français de l'Étranger. Il revient avec nous sur son programme.
Pouvez-vous vous présenter en quelques phrases ?
Je suis né à Paris où j’y ai été élevé et fait mes études (diplômé de Sciences Politiques et en droit public) et suis père d’une fille de 25 ans, qui réside actuellement à Manille.
J’ai effectué l’essentiel de ma carrière en Asie, dont une vingtaine d’années passées en Malaisie, tout d’abord en tant qu’expatrié pour une entreprise Française dans le secteur de l’armement, puis actuellement en tant qu’entrepreneur indépendant et dirigeant d’entreprise.
Je me suis consacré à la communauté Française de plusieurs manières : à l’origine en participant à la fondation de la Chambre de Commerce Franco-Malaisienne (dont j’ai été Président pendant quatre ans), ainsi qu’à celle de la Chambre Européenne dont j’ai assuré la vice-présidence.
Je suis actuellement membre du Conseil d’administration et Secrétaire de l’Alliance Française de Kuala Lumpur, ainsi que Président pour la Malaisie de l’Union des Français de l’Etranger (UFE).
Enfin, je suis Conseiller des Français de l’Etranger pour la Malaisie et Brunei, mandat que je détiens depuis les dernières élections.
Afin de continuer à répondre aux préoccupations quotidiennes des Français de l’étranger en matière de protection sociale, d’éducation, de fiscalité ou encore de sécurité, j’ai souhaité poursuivre mon engagement au service de mes compatriotes de Malaisie et de Brunei, en me représentant à leurs suffrages, aux côtés de Laurène AUBRY et de mes quatre autres colistiers.
Comment avez-vous constitué votre liste ?
Notre liste « Un Monde de Projets » est composée d’une équipe multigénérationnelle, aux parcours professionnels diversifiés ; et elle comprend des hommes et des femmes qui en outre sont actifs au sein des instances représentatives de la communauté française : notre candidature est donc le prolongement naturel de cet engagement au profit de la collectivité.
Notre groupe a été constitué autour d’un certain nombre de principes qui nous sont communs et qui structurent notre participation à cette élection, à savoir :
- La conviction que les deux millions de Français de l’étranger font partie intégrante de la communauté nationale et que les Conseillers qui seront élus devront porter ce principe quotidiennement auprès des autorités françaises, afin de promouvoir et défendre les intérêts des Français établis hors de France ;
- Notre attachement au Service Public afin que l’accès de nos compatriotes aux services consulaires soit assuré et pérennisé ;
- La vigilance sur les questions d’enseignement : aucun enfant Français ne doit être exclu de notre système éducatif pour des raisons financières ;
- La vigilance en matière de santé et de solidarité. Les Français de l’étranger doivent pouvoir bénéficier de la solidarité nationale face à des situations de grande difficulté.
Enfin, cette liste a été constituée sur une base non-partisane et sans affiliation politique directe, en privilégiant une approche pragmatique et locale. Toutefois, après sa constitution et son dépôt officiel, notre liste a reçu le soutien des sénateurs indépendants : Union centriste et Rassemblement des Français de l’Etranger, fondé par le sénateur Robert del Picchia.
Une élection au suffrage universel a forcément une dimension politique : ainsi, en bénéficiant du soutien de sénateurs indépendants nous disposons d’un relais auprès des autorités politiques en France ainsi que d’un réel pouvoir d’influence au profit de nos concitoyens établis au Brunei et en Malaisie.
Quel est selon vous le plus grand défi auquel font face les Français de Kuala Lumpur ?
Notre plus grand défi demeure aujourd’hui la crise sanitaire et ses conséquences sur nos vies personnelles, familiales et professionnelles.
En tant que résident en Malaisie j’y ai été confronté à titre personnel. J’y ai également été confronté en tant qu’élu, en intervenant auprès de l’administration française et en mobilisant députés et sénateurs des français de l’étranger afin de débloquer des situations inextricables au profit de familles divisées.
Cette crise sanitaire a, je crois, permis de mettre en lumière la pertinence du mandat des Conseillers des Français de l’étranger.
Que représente pour vous la mission principale de conseiller des Français de l'étranger ?
Détenir un mandat électif au suffrage universel direct offre la possibilité d’avoir un réel impact sur la vie de nos compatriotes. C’est tout le sens de ce mandat et de notre mission : être au service de nos compatriotes. Dans des domaines en réalité assez variés : qu’il s’agisse de l’attribution des bourses scolaires et des aides sociales, ou encore en matière d’éducation, notamment par notre présence au Conseil de Surveillance du Lycée Français.
L’autre mission, essentielle, et qu’il faut évoquer, est celle de participer en tant que membre du collège électoral à l’élection des sénateurs représentant les Français établis hors de France.
Pour ce qui concerne notre liste « Un Monde de Projets », je m’engage et nous nous engageons une fois élus, à voter pour les candidats qui adhèreront aux principes qui nous animent et aux axes d’action que nous voulons mettre en œuvre.
Pouvez-vous nous détailler les grands axes de votre programme ?
Nous nous engageons sur les axes suivants :
Education :
L’enseignement du français à l’étranger et la promotion de notre culture sont des outils essentiels de diplomatie d’influence et de rayonnement culturel. L’engagement financier de l’Etat doit donc être assuré.
La présence d’une école française est décisive dans les projets d’expatriation. Or le réseau ne compte qu’environ un tiers des enfants Français d’âge scolaire à l’étranger. Cela est la conséquence directe de l’augmentation croissante des frais de scolarité. En outre, seuls environ 20% des enfants Français scolarisés au LFKL sont boursiers.
Notre objectif est au contraire de développer l’aide à la scolarité car aucun enfant Français ne doit être exclu de notre système d’enseignement pour des raisons financières.
Dans la perspective de la prochaine rentrée, nous diffuserons le plus largement possible l'information au sujet des bourses scolaires, puisque de nombreuses familles ignorent encore qu'elles y sont éligibles.
Autre objectif : inciter à la mobilité étudiante vers la France :
Les jeunes français de 16 à 18 ans résidant dans notre circonscription ignorent en majorité les opportunités qui leur sont offertes de faire de études supérieures en France, ainsi que le système de bourses en vigueur.
Notre proposition est, en lien avec Campus France et l'AEFE, d’organiser des journées d'information pour les lycéens et leurs parents sur les études supérieures qui leur sont accessibles en France : les JIME (Journées d’information pour la Mobilité Étudiante).
Solidarité, Santé, Retraite : Les Conseillers élus ont un rôle à jouer dans ce domaine pour lequel ils interviennent, notamment au sein de la Commission locale d’aide sociale.
Les objectifs que nous nous fixons sont les suivants : tout d’abord être des relais vers les organismes de protection sociale afin de faciliter les démarches auprès de ceux-ci ; favoriser l’accès aux compagnies locales d’assurance santé et négocier avec celles-ci des accords de couverture, en particulier pour les jeunes ; contribuer à la création d’un Fonds de solidarité permettant de fournir des aides dans les situations de grande difficulté ; enfin, faciliter la délivrance des certificats d’existence pour les retraités et faire la promotion de la validation des certificats d’existence par visioconférence avec un système de reconnaissance faciale.
Sécurité : Celle-ci est pour nous un domaine prioritaire. Par ailleurs, ayant travaillé dans le secteur de la sécurité et de la défense, c’est un sujet auquel je suis sensibilisé.
Les Conseillers des Français de l‘Etranger doivent assumer pleinement leur rôle de prévention auprès des autorités afin que la sécurité de la communauté Française soit assurée, ainsi que leur rôle d’accompagnement des personnes victimes de violence, de vol, de malversation, ainsi qu’en situation de crise sanitaire.
À tous ces égards, la fréquence des comités de sécurité pourrait être accrue afin de mieux anticiper les menaces et donc de mieux y répondre.
Vie quotidienne et entreprises :
Faute d’un soutien financier pour traverser l’épreuve sanitaire, nombre d'entrepreneurs Français risquent de disparaître. C’est pourquoi nous ferons notre possible pour autoriser des associations telles que la CCI à présenter un dossier de subvention au titre du Dispositif de soutien au tissu associatif des Français à l’étranger (STAFE) dans le but d'aider individuellement des entrepreneurs fragilisés par la crise sanitaire. Et nous agirons pour permettre aux TPE et PME détenues par des Français d’accéder à des crédits consentis par des banques locales et garantis par l’Agence Française de Développement.
Nous souhaitons également mettre en place une plateforme d’information et de visibilité pour les programmes de développement durable des jeunes entreprises.
Troisième axe en matière économique, lorsque la situation sanitaire le permettra, utiliser le relai des sénateurs et députés des Français de l’étranger pour obtenir le rétablissement d’une liaison aérienne directe entre Paris et Kuala Lumpur qui nous apparaît comme une condition structurante pour le développement de la présence Française en Malaisie.
Enfin, en matière de procédures administratives : nous voulons apporter un soutien à titre consultatif sur toutes démarches à engager, auprès des autorités locales, en particulier pour les questions liées à l’Immigration, telles que l’obtention de visa lors d’un passage de VIE à contrat local, ou de ‘dependant pass’.
Pour en savoir plus sur les élections consulaires et les autres listes : Elections consulaires : modalités de vote et candidats à Kuala Lumpur.