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LITTLE ROSE - Le rayon de soleil de Kliptown

Écrit par Lepetitjournal Johannesbourg
Publié le 1 janvier 1970, mis à jour le 21 juin 2016

Tout a commencé en 1993 dans un bus à 2 étages à Kliptown? Ouma Majola, une femme déterminée, y ouvrit un dortoir à l'étage pour les orphelins et une crèche au rez-de-chaussée afin de créer une structure éducative pour les enfants dans le besoin. Depuis, grâce à sa vision, le centre s'est agrandi et 160 enfants entre 1 et 6 ans sont maintenant pris en charge à la crèche qui va ouvrir une 4e classe. Quant au refuge, il accueille une vingtaine d'orphelins ou d'enfants en situation familiale précaire de 7 à 18 ans. Visite du lieu et rencontre avec les membres de l'équipe.


Ouma, grand-mère de tous

« Ouma » traduit de l'Afrikaans est un terme affectueux ou respectueux donné à une grand-mère ou une dame d'un certain âge. Soucieuse de changer et d'améliorer les conditions de vie à Kliptown, son lieu de naissance, Ouma n'a pas hésité quand Dr Nana, un médecin communautaire, lui a permis d'obtenir une donation d'un bus de la municipalité de Joburg il y a 23 ans. Elle expliqye tout simplement que le nom de l'équipe de foot locale s'appelait « Roses » et tout simplement le centre s'est appelé Little Rose. Selon sa devise, « I received, I give back », LRC fonctionne grâce à l'aide de bénévoles qu'il s'agisse d'adultes ayant été accueillis enfants ou bien les parents des enfants aidés. Les services sont gratuits pour ceux qui ne peuvent pas se le permettre mais avec des ressources limitées, il faut un retour et un investissement de la part des parents. Elle déclare : « Ici, on inspire les gens. On apprend le respect et l'amour ». Très humble, elle est reconnaissante envers tous les gens qui l'ont aidée, notamment Petronella sans qui cette aventure n'aurait pas été possible.


Petronella, NK et Namhla au service du centre

Le bras droit de Ouma, Petronella a vu grandir le centre, d'abord en tant que bénévole en 2005, puis institutrice prenant également à sa charge la comptabilité. Elle se souvient des débuts difficiles et avoue : « C'est un grand soulagement de recevoir aujourd'hui des fonds réguliers et de ne plus être soumis à l'inconnu. J'ai vu de nombreux changements au jour le jour ».

Responsable du centre de jeunesse, NK est arrivé en 2009. Dans le cadre de ses responsabilités, il chapeaute quatre secteurs, le soutien scolaire, la danse et la musique, le refuge et les discussions du vendredi. Il explique : « Dans les écoles publiques où les classes sont surchargées, les instituteurs ne peuvent apporter qu'une attention individuelle limitée ou nulle à chaque élève. C'est pourquoi il y a tant de jeunes qui abandonnent leurs études au lycée. Nous essayons de leur apporter une structure et le soutien dont ils ont tant besoin. Nous encourageons les jeunes qui y ont participé à se joindre à notre équipe pour partager leurs compétences selon la devise de LRC ». Il ajoute : « La musique et la danse aident les jeunes à trouver un équilibre entre les études et le divertissement. Ce sont des formes d'expression qui développent la confiance en soi. De plus, cela nous permet parfois d'identifier certains problèmes qu'ils n'aborderaient pas forcément ». Selon lui, l'avenir est prometteur malgré les problèmes de drogues et de grossesses précoces qui touchent Kliptown. Il termine : « Nous préparons les enfants pour le futur ».

Cadette du groupe mais non moins enthousiaste, Namhla a rejoint l'équipe en 2015, introduite au projet grâce à NK. Tout de suite séduite, cette jeune femme de 24 ans s'occupe principalement des enfants dans le centre de jeunesse, mais aide aussi à la comptabilité. Elle explique : « C'est une expérience extraordinaire. J'ai énormément appris, à commencer par la patience, être à l'écoute et sensible à chaque enfant et à son expérience ». Selon Namhla, le club de lecture est un excellent moyen d'explorer pour les jeunes et les rencontres du « Pink Friday », une excellente plateforme pour que les jeunes filles discutent des situations et défis auxquels elles sont confrontées. Elle conclut : « Je suis reconnaissante de rencontrer tant de monde et d'être une partie intégrante de LRC. Cela fait de moi une meilleure personne ».

Soutien de la communauté francophone

Nathalie Schots, de nationalité belge, y est impliquée depuis 2012 par le plus grand des hasards qu'elle rencontre NK durant un tour à vélo à Soweto et et découvre Little Rose Centre (LRC). Grâce à l'apport financier de Shamalindi, une petite organisation non-gouvernementale belge soutenue par Nathalie Schots, le centre qui survivait grâce à des donations, sans soutien à long terme, s'est vu financer tous les repas par le biais d'un système de parrainage. Avec R15 par jour, Little Rose peut offrir à un enfant 3 repas et la structure d'accueil. Les parents qui le peuvent contribuent jusqu'à 30%. L'ONG a ensuite sponsorisé des travaux de rénovations pour améliorer la structure toujours guidée par Ouma, chef de chantier. D'autres sponsors tels que la Fondation Sage Pastel, Fujitsu, Rainbow FM et YMP Ireland se sont intéressés au projet. C'est ainsi que LRC a ouvert la première bibliothèque de Kliptown en décembre 2015 et récemment fin avril 2016, une salle informatique avec accès à internet et des logiciels éducatifs, ainsi que deux chambres avec salle de bain pour accueillir des volontaires internationaux. La première est une jeune française qui arrive le 1er juillet pour un mois. Depuis plusieurs années, une équipe de bénévoles de Jobourg Accueil y vient toutes les semaines pour aider sur le terrain et animer des ateliers avec les enfants.

Un centre pour la jeunesse et la communauté

En s'ouvrant à la communauté, LCR ne cesse d'innover. En plus du programme éducatif d'autres activités sont proposées aux jeunes : danse traditionnelle, soutien scolaire dont 60 enfants bénéficient cette année, club de lecture, et projections hebdomadaires. Le dernier apport au centre est un magasin style « charity shop » qui a en rayons des objets produits localement. Quelques membres de l'équipe, impliqués dans le soutien scolaire, suivent un programme de formation en maths et en anglais avec Mediaworks. Ouma, qui a plus d'une idée en tête, souhaite monter, prochainement, un programme d'alphabétisation en anglais et en mathématiques tout spécifiquement pour les femmes afin de répondre à leur demande. Cet espace ouvert pendant la journée offre une alternative aux jeunes qui se retrouvent, par défaut, dans les rues du quartier.


Un cercle vertueux

Les travaux effectués grâce aux apports des sponsors ont amélioré la réputation du centre au cours des dernières années. Des familles plus aisées du quartier y mettent leurs enfants et ainsi les entrées financières de plus en plus nombreuses contribuent au bon fonctionnement du centre, comme par exemple payer les frais et rémunérer les institutrices. Tout ceci engendre la création de nouveaux emplois. La clé du succès : LRC est un projet communautaire créé et géré par les membres de la communauté pour répondre aux besoins et aux souhaits de la communauté.

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www.lepetitjournal.com/johannesbourg Mardi 21 juin 2016

Crédit photos : Nathalie Schots

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Publié le 20 juin 2016, mis à jour le 21 juin 2016

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