Johannesburg : Alice RUBEYA QUILLIARD, un parcours varié, de la mode à l’hôtellerie

Lepetitjournal.com : Pouvez-vous vous présenter, pour les lecteurs de lepetitjournal.com ?

Alice Rubeya Quilliard : Je suis Franco-Burundaise, mariée et maman d’une fille. Je suis née au Burundi où j’ai travaillé pour des ONG comme la Fondation Friedrich Naumann Stiftung et IHA (Initiative Humanitaire Africaine). Je détiens d’une Licence en Gestion des Entreprises.

LPJ : Vous êtes une entrepreneure, depuis longtemps,

ARQ : En 1998, j’ai ouvert Perfect Saloon, une boutique de vêtements et d’accessoires pour femmes - importés de Paris et Milan- et un salon de beauté à Bujumbura (Burundi).

Puis, j’ai rejoint mon conjoint à Johannesburg en 2000. J’ai cherché rapidement à créer une affaire sur place dans le domaine que je maitrisais déjà.  C’était une des meilleures façons pour m’intégrer dans ce pays nouveau pour moi. J’ai lancé une boutique au nom de ALLURE DE PARIS à « The MARC » à Sandton. C’était la première boutique tenue par une femme noire dans ce centre commercial.

 

 

LPJ : Vous avez par ailleurs créé TIZAMART, une entreprise basée à Rivonia

ARQ :  Oui, j’ai créé la société TIZAMART, en 2007. C’est une société de fabrication d’uniformes pour les entreprises, les écoles et les hôpitaux. Cela m’a donné l’occasion de mettre en pratique mes connaissances en création de mode, acquises dans une école sud-africaine de styliste du nom de GFD.

Grâce aux revenus d’un important contrat d’uniformes pour la coupe du Monde de football de 2010, j’ai décidé de lancer une nouvelle entreprise dans le domaine de l’hôtellerie

 

J’ai baigné dans cet environnement 

LPJ : Pourquoi et comment avez-vous alors opté pour l’hôtellerie ?

ARQ : C’est un domaine d’activités que je connaissais bien, grâce à ma maman.

Dès mon jeune âge, je la voyais toujours sur son trente et un, rigoureuse, souriante et professionnelle. Elle travaillait pour le Novotel de Bujumbura. Elle nous en parlait matin, midi et soir avec passion, comme si cet hôtel était le sien ! Elle avait l'oeil partout, et voulait que tout soit  impeccable. Elle m'a inspiré aussi pour l'aménagement de Muco Guest House.

 

 

Presque tous les dimanches, nous nous retrouvions en famille pour un buffet à l’hôtel. C’est dans cet hôtel que la fratrie a appris à nager, à jouer au tennis, à se former en cuisine, chacun selon son envie. J’ai donc en quelque sorte grandi dedans, baigné dans cet environnement, où on voyait des gens arriver, se poser ... puis repartir.

Le soir, je passais prendre ma maman, ou bien je retrouvais papa qui venait la chercher à l’hôtel, et nous discutions souvent autour d’un pot. Tout ceci a eu un impact sur ma vie professionnelle et cela m’a beaucoup marquée.

J’aurais aimé que maman vienne me rejoindre ici pour m’accompagner dans mon activité. Mais elle reste très active au Burundi, elle gère ses affaires, bien qu’elle soit retraitée.

Mais je suis très contente quand elle est de passage à Jobourg et qu’elle échange avec le personnel dans les départements différents. Elle est très observatrice, donne des idées précieuses. Ce sont toujours de beaux moments de joie, d’enrichissement en formation et en expériences, et surtout de partage et car elle le fait avec beaucoup d’amour !

 

LPJ : Finalement, quel est aujourd’hui le résultat de votre activité dans l’hôtellerie ?

ARQ : En 2011, j’ai créé Muco Guest house à Rivonia - Sandton.

C’est un Guest house de 25 chambres et 4 studios très bien situé. Il est à 15 mn du Lycée Jules Verne, 20 mn de Sandton-City. Il se trouve dans une rue fermée, très sécurisée et calme, avec de très beaux jardins. Il dispose de 3 piscines, d’une petite salle de sport pour les résidents, d’une salle de conférences et d’un espace de massage.

L’endroit est reposant, idéal pour les femmes/hommes d’affaires. C’est aussi le lieu où on peut se poser en arrivant dans le pays, en attendant de trouver la maison de ses rêves. On se croirait à la campagne, en pleine ville !

En plus de l’hébergement, nous organisons des petites fêtes d’anniversaire autour des piscines où nous avons un gazebo et de la place pour le barbecue. Nous accueillons des réunions de travail et des séminaires ou des conférences : le calme et la tranquillité du lieu offre un cadre propice pour les rencontres professionnelles.

 

 

Nous proposons aussi des stages de fin d’années avant le bac, aux étudiants des écoles hôtelières.

 

LPJ : Peut-on dire que vous prônez le respect de la nature et de l’environnement et l’implication sociale de votre entreprise ?

ARQ : Oui, ce sont des choix clairs qui font partie de notre vision pour l’entreprise.

De plus, "Muco" signifie lumière, tranquilité, élégance.  

Nous disposons sur place d’un potager qui nous fournit des ingrédients totalement bio. Et nous travaillons directement avec les agriculteurs locaux qui nous livrent les produits frais pour le petit déjeuner. Nous les connaissons bien et cela nous permet de nous assurer de la traçabilité des produits. Nous fonctionnons grâce à l’énergie verte et nous utilisons l’eau d’un forage.

 

 

Muco Guest House est une entreprise pérenne, et qui garantit des emplois. Nous respectons les conditions de création et de légalité des sociétés sud-africaines, nous détenons le Certificat BEEE (Broad-Based Black Economic Empowerment), nous sommes reconnus par le TGSA (Tourism Grading Council of South-Africa), et nous adhérons à Proudly South African.

 

LPJ : Quel conseil, basé sur vos expériences, donneriez-vous à celles et ceux qui souhaitent lancer une entreprise en Afrique du Sud ?

ARQ : Entreprendre en Afrique du Sud en étant expatriée n’a pas toujours été chose facile.

Il a fallu lutter âprement pour avoir les permissions d’exercer de la municipalité, car chaque voisin peut s’exprimer et chaque voix compte. Il faut donc de la persévérance et de grandes qualités de persuasion. Il faut bien définir son projet, respecter les règles et règlements et ne pas se laisser abattre par les difficultés.

C’est d’autant plus vrai dans l’hôtellerie. C’est un travail très prenant, car en plus de la gestion courante de l’entreprise, nous travaillons sous pression.  Nous sommes à l’écoute de nos clients, nous cherchons à leur offrir le meilleur service, nous prenons soin d’eux. Cela peut être très épuisant, à la fin de la journée.

 

Quand on aime, on ne compte pas 

LPJ : Avec le temps, que ressentez-vous ? De la satisfaction, ou des regrets ?

ARQ : Aucun regret. Pour rien au monde je ne me vois faire autre chose car j’adore ce que je fais. C’est passionnant, même si, quand on aime un métier, on ne compte pas ses heures.

La satisfaction des clients est avant tout notre priorité. D’ailleurs, notre devise est : ”A Home Away from Home ! ”

Nous voulons que nos hôtes se sentent comme chez eux !

 

 

LPJ : Vous faites partie des femmes entrepreneures francophones inspirantes avec lesquelles Lepetitjournal.com s’est entretenu. Avez-vous un message pour nos lectrices et lecteurs ?

ARQ : Muco Guest House est l’endroit idéal pour vous.

• Si vous cherchez un lieu pour vous poser en arrivant en Afrique du Sud, avant de trouver votre logement, des salles pour tenir vos réunions ou des espaces pour organiser vos séminaires ou vos anniversaires,
• Si vous aimez la nature et la sauvegarde de l’environnement,
• Si vous avez besoin d’une adresse pour loger vos visiteurs ou votre famille de passage à Johannesburg.

Nous sommes prêts à vous accueillir.

 

 

Contacts de Muco Guest House :

Adresse : 3, 6th Avenue - Edenburg – Rivonia – Sandton. Johannesburg

Téléphone: 27 11 234 6189 / 27 76 698 7257

Clic pour le lien vers le site : MUCO GUESTHOUSE

email : reservations@muco-guesthouse.co.za

GPS: -26.0601997, 28.0649026

 

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