« Délice by Dassil », une passion dévorante pour la pâtisserie fine à Johannesburg

Rencontre autour d'un thé à la menthe, avec Dassil, une entrepreneuse installée à Johannesbourg depuis 11 ans, qui partage son amour pour la pâtisserie fine.

Dassil Fournier Entrepreneuse Pâtisserie Johannesburg

Écrit par Philippe Petit

Publié le 5 décembre 2024, mis à jour le 18 décembre 2024

Le parcours de Dassil

Le petitjournal.com: Bonjour Dassil, vous êtes une personne bien connue à Johannesbourg par de nombreux expatriés français qui apprécient votre pâtisserie fine, et aussi de façon plus générale par des gourmets de toutes origines, qui se régalent de vos desserts. Pouvez-vous nous raconter comment vous êtes arrivée en Afrique du Sud et pourquoi vous avez créé « Les Délices de Dassil » ? ... Au fait, Dassil, c’est votre prénom ?

Dassil Fournier: Bonjour Philippe, peut-on se tutoyer ?

Lpj: Oui avec plaisir, ce sera plus convivial !

DF: Merci.

Oui, Dassil est mon prénom. Il est d’origine berbère, un héritage qui me tient très à coeur.

Après avoir grandi à Alger jusqu'à mes 18 ans, où j'ai fréquenté le Lycée Français jusqu’à mon bac, je suis allée en France pour poursuivre mes études.

LPJ: Tu as beaucoup voyagé et changé de pays, depuis toutes ces années.

DF: Après plusieurs années en France, et un parcours dans le marketing et l'évènementiel, j'ai, en effet, beaucoup voyagé.

En France, l'expérience qui m'a marquée plus que ce que je n'aurais pensé est l'organisation d'évènements au Palais des Congrès de Versailles.

J’ai rencontré à cette occasion les traiteurs les plus réputés et cette collaboration avec des professionnels de haut niveau m’a fascinée. Leurs produits avaient le don d’apporter une ambiance chaleureuse et conviviale aux manifestations que je coordonnais.

J'ai aussi vécu en République du Congo, où je travaillais dans la communication professionnelle. Cette expérience stimulante dans le monde particulier des entreprises congolaises a également été très dense et formatrice.

LPJ: Ta grand-mère, à Alger, semble avoir été une des inspiratrices de ta vocation pour la pâtisserie fine ?

DF: J'ai toujours gardé le lien avec ma famille à Alger.

J’ai conservé des contacts étroits, notamment avec ma grand-mère, jusqu’à son décès qui m’a beaucoup marquée. En parlant d’elle d’ailleurs, j’ai des frissons d’émotion et aussi l’eau me vient à la bouche en repensant aux fabuleux goûters qu’elle préparait chaque jour. Mes amies adoraient venir prendre le goûter chez nous, pour les gâteaux et les pâtisseries qu’elle offrait.

Elle m'inspire beaucoup, pour les saveurs et les couleurs que je reproduis dans mes créations.

Je repense souvent aux moments de dégustation de ses desserts fabuleux. Elle savait dispenser ce bonheur intense, cette sensation de bien-être absolu, simplement grâce à la qualité de ses plats préparés avec amour et dévotion.

Délice by Dassil

LPJ: Tu as lancé ton activité à Johannesburg, sans doute pour prendre le relais et réaliser ce qu’elle n’a pas eu la possibilité de mener à bien ? Perpétuer le savoir-faire.

DF: C’est un peu cela.

Quand j’ai dû exercer une activité ici, à Johannesbourg, j’ai repensé aux traiteurs de Versailles et à cette partie de ma vie proche de ma grand-mère

Elle m’a inspirée, mais je voulais que cela dépasse le cercle familial, je voulais offrir au public ce qui n’existait pas alors en Afrique du Sud.

Dassil dans sa cuisine Atelier, à Johannesburg

« Passionnée de pâtisserie depuis toujours, j’ai rapidement constaté, quand je me suis installée à Johannesbourg, l’absence de pâtisseries fines françaises ».

Animée par le désir de partager cette richesse culinaire, j’ai fondé « Délice by Dassil ». J’ai transformé mon garage en cuisine-atelier moderne et bien équipée, tout en renforçant mes compétences dans une école culinaire très renommée.

Mes cannelés ont été très vite appréciés, et même copiés… Et j’ai multiplié et varié mon offre, avec les cafés gourmands, les bûches pour Noël, le catering pour des groupes ou entreprises, les plats hebdomadaires que j’appelle les « ready meals ».

J'accorde aussi une grande importance à la transmission du savoir-faire, par des formations régulières.

Futurs étudiants qui apprennent les secrets de la cuisine avec Dassil

LPJ: Je vois une série de tenues de « petits chefs » accrochés en ligne sur des porte-manteaux. Tu formes des enfants ?

DF: Pour moi, cuisiner- et surtout de la pâtisserie- c’est un moyen pour apprendre la patience, car un bon dessert demande du temps et de l’organisation, et aussi cela permet de transmettre de l’affection et du bien-être.

Former des enfants, c’est pour moi une passion et un plaisir.

Une des activités que je propose, en plus des formations régulières, c’est de réunir les enfants pour une fête d’anniversaire de l’un d’entre eux, et de préparer le gâteau ensemble. Celui -là même qu’ils dégusteront au cours de la fête. Ils sont fiers de leur réalisation, leurs yeux brillent, leurs rires fusent.

Je forme aussi des futurs étudiants, qui vont se retrouver seuls pendant leur cursus universitaire, et je leur fais découvrir les techniques et les recettes de la cuisine, pour qu’ils ne soient pas perdus quand ils devront se préparer les repas eux-mêmes.

« Mon parcours est guidé par la passion, l’innovation et l’envie d’offrir des expériences culinaires uniques, qui rapprochent les gens autour de la gastronomie française »