Certains membres de la communauté des expatriés vont bientôt partir, rentrer en France ou s’installer ailleurs, dans un autre bout du monde. La période de transhumance commence. Pour ceux qui partent, l’Afrique du Sud ne sera plus qu’un beau souvenir, après un séjour agréable ou enrichissant.


Une page se tourne
Après une plus ou moins longue période d’expatriation en Afrique du Sud, de nombreux Français préparent actuellement leur départ vers d’autres horizons, et pour la plupart, ils ont bien anticipé ce changement important.
C’est une période délicate, entre les regrets de partir et l’excitation d’un changement de vie.
Mais cela peut être aussi une rupture radicale avec ce qui rendait l’existence plus facile et plus agréable, dans une grande maison avec piscine et jardin, entourée d’amis devenus proches, avec des aides pour les tâches quotidiennes, à peu de distance de sites naturels époustouflants…
Ce processus, souvent chargé d’émotions, demande une organisation minutieuse, tant sur le plan administratif que psychologique.

Comment vivre au mieux cette transition ?
Bien gérer cette période délicate, avant de laisser l’Afrique du Sud
Résilier les contrats : Fermeture des comptes bancaires, clôture des abonnements (électricité, Internet, téléphone, activités diverses), résiliation du bail dans les délais ou revente du logement. Attention pour les locataires : des propriétaires d’ici n’apprécient pas beaucoup les départs avant l’échéance et glissent des clauses pénalisantes dans les contrats de location.
Transporter ou vendre les affaires :
Certains optent pour un container par voie maritime, mais les coûts et les formalités douanières peuvent être dissuasifs. Les prestataires de déménagement doivent être choisis avec soin, en se renseignant bien auprès d’autres expatriés ou en prenant connaissance des avis d’usagers sur internet. Un déménagement raté est la source de multiples problèmes.
Certains choisissent de revendre ou de donner une partie de leurs biens. Les modalités pratiques sont nombreuses : « garage sale », vide-greniers, petites annonces en ligne par exemple avec « les petites Annonces des ADJ », le marché d’hiver de Jo’Bourg Accueil, les messages sur les réseaux sociaux…

Fiscalité : Les partants doivent penser à régulariser leur situation fiscale avant de quitter l’Afrique du Sud pour éviter des impôts résiduels.
L’école des enfants : pour les enfants scolarisés dans des écoles locales ou internationales (comme le Lycée Français de Johannesburg ou de Cape Town), il faut anticiper leur réintégration dans le système scolaire français, ou l’entrée dans une école de la future destination.
La situation des conjoints : lors d’un retour en France, les conjoints(es) qui n’avaient pas travaillé en Afrique du Sud doivent souvent chercher un emploi, ce qui peut être un défi après une longue absence, surtout en cette période troublée. Et il n’est pas toujours simple de valoriser les expériences acquises par les conjoints(es) dans des activités de solidarité ou associatives souvent passionnantes et formatrices.
Anticiper les changements avant de quitter l’Afrique du Sud
Réinsertion professionnelle
Pour ceux qui sont mutés au sein de la même entreprise, le bouleversement est généralement moins rude. La continuité dans une structure connue amortit le choc du changement.
Pour ceux qui doivent chercher un emploi à leur retour, c’est plus délicat. Le réseau professionnel en France peut s’être affaibli après plusieurs années à l’étranger. Et surtout quand on découvre que selon France Travail, les métiers qui recrutent le plus en 2025 sont : serveurs dans la restauration, aides de cuisine, agriculteurs et viticulteurs.
La reconnaissance des expériences professionnelles acquises en Afrique du Sud n’est pas toujours évidente, surtout dans des secteurs très pointus.
Réadaptation culturelle et sociale
Le « choc inverse ». Après des années en Afrique du Sud, certains ex-expatriés ressentent un lourd décalage avec la France (rythme de vie, mentalités, climat), si c’est là où ils reviennent. Et le pays a sans doute bien changé, après tout ce temps.
Le réseau social : Les amis ont évolué, les anciennes connaissances se sont éloignées, et il faut parfois reconstruire un cercle social. La proximité avec d’autres expatriés avait permis de nouer facilement des contacts.
Et le récit de l’expérience de la merveilleuse parenthèse vécue en Afrique du Sud n’émeut pas forcément l’entourage.
La conduite : Il sera nécessaire de reconfigurer les réflexes des conducteurs. Là-bas, on roule à droite, et le volant est à gauche.
La nostalgie de l’Afrique du Sud : Beaucoup gardent une attache forte avec le pays qu’ils quittent, notamment pour son cadre de vie, ses paysages, son incroyable énergie, et son ambiance multiculturelle. Les œuvres d’art, les meubles ou les objets d’artisanat local permettent de recréer un peu l’ambiance d’ici.
Mais ce n’est pas pareil. La peau de zèbre accrochée au mur du salon n’a pas la même valeur émotionnelle qu’un safari in vivo au Kruger.

Quitter l’Afrique du Sud : exaltation ou désenchantement
Les points positifs
- Se rapprocher de la famille et des amis d’avant.
- Oublier les tracas et les difficultés d’une vie dans un pays étranger où tout ne fonctionne pas toujours comme on le souhaiterait : retrouver le courant continu sans loadshedding, l’internet sans coupure, ou l’eau potable au robinet.
- Bénéficier de services publics un peu plus efficaces et moins sujets à corruption
- Retrouver un sentiment de sécurité renforcé par rapport aux aléas sud-africains (criminalité, instabilité économique), mais tout est relatif, et tout dépend du point de chute.
- Constater que les bus circulent à vitesse normale et respectent les règles du code de la route ; et profiter de trottoirs pratiques pour y marcher, conçus pour les piétons.
Les points négatifs
- L’ambiance (un peu) moins chaleureuse : en Afrique du Sud, les relations sociales sont cordiales, souvent plus détendues et spontanées.
- Le climat : après des années sous le soleil du Cap, ou avec le bel été de Joburg en décembre -sauf cette année-, le retour aux automnes gris et aux hivers frisquets peut être difficile. Mais là encore, tout est relatif, selon la future localisation.
- Le coût de la vie : la France est largement plus chère, notamment pour la restauration, les loisirs ou l’immobilier dans les grandes villes. L’écart moyen de coût de la vie est, pour les analystes économiques, de 44% entre les deux pays.
Farewell, South Africa
Quitter un pays comme l’Afrique du Sud, après une longue période d’expatriation n’est pas anodin.
L’attraction d’une nouvelle vie dans une autre destination, et les défis de l’adaptation ailleurs s’entremêlent, et chaque expatrié vit cette transition à sa manière.
Ceux qui réussissent le mieux sont souvent ceux qui ont anticipé les changements tout en gardant une part de l’Afrique du Sud dans leur cœur.

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