Comment prendre en charge un petit choc suite à une chute en sport par exemple, avec "les moyens du bord" et quand faut-il consulter un médecin? Simple contusion, articulations touchées, déplacements d'un os... Radio, immobilisation, opération ? Le Docteur Amélie Renaud passe en revue les différents types de traumatismes et répond aux questions sur la marche à suivre.
Un petit choc affecte le plus souvent les "parties molles" : peau, muscles... C'est la contusion simple. Au bout de quelques jours, la douleur disparait, le muscle reprend ses fonctions, tout rentre dans l'ordre. Le glaçage et le repos sont indiqués le plus tôt possible, l'arnica aide à guérir plus vite - à donner de façon très rapprochée tant que les symptômes sont présents.
Si c'est une articulation qui est touchée, on fera la même chose mais avec un repos prolongé. Les ligaments - qui relient 2 os entre eux - ont pu être étirés lors du traumatisme et ont besoin de plusieurs semaines pour regagner leur élasticité et leur solidité. Pour aider les tendons - qui relient le muscle à l'os - à se réparer plus vite, Ruta Gravéolens 5 CH en granules homéopathiques est utile dans les cas de tendinites par exemple.
En cas de déplacement d'un os par rapport à un autre - c'est la luxation -, il faut demander un avis médical. La fracture osseuse, rare et douloureuse, passe rarement inaperçue, mais il y a quelques pièges à éviter.
Traumatisme des doigts de pieds ou de mains :
Pas de déformation visible : on fait une syndactylie c'est-à-dire qu'on accroche le doigt blessé à son voisin le plus solide, à l'aide d'une bonne bande adhésive, pour une à trois semaines, en fonction de la douleur.
Déplacement visible, gros gonflement ou hématome : suspicion de fracture, il faut alors faire une radio puis immobiliser à l'aide d'une attelle.
Traumatisme de la main (métacarpe) ou du pied ( métatarse) :
Même raisonnement que pour les doigts
Pour la main : une intervention chirurgicale est rarement nécessaire sauf dans le cas de la fracture du 5e métacarpien, classiquement après un coup de poing dans un mur. Si le 5e doigt - le petit doigt- chevauche les autres doigts en se pliant, il faut opérer.
Pour le pied : dans le cas d'une grande douleur à l'appui du poids du corps sur le pied, la chirurgie peut être recommandée.
Traumatisme des chevilles :
Le traumatisme le plus fréquent est l'entorse (torsion de l'articulation), elle peut être légère ( bénigne), moyenne ou sévère.
Entorse bénigne (ou foulure) : douleur légère autour d'une des malléoles,pas de gros hématome, possibilité de prendre appui sur son pied. La radio n'est pas nécessaire. Glaçage, repos, arnica, bandage pour 2 à 3 semaines sont suffisants.
Entorse moyenne : les ligaments ont été très étirés, la douleur est franche, rendant l'appui difficile, hématome... La radio est généralement utile. Une attelle sera prescrite pour 30 jours minimum; les béquilles seront utiles tant que l'appui sur le pied est douloureux; une rééducation par kinésithérapie est généralement recommandée rapidement.
Entorse sévère : lesligaments ont été tellement étirés, qu'ils se sont rompus ou ont arraché une extrémité de l'os sur lequel ils sont accrochés. C'est une fracture par arrachement osseux, qui se traite avec un plâtre (45 jours), +/- opération chirurgicale (puis rééducation).
Les risques d'une entorse mal traitée sont des douleurs chroniques de la cheville et / ou une instabilité qui entraînera des entorses à répétition.
Traumatisme des genoux :
Les structures qui souffrent lors d'un traumatisme sont les ligaments ou les ménisques.
Ligaments croisés: ils sont à l'intérieur de l'articulation etils permettent aux os de la jambe et de la cuisse (respectivement tibia et fémur) de rester solidaires quand la jambe est pliée. S'ils sont atteints, le genou devient instable. Une IRM est alors recommandée. Dans le cas d'atteinte des ligaments croisés, une longue immobilisation du genou (ou une chirurgie, pour les grands sportifs) est nécessaire pour leur laisser le temps de se réparer.
Ménisques: ce sont des petits cartilages, qui jouent le rôle d'amortisseurs et de cale. En cas d'atteinte, une douleur à l'intérieur empêche de plier le genou lorsqu'il porte le poids du corps. Une IRM est nécessaire pour déterminer le type d'atteinte et décider d'une chirurgie ou non.
Ligaments latéraux externes: il sont de chaque côté du genou et ont pour fonction de le stabiliser. En cas d'atteinte, la douleur est autour de l'articulation et le repos suffit généralement à réparer les ligaments.
Traumatismes du cou et/ ou du dos (colonne vertébrale):
Ilsnécessitent une prise en charge. Pour une petite douleur, la surveillance et l'ostéopathie sont recommandées, pour une grande douleur ou une modification de la sensibilité ou de la motricité, l' imagerie ( radio, scanner, IRM..) et l'avis médical sont nécessaires.
Traumatismes de la tête :
Traumatisme du nez : en cas de saignement, hématome et/ou déformation visible, une radio est recommandée. S'il y a une fracture, elle sera réduite chirurgicalement en cas de déplacement ou plâtrée sans déplacement.
Traumatisme crânien ( = choc sur la tête) : sans perte de connaissance, une simple surveillance suffit. Mais en cas de maux de tête de plus en plus intenses, de nausées ou vomissements, ou de comportement anormal, dans les 0 à 72h suivant le choc, il faut demander un scanner de la tête en urgence. Pour un nourrisson de moins de 6 mois, il faut systématiquement faire un scanner, en urgence.
Peau, muqueuses : bien nettoyer en cas de plaie et mettre sous antibiotique si une rougeur apparait autour de la plaie.
Docteur Amélie Renaud (www.lepetitjournal.com/jakarta) mardi 21 mars 2017
