Avez-vous déjà entendu parler de la Rafflesia ? Non, il ne s’agit pas de Vileplume, le Pokemon numéro 45, de type plante/poisson. La Rafflesia, ou Rafflesia Arnoldi, est connue pour être la plus grande fleur du monde.
Qu’est ce que la Rafflesia ?
C’est une plante endémique d’Asie du Sud-Est qui se trouve généralement dans les forêts humides d’Indonésie, de Malaisie, de Brunei et de Thaïlande. Elle doit son nom au naturaliste britannique Joseph Arnold qui l’a découverte en 1818 lors d’une expédition à Sumatra menée par Sir Stamford Raffles.
Pour ceux qui ont eu la chance de voir une Rafflesia, c’est une expérience inoubliable. On la trouve au milieu de la forêt, en pleine jungle. Il faut souvent marcher pour aller la voir, la chercher. Une odeur de putréfaction l’entoure et c’est à ce moment-là que vous savez que la Rafflesia est proche. Au détour d’un arbre, elle dévoile son incroyable collerette dans les tons de rose-rouge brunâtre, parsemée de petits pois plus clairs.
Elle porte le surnom de « fleur de cadavre », à ne pas confondre avec l’Arum Titan de Sumatra, qui porte également le nom de fleur de cadavre mais qui est une espèce totalement différente.
La fleur de Rafflesia se compose de cinq pétales à chair épaisse sur lesquels on trouve des sortes de pustules blanchâtres. Elle peut atteindre les 11 kilos et mesurer jusqu’à 1 mètre de diamètre. En 2019, une Rafflesia de 111 centimètres de diamètre a été trouvée à Sumatra. La Rafflesia Arnoldi a la particularité de n’avoir ni racines, ni tiges, ni feuilles.
Une plante parasite...
C’est une plante parasite, plus particulièrement un holoparasite, puisqu’elle pousse à l’intérieur d’une plante hôte. Elle est constituée de brins de tissu filiformes qui poussent entre les cellules de son hôte. Ce tissu grandit et se développe à l'intérieur de l'hôte sans qu’il ne soit possible de détecter sa présence à l'extérieur. La Rafflesia est capable de coloniser la plante hôte sans que cette dernière ne la détecte. Ce n’est que lorsque la Rafflesia est prête à éclore que l’on peut voir émerger le bouton floral puis la fleur. La plante hôte va lentement gonfler, puis les boutons floraux de la Rafflesia apparaîtront et fleuriront. Elle ne parasite qu'un type particulier de vigne tropicale appelé Tetrastigma qui produit des lianes grimpantes.
Autre particularité, la Rafflesia Arnoldi ne possède pas de chlorophylle. Elle ne dépend donc pas de la lumière du soleil pour la photosynthèse, ce qui la rend totalement dépendante de son environnement pour exister. Elle obtient sa nourriture en l'absorbant du corps de son hôte.
… à l’odeur nauséabonde
L’odeur qu’elle dégage ressemble à celle de la viande en décomposition. La puanteur est très forte lors de sa floraison, le but étant d’attirer les insectes pollinisateurs, principalement les mouches de la famille des Calliphoridés. Sa floraison dure de cinq à huit jours.
La Rafflesia émet également de la chaleur qui peut atteindre jusqu’à 30 degrés Celsius. Cette chaleur aide la fleur à s'épanouir et évapore la puanteur pour attirer les insectes.
De plus, son pollen se présente sous la forme d’un liquide épais et non pas sous forme de poudre comme les autres plantes à fleurs. Ce pollen va se coller au corps des insectes qui vont ainsi assurer sa pollinisation.
La Rafflesia en voie d’extinction
Malheureusement, la Rafflesia Arnoldi est une plante menacée d’extinction en raison de sa rareté, de la destruction croissante des forêts d’Asie du Sud-Est et de la grande difficulté à la cultiver en dehors de son habitat naturel. Elle est inscrite sur la liste rouge des plantes en danger critique d’extinction.
De nombreuses recherches sont faites afin de mieux comprendre cette plante et ainsi la protéger. Le jardin botanique de Bogor a réussi à reproduire la Rafflesia en dehors de son habitat d’origine avec un certain succès. Avec un peu de chance, vous pourrez en observer là bas, ce qui sera toujours plus simple que d’aller la dénicher au milieu de la forêt tropicale.