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École en ligne – Comment les maternelles s’adaptent au LFJ ?

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Écrit par Lepetitjournal Jakarta
Publié le 20 mai 2020, mis à jour le 20 mai 2020

Face à la pandémie de coronavius, chaque secteur d’activité a dû se ré-inventer et s’adapter. Le Lycée Français de Jakarta fermé depuis le 16 mars a lui aussi su trouver les outils pour continuer l’apprentissage en ligne de ses élèves. Depuis deux mois, les enseignants travaillent avec le logiciel moodle. Lepetitjournal.com de Jakarta les a contactés pour dresser avec eux un premier bilan sur cette nouvelle façon d’enseigner.

 

Aujourd’hui Christèle Dagomès, professeur des écoles en petite et moyenne section de maternelle répond à nos questions.

 

Face à une situation inédite, l'école a su se ré-inventer, les enseignants ont dû apprendre un nouvel outil. Comment s'est faite la mise en route ? 

La mise en route a dû se faire rapidement. Cela n'a pas été toujours facile mais grâce à des formations régulières, des personnes référentes efficaces et une grande solidarité dans l'équipe, on a pu relever le défi. C'était aussi motivant pour tous d'apprendre à utiliser de nouveaux supports. J'ai personnellement appris plein de choses grâce à cela.  

Quelles adaptations pédagogiques avez-vous dû faire ? Par rapport à votre matière et l'âge des enfants ? 

Dans un premier temps, nous avons privilégié la relation entre les élèves et maitre/élèves. L'essentiel était de garder un contact et de maintenir un lien chaleureux. Mais nous avons dû ensuite penser à renforcer et aborder de nouvelles notions. En maternelle, on travaille quasi exclusivement avec des jeux, du matériel permettant des manipulations et un passage par le vécu du corps. C'est très difficile à réaliser à distance par l'intermédiaire d'un écran. J'ai dû, comme mes collègues de maternelle, faire preuve d'inventivité pour créer des situations concrètes pour les enfants. J'ai eu aussi la chance d'avoir des familles très coopératives qui cherchaient toujours à accompagner leur enfant et à trouver dans leur environnement le matériel nécessaire. Il a fallu aussi s'adapter à la spécificité des âges des enfants. L'attention n'est pas la même en petite section qu'en moyenne section par exemple. 

Comment les élèves se sont adaptés aux cours en ligne ? 

Les enfants s'adaptent souvent très vite aux outils numériques. Ils n'ont pas peur de mal faire. Les plus âgés de ma classe (Moyenne section) sont devenus autonomes assez vite et ils sont pour la plupart très assidus et demandeurs. Ils m'impressionnent !  Pour les enfants de Petite section, c'est plus compliqué car ils ont vraiment besoin de manipuler, de bouger. Ils ont aussi davantage envie de montrer des choses, raconter et nous avons mis en place des séances un peu différentes pour eux, plus basées sur l'échange. 

Ont-ils rencontré des difficultés ?

Même s'ils se sont bien adaptés à l'outil, l'enseignement à distance n'est pas simple. Il faut être plus attentif, accepter que l'enseignant ne soit pas physiquement présent, comprendre qu'on ne peut pas s'adresser aux copains si le micro est éteint...

Après plus de deux mois de cours en ligne, quel est le premier bilan?  

Un bilan en demi-teinte. D'un côté, le pari de rester en contact a été tenu, les enfants montrent du plaisir à assister aux classes virtuelles. Nous avons pu aussi mettre en place bon nombre d'activités pour faire acquérir certaines notions aux enfants. Mais j'ai néanmoins ressenti une certaine lassitude chez quelques enfants avant les vacances. De plus, le domaine prédominant en maternelle est le langage oral et celui-ci est difficile à travailler à distance. Il nécessite d'être en petit groupe et en forte interaction. Je suis donc très frustrée de ne pas pouvoir faire davantage évoluer mes élèves sur ce plan. 

Ce travail en ligne aura-t-il une influence sur votre pédagogie lors de la reprise des cours ? 

Pas foncièrement, même si je continuerai à utiliser certains outils. Plus les enfants sont jeunes, plus ils ont besoin de situations concrètes que le numérique ne permet pas souvent. Mais la pédagogie est un questionnement de tous les jours qui s'alimente de nos expériences, donc il en restera forcément quelque chose. Ce sera en tout cas un grand plaisir de retrouver mes élèves et de pouvoir les voir évoluer plus librement !