« Indonésie : lumières inouïes » dresse les portraits passionnants de neuf personnalités culturelles et scientifiques françaises bouleversées par une Indonésie qui a influencé leur œuvre. Ecrit par Alexis Salatko et illustré par Aline Zalko, cet ouvrage raconte 150 ans d’échanges culturels et scientifiques riches et variés entre la France et l’Indonésie. Arthur Rimbaud, Claude Debussy, Henri Cartier-Bresson, le commandant Cousteau… tous nous font découvrir ou redécouvrir l’archipel indonésien et témoignent de la relation profonde entre nos deux pays.


Un voyage passionnant sur l'archipel le plus grand du monde
Se plonger dans « Indonésie : lumières inouïes » et les portraits des neuf personnalités françaises bouleversées par l’Indonésie, c’est entreprendre un voyage passionnant sur l’archipel le plus grand du monde. C’est aussi éprouver la nostalgie du temps long, de l’aventure sans filet, de l’exotisme authentique, loin des posts Instagram, loin d’un monde désormais hyperconnecté, uniformisé par la gentrification et drogué à l’immédiateté.
Feuilleter les pages de ce livre, édité dans le cadre des célébrations du 75e anniversaire des relations diplomatiques franco-indonésiennes, c’est aussi se rappeler la chance que l’on a de vivre dans un pays à la géographie et à la culture si puissantes. Avec ses quelques 17 000 îles et ses plus de 5 000 kilomètres d’étendue, l’Indonésie même quand on y vit a un côté inaccessible et énigmatique. Fabien Penone, l’Ambassadeur de France en Indonésie, au Timor oriental et auprès de l’ASEAN, souligne ainsi dans la préface qu’il a rédigée : « Le lointain a toujours fasciné les Français et les grandes missions d’exploration menées par nos marins font partie du récit national. C’est pourquoi sans doute Bornéo, Sumatra, Java, Bali, les Îles de la Sonde, Célèbes, Makassar sont autant de noms qui font rêver en France depuis longtemps et ont inspiré des chansons, des danses, et même des langages secrets ».
Ce livre illustré la relation profonde qui unit la France et l’Indonésie
Composé de nouvelles - monologues, conversations ou récits rédigés en français - le livre met en valeur « les liens anciens, denses, multiples, de nature culturelle et scientifique » qui existent entre la France et l’Indonésie mais « qui sont encore trop peu documentés », ajoute l’Ambassadeur.

Ce livre illustré par Aline Zalko témoigne de la relation profonde qui unit la France et l’Indonésie et ne cessera probablement de vous surprendre. Saviez-vous par exemple que Rimbaud s’était engagé dans la légion étrangère hollandaise pour combattre en Indonésie et qu’il débarqua dans la petite ville de Salatiga, dans le centre de Java, avant de déserter et de se cacher dans la campagne javanaise ? Que Debussy a découvert le gamelan à Paris en 1889 sur la place des Invalides lors de l’exposition universelle qui célébrait les 100 ans de la Révolution française ? Non… et bien nous vous invitons à lire ce livre passionnant sur ces passeurs culturels subjugués par l’Indonésie.
Vous y découvrirez également que l’écrivain et poète Henri Michaux y avait « fait son chez lui ». Vous ferez la connaissance de la danseuse Ratna Mohini, l’épouse javanaise de l’immense photographe Henri Cartier-Bresson dont les photos de la libération de Jakarta par les forces nationalistes en 1949 ont permis de mettre l’Indonésie au centre de la lumière et de l’Histoire. Vous serez certainement ému par l’histoire d’amour du reporter et de la danseuse bourlinguant sur tous les points chauds du globe au gré des reportages de Cartier-Bresson. Ratna Mohini est d’autant plus symbolique pour ce livre qu’elle aimait à dire comme Josephine Baker « J’ai deux amours : mon pays et la France ».
« Qu’ai-je laissé derrière moi, à Bali, à Java, que je retrouverai jamais en France : cette fusion avec l’univers, sentir son corps et la terre ruisseler en même temps d’humeurs et de sèves, se sentir avec des nébuleuses dans la tête, l’écorce terrestre comme squelette ».
En tournant les pages, vous aborderez le chapitre sur Roger Vailland, écrivain et grand reporter, qui lors d’un reportage de cinquante-deux jours à sillonner l’Indonésie en 1950, est stupéfait par l’humidité du pays. « Tu plantes un bâton dans une des multiples rizières de la vallée du riz et en quelques jours il bourgeonne et fleurit », écrivait-il. Ou encore dans une écriture passionnée : « Qu’ai-je laissé derrière moi, à Bali, à Java, que je retrouverai jamais en France : cette fusion avec l’univers, sentir son corps et la terre ruisseler en même temps d’humeurs et de sèves, se sentir avec des nébuleuses dans la tête, l’écorce terrestre comme squelette ».

Puis vient Louis-Charles Damais, fondateur du centre de l’Ecole française d’Extrême-Orient à Jakarta et dont l’école française de Cipete a un temps porté le nom. On y apprend que cet épigraphiste et philologue, « l’un des plus grands serviteurs des études indonésiennes », a parfois vécu dans une indigence extrême pour pouvoir continuer à faire vivre sa passion pour l’Indonésie. On s’émerveille aussi devant le spectacle des éponges encroûtantes rouge vif admirées par Jacques-Yves Cousteau lors de son exploration du cratère englouti du Krakatoa. Et l’on rêve d’embarquer avec le célèbre capitaine au bonnet rouge pour aller à la rencontre des Mentawaï. Avant de crapahuter sur les pentes des volcans avec Haroun Tazieff pour qui « la ceinture de feu est sans doute ce qu’il y a de plus passionnant à étudier pour un vulcanologue ».
L’ouvrage est disponible dans le réseau des médiathèques des Instituts français et des Alliances françaises à Jakarta, Bandung, Yogyakarta, Surabaya, Medan, Denpassar, Semarang et Makassar.
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