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Les élections en Indonésie en cinq points

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@Asialyst
Écrit par Anda Djoehana Wiradikarta
Publié le 22 avril 2019, mis à jour le 15 mai 2019

Le 17 avril prochain en Indonésie, 193 millions d’électeurs éliront leur président dans la « troisième plus grande démocratie du monde ». Cette élection opposera de nouveau le président actuel, Joko Widodo, dit « Jokowi », à Prabowo Subianto, un ancien commandant du Kopassus, les forces spéciales de l’armée de terre. A l’élection précédente en 2014, Jokowi avait été élu avec 53,15% des voix. Il n’y avait eu qu’un tour car il n’y avait que deux candidats là aussi. Souvent les candidats et les partis politiques en Indonésie sont pointés du doigt pour leur absence de programme. Pourtant, le scrutin du 17 avril propose un choix de société entre deux candidats qui s’opposent à plus d’un titre, de la construction démocratique à la lutte contre les inégalités, en passant par la politisation de l’islam et les relations avec la Chine. 

La campagne a officiellement commencé le 24 septembre dernier. En réalité, elle avait débuté bien avant. En avril, un dirigeant du parti islamiste PKS (Partai Keadilan Sejahtera, « parti de la Justice prospère ») distribuait lors d »une émission télévisée des bracelets portant le hashtag #2019GantiPresiden (« 2019 Changeons de président »). Ce slogan efficace réunissait tous les opposants à Jokowi, quelles que soient leurs opinions. Toutefois à l’époque, il n’y avait pas encore de candidat déclaré pour s’opposer au président, même si Prabowo figurait parmi les possibilités. 

Jokowi a été officiellement nommé en février 2018 candidat par son parti, le PDI-P* de Megawati Soekarnoputri, ancienne présidente et fille de Soekarno, le premier président de l’Indonésie indépendante (1945-1967). Auparavant, quatre partis avaient déjà annoncé leur soutien à une candidature de Jokowi : le Golkar, qui était le parti du régime Soeharto (président de 1967 à 1998), le PKB**, émanation politique de la grande organisation musulmane Nahdlatul Ulama, le PPP*** musulman et le Partai Nasional Demokrat (NasDem) de l’homme d’affaires Surya Paloh. Le parti Hanura**** du général Wiranto, ancien chef des armées de Soeharto et rival de Prabowo, avait déjà annoncé son soutien l’année précédente. 

Le PDI-P ne détient que 109 sièges sur les 560 que compte le DPR (Dewan Perwakilan Rakyat, « conseil représentatif du peuple »), l’assemblée nationale indonésienne, ce qui en fait pourtant le premier sur les dix partis représentés au parlement*. Le président ne peut donc gouverner avec son seul parti et doit s’appuyer sur une alliance. Les formations qui le soutiennent comptent au total 337 sièges. Elles illustrent une palette de caractéristiques et de motivations. 

1. PARTIS « NATIONALISTES », « MUSULMANS » OU « POPULISTES » ?

Le PDI-P et le PPP sont les héritiers de deux partis politiques formés en 1973 par le regroupement forcé en deux entités par le régime Soeharto des partis politiques hérités de l’époque de Soekarno. Les quatre partis musulmans, dont le Partai Nahdlatul Ulama créé par cette organisation musulmane, avaient été fusionnés en un PPP. Les autres partis, non-religieux et chrétiens, avaient été regroupés en un PDI. Le Golkar, deuxième parti du DPR, n’était pas à l’origine un parti mais une organisation créée en 1964 par les militaires pour contrer la puissance montante du Parti communiste indonésien. A l’époque de Soeharto, pour continuer l’article cliquez ici pour être redirigé sur le site de Asyalist.

 

Anda Djoehana Wiradikarta
Publié le 22 avril 2019, mis à jour le 15 mai 2019