Édition internationale

Escale en Indonésie pour Louis Margot, le Suisse qui rame et pédale autour du monde

Après quatre mois et demi de solitude sur l’océan Pacifique, le Suisse Louis Margot a posé le pied en Indonésie, jeudi 16 octobre 2025. Le rameur poursuit un projet hors norme débuté il y a plus de deux ans : un tour du monde intégralement à la force humaine, alternant rame et vélo, sans moteur ni avion. À peine arrivé à Waigeo, sur l’archipel de Raja Ampat, il raconte cette traversée extrême débutée au Pérou, l’accueil des Indonésiens et les défis qui l’attendent encore.

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Jeudi 16 octobre 2025: Louis Margot lève les bras au ciel au moment de poser le pied sur terre à Raja Ampat après avoir traversé le Pacifique à la rame
Écrit par Lepetitjournal Jakarta
Publié le 20 octobre 2025, mis à jour le 1 décembre 2025

Escale en Indonésie après une épreuve ultime

« Fantastique ! », c’est l’un des premiers mots que prononce Louis Margot, 33 ans, quelques heures après avoir posé le pied sur l’île de Waigeo dans l’archipel des Raja Ampat après sa traversée du Pacifique à la rame en solitaire. Tout lui paraît miraculeux. « Une bière incroyable, dire bonjour à quelqu'un, c'est incroyable. En fait, c'est une renaissance », affirme-t-il encore abasourdi après son débarquement après quatre mois et demi seul sur l’océan depuis sa dernière escale en Polynésie française à Hiva Oa (îles Marquises). Mais la traversée du Pacifique lui aura pris en tout 250 jours pour un trajet de 17 718 kilomètres.

Une épreuve mentale autant que physique. « On se construit un personnage intérieur pour survivre. À l’arrivée, il faut changer de peau.  J’ai vraiment souffert. Je ne pensais pas que ce serait aussi dur », raconte le Suisse qui avait déjà traversé l’Atlantique en 2024 dans la première partie de son périple.

La gentillesse et le sourire des Indonésiens à l’arrivée

Jamais il n’avait passé autant de temps sans contact humain. L’expérience est rude : chaleur suffocante, cabine transformée en four, vigilance permanente. « En mer, tu es tout le temps secoué, il n’y a pas de bouton off. Même en dormant, tu restes en alerte. » Louis disposait d’une connexion satellite mais s’en servait peu : « appeler, c’est se reconnecter au monde. Après chaque conversation, il faut refaire le deuil de la terre. »

Louis visait initialement Bali. Mais la fatigue, les courants et la difficulté de viser des endroits précis à la rame, l’ont conduit à accoster plus tôt que prévu, à Waigeo « C’est l’un des rares endroits où je peux mettre mon bateau à l’abri et le nettoyer. » Son premier contact avec les Indonésiens le touche profondément : « Les gens sont d’une gentillesse incroyable. Tout le monde sourit, veut prendre une photo. » Mais l’envers du décor le heurte : la pollution plastique omniprésente. « Même dans les villages isolés, les rivières sont pleines de déchets », se désole-t-il.

Installé pour quelques semaines à Raja Ampat, Louis savoure ce retour sur terre. Il prévoit d’y passer son certificat de plongée – « l’un des plus beaux endroits du monde pour ça » – et d’observer le mythique oiseau du paradis. Il nettoie son bateau, refait ses vivres, se repose. Puis reprendra la mer vers Wangi Wangi, Makassar, peut-être jusqu’à Bali ou Lombok, selon vents et courants. Une étape qui pourrait durer « entre 30 et 50 jours ».

le bateau de Louis Margot
Le bateau de Louis Margot est équipé de panneaux solaires et d'un dessalinisateur pour pouvoir être autonome. 

Le tour du monde à la force humaine

Parti de Suisse le 3 septembre 2023, l’ancien rameur de niveau international en aviron, poursuit un rêve de sportif et de philosophe. « Je voulais faire le tour du monde le plus extrême possible, tout à la force humaine. » À la rame et à vélo, il avance “à vitesse humaine”, selon son expression.« Quand tu vas lentement, tu consommes moins, tu rencontres plus. Le vrai problème de notre époque, c’est la vitesse. »
Prévu pour durer cinq ans, l’itinéraire reste semé d’obstacles : vents contraires, moussons, et surtout géopolitique. Impossible aujourd’hui de traverser la Birmanie. Très compliqué de rouler en Afghanistan. Louis envisage donc de passer par Singapour, la Malaisie, la Thaïlande, puis la Chine et le Kazakhstan avant de rejoindre l’Europe via la Turquie ou l’Iran.

Une aventure avec peu de moyens

Derrière lui, une petite équipe familiale veille : ses parents, un météorologue et une seule personne rémunérée en charge du site web et des réseaux sociaux. « Je n’ai pas les moyens d’une expédition professionnelle, mais j’ai beaucoup d’amis qui m’aident » explique Louis qui ne cherche ni gloire ni records – même s’il pourrait en battre. Son ambition est ailleurs : inspirer. Louis veut ainsi démontrer que même les rêves les plus audacieux, qui semblent parfois impossibles, peuvent devenir réalité avec de la détermination, du courage et un regard optimiste.

Pour suivre l’aventure de Louis, voir des photos et des vidéos de son tour du monde, rdv sur sa page Instagram.

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