La Biennale Jogja XVI 2021, qui se tient à Yogyakarta du 6 octobre au 14 novembre, propose un riche parcours d’art contemporain à travers l’œuvre d’artistes des pays de l’Océanie dont deux artistes français originaires de Nouvelle Calédonie : Antoine Pecquet et Nicolas Molé.
Une 16ème édition consacrée aux artistes des pays de l’Equateur
Cette 16ème édition est la dernière d’une série consacrée aux artistes des pays de l’Equateur (Equator Series). En 2011, la fondation de la biennale de Yogyakarta (YBY), institution organisatrice de l’évènement, a choisi de raconter l’identité de l’Indonésie à travers l’œuvre d’artistes nationaux et internationaux dans un voyage esthétique autour du monde, en suivant la ligne imaginaire de l’équateur. L’Indonésie est alors imaginée comme un creuset, un point de rencontre de diverses ethnies, races et cultures. A chaque nouvelle biennale, de nouveaux pays sont ainsi mis à l’honneur : l’Inde, le Nigeria, le Brésil en passant par la péninsule arabique et enfin l’Océanie, destination finale.
L’exposition principale de cette 6ème édition de l’Equator Series, dont les deux commissaires indonésiens sont Alia Nurvista et Ayos Purwoaji se tient au Jogja National Museum et regroupe les œuvres d’une trentaine d’artistes ou de collectifs indonésiens et internationaux (France, Nouvelle Calédonie, Japon, Nouvelle Zélande, Samoa, Fiji, Timor Oriental, Australie, entre autres).
Deux artistes français invités
Parmi les deux artistes français invités, Antoine Pecquet propose une série d’estampes numériques sur des toiles en bois réalisées à partir de fragments d’images digitales. Sa technique est l'équivalent graphique de « l’échantillonnage » en musique. Il repère, découpe et assemble des éléments disparates pour leur donner une nouvelle cohérence figurative et narrative. Ses tableaux sont autant de petites fictions oniriques, à interpréter, où se mélangent l'ironie et le sérieux, le fantasme et le vécu, le rêve et la réalité. Installé depuis bientôt dix ans en Nouvelle Calédonie, il tente à travers ses tableaux de partager une expérience singulière, une histoire de racines culturelles européennes qui chercheraient à pousser dans le monde océanien.
Nicolas Molé, le second artiste français, est un représentant incontournable de la scène artistique calédonienne. Issu d’une famille kanak, ce plasticien crée des œuvres immersives associant le dessin ou la sculpture avec les outils numériques modernes. Il invoque couramment dans ses œuvres la notion de l'invisible, concept prééminent dans la pensée et la mythologie kanak.
On retiendra l'oeuvre d’un collectif indonésien de jeunes développeurs de jeux vidéo
Parmi les autres installations présentées, on peut retenir aussi celle d’un collectif indonésien de jeunes développeurs de jeux vidéo qui a créé un musée virtuel façon Minecraft avec un parcours de visite rétrospectif reprenant les œuvres des cinq dernières éditions de la biennale.
La Biennale XVI a été inaugurée le mercredi 6 octobre avec un concert en plein air dans l’enceinte du musée et des discours du ministre indonésien du tourisme et de l’économie créative, Sandiaga Salahuddin Uno, et du sultan de Yogyakarta, Hamengkubuwono X. Tous deux ont déclaré que la Biennale Jogja contribuait à réaffirmer le titre de Jogyakarta en tant que ville de culture, d'éducation et de tourisme.
La biennale se répartit dans 4 lieux d’exposition, dont le principal est le Jogja National Museum (JNM), le parc culturel de Jogyakarta, le musée de l’argile et l’Indie Art House. Elle se tient jusqu’au 14 novembre 2021.
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Crédits photos : Institut français d'Indonésie