Il y a quelque temps, nous vous avons présenté l’initiative de WWF dans le domaine de la pêche durable et de notre décision d’adhérer au programme Seafood Savers. Les audits se sont acheés avec succès et cette semaine, nous signons officiellement l’accord entre Komunal 88 et le WWF, accord qui nous verra joindre les rangs de Seafood Savers.
Justement, afin de préparer les futurs menus, Chef Nicola et moi nous sommes rendus à Kei Island pour y rencontrer une communauté de pêcheurs de crabes au fond des mangroves des Moluques du sud-est (Maluku Tenggara). Contrairement aux idées reçues, en effet, les crabes, homards et crevettes les plus prisés d’Indonésie ne viennent pas de Makassar (qui certes a su les faire cuire avec panache) mais des Moluques ou d’Irian Jaya.
Un des crabes que l’on pêche à nouveau désormais à Kei
Le bureau local du WWF à Kei soutient et anime les efforts d’une petite communauté de pécheurs, un ‘kelompok’ en Indonésien, dont le leader, Pak Bosko a souhaité agir pour protéger les deux espèces de crabes de mangroves dont sa communauté dépend : les crabes terrestres et les crabes aquatiques. Il se souvient en fait qu’il y a 15 ans, lorsqu’il a commencé à pêcher avec son père, la taille des prises était beaucoup plus grosse que ces dernières années. Conscient de devoir protéger le futur de leur activité, il a donc œuvré pour convaincre les dix pêcheurs dont il assume la responsabilité de souscrire au code de conduite du WWF pour la pêche durable. Son groupe a alors commencé il y a presque deux ans, début 2016, une pêche durable.
Pak Bosco nous montre comment manipuler un crabe une fois pris
Comment se pratique cette pêche : la communauté tresse des pièges en bambou, matériau local, facilement dégradable et durable. Ces pièges doivent être particulièrement résistants car les crabes sont gros et puissants. Ils sont bien entendu faits à la main, suivant des techniques ancestrales qui sont transmises de génération en génération.
Le piège en cours d’élaboration
Une fois fini, de grosses mailles impénétrables
Chaque pêcheur part en pirogue au fond d’un bras de mer recouvert d’une mangrove d’une vigueur remarquable. Le départ se fait à l’étale de marée basse car les crabes sont sensibles aux empreintes et aux odeurs. Les pièges posés la veille sont inspectés, un appât y est remis et ainsi de suite. Un travail assez dur d’une dizaine d’heures chaque jour. Les pièges sont posés à la fois dans des zones submergeables et sur les boues hors d’eau pour favoriser la prise des deux espèces qui vivent dans la mangrove.
En quoi cette pêche est-elle durable ? Que font-ils pour s’en assurer? Ils s’imposent deux règles de conduite : d’une part, respecter une taille minimale en dessous de laquelle ils relâchent les prises, d’autre part, une relâche fréquente des femelles (fonction du résultat du jour) mais systématique dans le cas de femelles sur le point de pondre leurs œufs.
Et les résultats sont là. Les crabes, dont la longévité est d’environ quatre ans ont déjà retrouvé une taille considérable et les prises d’animaux dont la carapace excède 20 cm deviennent de plus en plus fréquentes.
La suite des évènements pour nous ? Nous allons continuer le travail avec ce groupe de pêcheurs pour tenter de faire remonter vers eux une partie de la valeur ajoutée, tentant ainsi de transformer une matière première en produit plus travaillé, prêt à être utilisé par les restaurants.
Affaire à suivre.
(www.lepetitjournal.com/jakarta) mercredi 10 mai 2017
Crédit Photos : JC
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