BON À SAVOIR – Les médicaments et la sécurité sociale, en France et en Turquie
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La santé en Turquie et en France, comment ça marche ? La législation est-elle plus souple pour l'une, plus stricte pour l'autre ? L'accès aux médicaments et aux soins est-il le même ? Vaste sujet, pour lequel lepetitjournal.com d'Istanbul tente de répondre à quelques questions générales.
1. Les médicaments
Les lieux de vente:
En France comme en Turquie, les médicaments ne sont vendus qu'en pharmacie (officine et pharmacie hospitalière).
En France, depuis juin dernier, les pharmacies sont autorisées vendre les médicaments qui ne nécessitent pas d'ordonnance sur internet.
La commercialisation des médicaments:
En France, pour être commercialisé, le médicament doit avoir reçu une AMM (autorisation de mise sur le marché). Elle est délivrée par l'Agence Nationale de Sécurité du Médicament et des produits de santé (ANSM) ou par l'Agence Européenne d'Evaluation du Médicament (EMEA).
En Turquie, c'est le ministère de la Santé qui autorise leur mise sur le marché.
Les médicaments avec et sans ordonnance :
En France: les médicaments listés, ou disponibles seulement sur ordonnance, sont inscrits sur deux listes distinctes. La liste 1 mentionne les médicaments qui ne peuvent être délivrés qu'une seule fois par le pharmacien, sauf si le médecin mentionne expressément sur l'ordonnance la possibilité d'un renouvellement. La liste 2 énumère les médicaments qui peuvent être renouvelés pendant 6 mois, même sans mention de la part du médecin.
En Turquie: seuls les traitements avec renouvellement, en cas de maladie chronique, nécessitent une ordonnance médicale. Ces médicaments sont classés en deux catégories : ceux à pastille verte, avec risque d'addiction, tels que les antidépresseurs ; ceux à pastille rouge, qui concernent les analgésiques à forte dose, pouvant se rapprocher des drogues. Les autres médicaments sont en accès libre.
Prix des médicaments :
En France, le prix des médicaments remboursables par l'Assurance maladie est fixé par le Comité économique des produits de santé (CEPS) et ne peut être modifié. Le prix des médicaments non remboursables est libre et peut donc varier d'une pharmacie à l'autre.
En Turquie, les prix des médicaments ne varient pas d'une pharmacie à l'autre. Ils sont fixés par le ministère de la Justice. Les prix sont inscrits sur l'emballage et l'utilisation de code barre rend impossible la modification arbitraire du prix.
Le remboursement des médicaments:
En France, le taux de remboursement des médicaments varie en fonction du service médical rendu par le médicament. Plus le médicament est qualifié d' “important” et d' “irremplaçable”, plus le taux de remboursement sera élevé, allant de 15 à 100%.
En Turquie, le prix des médicaments sera remboursé, avec une légère réduction, dans les trois mois si le prestataire est assuré.
2. La sécurité sociale
Le régime général de sécurité sociale:
En France comme en Turquie, le régime général de sécurité sociale couvre les travailleurs qui contribuent au régime d'assurance sociale, leurs conjoints et leurs enfants, contre les risques de maladie, maternité, accidents du travail, maladies professionnelles, invalidité-vieillesse-décès (survivants) et chômage.
A la différence de la France, le régime turc ne prévoit pas le versement de prestations familiales (aide aux familles ayant des enfants).
Particularités:
En Turquie, les travailleurs non-salariés sont protégés pour les mêmes risques que les travailleurs salariés, excepté pour le risque chômage.
En France, certaines branches (salariés ou non), bénéficient de régimes spécifiques, dont les protections diffèrent parfois du régime général.
L'accès aux soins pour tous:
En France, depuis 1999, la Couverture Maladie Universelle (CMU) permet l'accès aux soins, à leurs remboursements, aux prestations et aux médicaments, à toute personne résidant en France et qui n'est pas couvert par un autre régime obligatoire d'assurance maladie.
En Turquie, depuis 2006, un régime à peu près identique a été mis en place. Ce système est accessible aux étrangers sous réserve du paiement d'une prime mensuelle qui varie en fonction des nationalités.
Lola Monset (http://www.lepetitjournal.com/istanbul) mardi 24 septembre 2013
Sources:
