L’Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe (APCE) a décerné lundi le prix Václav Havel 2017 des droits de l’Homme à Murat Arslan, emprisonné depuis octobre 2016 dans son pays pour “terrorisme” et accusé de faire partie du mouvement de Fethullah Gülen (FETÖ : Fetullahçı Terör Örgütü). Cet ancien magistrat turc était également le président de l’Association des juges et des procureurs (YARSAV), une ONG critique envers le gouvernement turc et dissoute après la tentative de coup d'État de l’été 2016.
Le pays a jugé “inacceptable” cette attribution. "Faire une telle erreur sous le toit d’une organisation qui défend les principes de la démocratie, des droits de l’Homme et de l’Etat de droit a sérieusement porté atteinte à la crédibilité de l’APCE” a déclaré le ministère turc des Affaires étrangères dans un communiqué publié dans la nuit de lundi à mardi. Il ajoute qu’une telle approche “n’a d’autre but que d’aider les cercles qui soutiennent le terrorisme. Nous regrettons profondément que l’APCE soit devenue un instrument de ces initiatives politiques”.
Murat Arslan a reçu cette distinction en hommage à son engagement en faveur de “l’indépendance de la magistrature”. Dans un message adressé à l’APCE, l’ancien magistrat a présenté la Turquie comme une "prison, au sein de laquelle les voix des militants des droits de l'Homme sont étouffées".
Comme lui, plus de 50.000 personnes ont été arrêtées après le putsch avorté lors des purges visant les partisans du FETÖ ainsi que les milieux critiques du gouvernement turc.
Aylin Doğan (www.lepetitjournal.com/istanbul) jeudi 12 octobre 2017
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