L'Ukrainien Artem Hozlov, qui a tenté de détourner un avion de la compagnie aérienne Pegasus vendredi soir, aurait agi pour exiger la libération de prisonniers en Ukraine, rapporte le quotidien turc anglophone Today's Zaman. L'appareil en provenance de Kharkiv en Ukraine avait pour destination Istanbul. L'homme a menacé de faire exploser une bombe censée être cachée à bord pour contraindre le vol à se diriger vers Sotchi, en Russie, où sont actuellement organisés les Jeux Olympiques d'hiver. Le pilote a finalement atterri à l'aéroport Sabiha Gökçen, sur la rive asiatique d'Istanbul, où le pirate de l'air a été maîtrisé par les autorités turques.
Maxim Lenko, chef du département des enquêtes des services spéciaux ukrainiens (SBU), a annoncé qu'Artem Hozlov voulait dérouter le vol vers Sotchi où se retrouvaient les présidents russe et ukrainien, Vladimir Poutine et Viktor Ianoukovytch, en marge de l'ouverture des Jeux. Le pirate de l'air exigeait la libération des "otages" en Ukraine, c'est-à-dire les opposants arrêtés lors des manifestations à Kiev ces dernières semaines. Maxim Lenko, cité par l'Agence France-Presse, a ajouté que "la fouille de l'appareil a montré qu'aucun explosif et aucune arme ne se trouvaient à bord".
Le ministre des Transports turc, Lütfi Elvan, a déclaré penser qu'il s'agissait d'un “acte individuel”. Artem Hozlov fait cependant l'objet dans son pays d'une enquête pour “menace d'acte terroriste”, ont annoncé samedi les services spéciaux ukrainiens. Il a été placé en détention dimanche après avoir été interrogé par la police turque, a rapporté l'agence de presse Anadolu.
De grandes manifestations ont lieu en Ukraine depuis que le président Ianoukovytch a suspendu un accord permettant le rapprochement du pays avec l'Union européenne en faveur d'un prêt de 15 milliards de dollars de la Russie. Les manifestants exigent désormais la démission de Viktor Ianoukovytch et dénoncent la violence des forces de police lors des rassemblements. Les affrontements à Kiev ont provoqué la mort de quatre personnes et au moins 500 blessés au mois de janvier.
Nathanaël Scalbert (www.lepetitjournal.com/istanbul) lundi 10 février 2014
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