L’INFO INSOLITE – A vendre : la maison de Léon Trotsky sur l’île de Büyükada

Selon une annonce publiée samedi sur la plateforme de vente en ligne Sahibinden.com - et supprimée   depuis -, l'ancienne et vaste demeure du révolutionnaire soviétique Léon Trotsky à Istanbul est à vendredi, rapporte le Hürriyet Daily News. Cette maison située sur l'île de Büyükada ? la plus grande des neuf îles constituant les îles des Princes en mer de Marmara ? et d'une superficie de 950 mètres carrés cherche acquéreur pour 4,4 millions de dollars (environ 4 millions d'euros).

Construite il y a tout juste 150 ans sur un terrain de 36.000 mètres carrés, cette demeure de trois étages disposant de 18 chambres et cinq salles de bain pourrait devenir la vôtre. Cependant, comme l'a indiqué à l'AFP Mustafa Farsakoglu, un ancien maire de Büyükada, cette bâtisse privée de chauffage ?tombe en ruines et nécessite des travaux conséquents?. ?De toute façon, c'est un bâtiment classé, et celui qui l'achèterait ne pourrait en faire ni un logement, ni un hôtel ni un restaurant?, a-t-il assuré, ajoutant que ?si le ministère turc de la Culture s'en donnait les moyens, il pourrait tout à fait l'acheter, la rénover et en faire un haut lieu culturel ainsi qu'un musée?.

C'est en tous cas l'issue que préfèrerait le propriétaire pour cette transaction. Stambouliote souhaitant garder l'anonymat, celui-ci n'a pas procédé aux travaux nécessaires à la conservation de la maison, ce qui explique son mauvais état. Il a par ailleurs émis une condition à l'achat : que l'acheteur préserve le nom ?Trotsky? du lieu.

Léon Trotsky - révolutionnaire marxiste, théoricien, exilé politique et fondateur de l'armée rouge - a vécu quatre ans dans cette maison après avoir été chassé d'URSS par Joseph Staline. En tout, il a passé près de cinq ans en Turquie sous le nom de ?Léon Sedoy?, notamment dans une autre maison de Büyükada qu'il a été forcé de quitter après un incendie. L'île a toujours été un lieu de refuge pour les exilés, les intellectuels ou les minorités d'Istanbul. Elle reste un lieu de villégiature très prisé de la bourgeoisie locale et une destination classique pour les touristes séjournant dans la région.

L'intellectuel marxiste a ensuite poursuivi son exil dans d'autres pays du monde, jusqu'à son assassinat au Mexique en 1940.

Alice Godefroid (www.lepetitjournal.com/istanbul) lundi 3 août 2015

Suivez nous sur Facebook et sur Twitter