Le Parti républicain du peuple (CHP) a publié la semaine dernière un rapport sur les “crimes de haine”, ainsi qualifiés lorsque la victime est ciblée en raison de son appartenance, réelle ou supposée, à un certain groupe social, le plus souvent défini par la race, la religion, l'orientation sexuelle, le handicap, l'ethnie, la nationalité, l'âge, le sexe, l'identité sexuelle ou encore le parti politique.
Dans son rapport (lire ici, en turc uniquement), la principale formation d'opposition accuse l'actuel gouvernement d'être à l'origine d'une augmentation de ces actes haineux. Elle lui reproche d'être trop sélectif dans la condamnation des crimes, citant en exemple la réaction du Premier ministre lors de la diffusion le mois dernier d'un film islamophobe.
Le rapport regrette l'absence de mécanisme pour recenser précisément ces crimes. Il recommande la mise en place d'institutions indépendantes et la nomination d'un ombudsman (défenseur des droits), poste d'ailleurs prévu dans la réforme constitutionnelle adoptée par référendum en 2010.
Le CHP exhorte également au vote d'une loi qui alourdirait, entre autres, les peines des auteurs de crimes de haine. Il cite l'éducation comme le principal moyen, à long terme, d'éradiquer de tels actes, suggérant notamment l'instauration de formations pour les employés de l'Etat.
Originalité de ce rapport, sa sortie est concomitante de celle d'une chanson du rappeur Abdurhyme, intitulée Ayrım Yok (“Pas de différence”). Le morceau a été diffusé lors de la présentation du rapport. Cliquez ici pour l'écouter.
Anne Andlauer (http://www.lepetitjournal.com/istanbul) lundi 22 octobre 2012









































