

Ce lundi 29 novembre, Faruk Sezer, le président du syndicat de police Emniyet-Sen, a indiqué sur son compte Twitter que cinq policiers s’étaient suicidés en moins de 30 heures, dix en 10 jours.
Le taux de suicides dans la police turque n’a jamais été aussi élevé en si peu de temps. Ce lundi, Faruk Sezer a annoncé que 100 policiers s’étaient suicidés en 2021.
1️⃣ Sayın kamuoyu, ne yazık ki 30 saat içerisinde, bildiğimiz 5 arkadaşımız canına kıymak suretiyle hayatını kaybetti. Bir kadın meslektaşımız ise teşebbüs etti ve çok şükür kurtularak tedavi sürecini geçiriyor. Son 10 günde 10 meslektaşımız canına kıydı. #PolislerİntiharEdiyor
— Faruk SEZER ?? ???? (@EmniyetSen1) November 29, 2021
Dans un tweet à vocation de communiqué et d'appel à l’aide, le président du syndicat turc a également indiqué que la Direction générale de la police (EGM) tentait de cacher ces chiffres, n'aidant pas à "résoudre le problème des policiers”, a-t-il regretté.
Faruk Sezer révèle recevoir “des messages de grande détresse” témoignant de “pressions, d'intimidations, de fatigue, d'épuisement”. Ses jeunes collègues décrivent un “syndrome d'épuisement professionnel”.
“Les familles de certains de mes collègues me contactent et me racontent les problèmes que vivent leurs proches. Malheureusement, je ne peux pas les aider comme ils le souhaitent. Ce que je peux faire, c’est porter le problème au devant du public”, précise-t-il.
Faruk Sezer demande aux autorités de se saisir du problème
Le président du syndicat Emniyet-Sen pointe les “causes” invoquées lors des suicides des policiers. “On ne peut pas résoudre le problème en disant que la personne avait des dettes, qu'il était ivre, qu'il avait des problèmes psychologiques, et nous ne pouvons rien prouver parce que ces personnes sont désormais décédées”, explique-t-il. Et il ajoute : “C'est pourquoi chaque suicide devrait faire l'objet d'une enquête. Il faut demander aux personnes qui ont tenté de se suicider et qui ont survécu les raisons d’un tel geste”.
Alertant sur le fait que le harcèlement moral et l'oppression avaient atteint des dimensions très graves, il fait état de situations de mobbing à répétition, avec des policiers qui risquent une mise à pied s’ils résistent à leur supérieur hiérarchique.
Faruk Sezer lance ainsi un appel à l’EGM et au ministère de l'Intérieur, les exhortant tous deux à reconnaître l'existence du problème. Il y a quelques mois, l'EGM avait fait une déclaration indiquant que “le taux de suicides était faible en Turquie par rapport à celui d'autres pays”.
Selon le syndicaliste, le taux moyen de suicides chez les policiers serait en réalité 8 fois supérieur au taux de suicides rapporté à l’échelle nationale en Turquie.
Sur Twitter, le hashtag #PolislerIntiharEdiyor (les policiers se suicident) est régulièrement relayé.
