Les objectifs de TARKEM Izmir, développer et revitaliser le patrimoine de Kemeraltı

Créée le 19 novembre 2012, elle a pour but de créer un nouveau modèle commercial pour protéger et développer les valeurs urbaines d'Izmir et revitaliser son centre-ville historique, en particulier dans les zones défavorisées situées dans le secteur de rénovation urbaine de Kemeraltı et de ses environs défini en 2007.
Créée le 19 novembre 2012, elle a pour but de créer un nouveau modèle commercial pour protéger et développer les valeurs urbaines d'Izmir et revitaliser son centre-ville historique, en particulier dans les zones défavorisées situées dans le secteur de rénovation urbaine de Kemeraltı et de ses environs défini en 2007.

Rencontre avec son dynamique directeur général Sergenç Ineler !

 

 

Les origines de TARKEM

“Au début, il y a eu de nombreuses discussions pour savoir comment pourraient être développés ces terrains situés à Kemeraltı, Basmane, Kadifekale, Eşrefpaşa. Différentes études ont d’abord été menées sur les modèles de projets similaires réalisés à Berlin après la Seconde Guerre mondiale, à Marseille pour son système de coopérative pour les hôtels, ou encore à Toronto qui présente les mêmes caractéristiques qu’Izmir... 

Environ 10 villes ont ainsi été étudiées et au final, 3 choix possibles : l’un sous forme de coopérative, le second par le biais d’une fondation, le troisième une compagnie partagée avec les services publics. Suite aux discussions avec entre autres le Maire et le Gouverneur d’Izmir, il a été décidé de créer une compagnie nommée TARKEM (TARihi KEMeraltı), calquée selon le modèle de développement de Berlin et réalisée en commun avec l’Etat, les sociétés civiles et le secteur privé.

Maintenant, au bout de 10 ans d’existence, TARKEM, c’est 51 % de fonds publics (la mairie, le Gouvernorat d’Izmir, le Ministère, les chambres professionnelles) et 49 % du capital en fonds privés. Cette répartition avait été décidée dès le départ mais a seulement été concrétisée récemment.

Au niveau du Conseil d’Administration, le président est le Maire d’Izmir et les autres membres qui sont du secteur privé qui “bousculent” le tempo de l’administration pour réaliser des activités, des restaurations, etc. Ainsi, du fait du mélange des secteurs public et privé, il résulte que TARKEM est ainsi pleinement acteur du projet, ce qui la différencie des autres compagnies.

 

 

Enfin, nous sommes une petite équipe ici, seulement 6-7 personnes travaillent pour TARKEM. Nous sous-traitons la majorité de nos travaux et actions ; nous sommes tous ici directeurs des travaux mais nous faisons tout réaliser par des prestataires extérieurs, ce qui nous permet de gagner en vitesse. Par exemple, actuellement nous effectuons en même temps 9 projets de restauration.” nous explique-t-il.

Durant les 5 premières années d’activités de la société ont été réalisés les plans des activités et des projets prévus. Ensuite, TARKEM s’est transformé en activiste et a commencé à faire des investissements, notamment en achetant et louant des immeubles à des fins de restauration. À présent, TARKEM possède 22 sites dont la réhabilitation de certains est achevée, comme par exemple les Konak Vakıflar (Vakıflar Konağı) 1 et 2, la rue du Four Arabe (Arap Fırını Sokağı), l’école historique İstiklal (Tarihi İstiklal Okulu), ou encore le Kortejo bleu (Mavi Kortejo) à Basmane.

 

 

La ville portuaire historique d’Izmir sur la voie de la liste du patrimoine de l’UNESCO

Le Ministère de la Culture et du Tourisme va décider sous peu quel projet va être déposé à l’UNESCO. 4 sites sont en concurrence à ces fins : Amasra, Yesemek, Izmir et Sardes. Une équipe formée de 3 membres de la municipalité métropolitaine, d’un de celle de Konak et d’un membre d’IZKAP (Agence de Développement d’Izmir) a été mise en place. TARKEM a fait de même avec 4 personnes (des architectes et des concepteurs urbains), soit en tout une dizaine de personnes qui travaillent sur le projet UNESCO. Le dossier de candidature - composé de 1.200 pages - est déjà terminé, de même que le plan de management. Une plate-forme existe aussi pour étudier les plans et leur transformation en réalité. Il y a plus de 500 activités dont 168 sont déjà commencées, par exemple les infrastructures ou les restaurations effectuées par TARKEM ou la municipalité, ou encore l’aménagement de l’agora, du théâtre antique... Dans 5 ans, la totalité des 500 activités prévues devra être achevée. 

 

 

Culture, éducation, formation sont au programme

TARKEM organise aussi des activités culturelles. Par exemple, tous les vendredis de 10h à 13h, jusqu’à la fin de l’année, des promenades gratuites et guidées sont proposées pour se rendre compte de visu des investissements réalisés et planifiés. 

Des projets sont également mis en place avec les universités, les départements d’architecture, avec le lycée français Saint-Joseph et le lycée américain. Les jeunes sont invités ici pour découvrir et ensuite faire découvrir en partageant leurs découvertes sur les réseaux sociaux. 

Le programme “Horizon” constitue un autre projet avec l’aide de l’Union Européenne. Il n’est pas seulement culturel ni seulement architectural, c’est un mélange des deux. Une “Maison Verte” où l’on peut connaître et comprendre l’histoire du bâtiment et dans lequel prennent place l’éducation, la formation et la promotion.

Les locaux de Kontak à Eşrefpaşa ont pris place dans l'école historique Istiklal, appartenant à la municipalité de Konak et restaurée avec le soutien de l'Agence de développement d'Izmir. Le projet, élaboré en collaboration avec l'Association de protection et de développement des valeurs urbaines d'Izmir a été fonctionnalisé selon un concept de centre d'apprentissage innovant et permet ainsi à des jeunes issus de milieux défavorisés de découvrir l’astronomie, les impressions 3D, etc.

 

 

Des activités sont aussi élaborées avec la mairie métropolitaine d'Izmir. Dans un immeuble situé à Basmane sont organisées pour les femmes des formations de couture, de coiffure, de différents métiers et aussi pour y apprendre à tenir une pension.       

“La première étape est que ces femmes quittent la maison, nous fassent confiance, s'instruisent, apprennent des métiers pour ensuite gagner leur vie. Puis, nous créerons une coopérative d'hébergement à domicile à Kadifekale et Basmane, comme à Marseille, et en ferons la promotion. Ce plan et cet objectif est prévu sur une durée de 5 ans.” explique Sergenç İneler.

 

 

 

Concilier les projets avec la population des quartiers tel celui de Basmane 

Le directeur de TARKEM poursuit : “Le projet évoqué ci-dessus a justement été conçu dans ce but. De nombreux réfugiés sont venus s’installer à Basmane. On y trouve, entre autres, un centre pour apprendre le turc et une soupe populaire. Pour le bien de la vie quotidienne, nous essayons de renforcer, à notre mesure, les capacités du quartier.

Nous avons aussi acquis là-bas différents immeubles, tel l’historique Paşa Konağı dont les travaux de restauration ont débuté. Comme d’autres bâtiments du secteur, il est destiné à devenir un boutique-hôtel, la capacité de Basmane devant ainsi se monter à 1000 lits. Il est important de trouver l’équilibre avec les habitants.”

 

 

Un franc succès pour le Fonds d’investissement immobilier du site historique de Kemeraltı

“Le 9 juin 2023 a vu naître le Fonds d’investissement immobilier du site historique d’Izmir Kemeraltı, un produit plus qu’original, une première en la matière au niveau mondial. De nos jours, avec 50.000 Euros, un français ou un étranger ne peut plus investir en Turquie. Avec la même somme investie dans ce Fonds, il devient à la fois partenaire du projet Kemeraltı et propriétaire à hauteur de sa participation. C'est en même temps un projet de responsabilité sociale qui a connu un vif succès dès son lancement. Alors que 35 millions de TL avaient été collectés par TARKEM en 10 ans d’existence, 58 millions de TL ont été collectés en 3 mois (soit plus de 2 millions d'euros). L’objectif est de constituer un Fonds de 3 millions d’Euros pour 2023 et 15 millions d’Euros pour 2024.” relate Sergenç İneler.

 

 

Il continue : “En août dernier, l'Agence Française de Développement est venue à Kemeraltı. Ses représentants ont montré un intérêt incroyable pour nos travaux et ils veulent soutenir ces projets de développement social ici. Mais ils n’ont pas encore décidé lequel serait soutenu, s'il s'agira d'un centre de gastronomie ou d'un centre de créativité, tous deux prévus à notre niveau. Je souhaite que ce soit celui de créativité car il y a beaucoup à apprendre en France sur le sujet. Dans le cadre de la réalisation d’un de nos projets, à savoir l’office Yusuf Riza, nous avons créé un projet de centre de créativité international pour ce terrain qui va être un bâtiment vert et accueillir des start-up, des architectes et des personnes créatives qui vont partager leurs projets là-bas. J'aimerais vraiment réaliser ce projet avec l'Agence Française de Développement.

C'est un projet très intéressant, car il y a l’office Yusuf Riza et juste à côté c’est la rue “Arap Fırını” avec ses ateliers artisanaux et créatifs. On peut comparer cet ensemble à des satellites, des planètes dont la naissance devrait être achevée à la fin de cette année. Il y aura aussi de la place pour des associations qui disposeront de tous les équipements nécessaires. Le projet global se monte à 3 millions d'Euros.”

La société TARKEM n’a donc pas fini de parler d’elle durant les prochains mois et années. Petit à petit, les quartiers dans lesquels elle a décidé d’investir se transforment et se développent, redorant ainsi leurs blasons. 

 

 

 

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