Depuis plusieurs semaines, de somptueuses voitures de luxe (Ferrari, Bentley, Mercedes, etc.) de la "trafik polisi" s’exposent dans la ville et attirent l’œil des passants. De quoi laisser dubitatif, lorsque l’on sait que le pays traverse une crise économique sans précédent… Mais savez-vous d’où viennent ces bolides et à quelle fin ils sont utilisés ?


Du trafic mafieux à la "trafik polisi"
En novembre dernier, Hakan Ayik, baron de la drogue australien, né de parents immigrés turcs, est arrêté ainsi que 36 autres personnes impliquées dans un réseau international de crime organisé.
23 véhicules sont alors saisis lors ces opérations. Par décision de justice, ces derniers ont été remis à la police d'Istanbul, qui les a alors utilisés d’une façon pour le moins étonnante. Exposées à la vue des touristes et des stambouliotes, ces voitures sont aussi utilisées pour patrouiller. On a ainsi pu observer des Ferrari, des Maserati, des BMW mais aussi des Mercedes siglées "trafik polisi", paradant à des endroits clés de la ville.

Le message des autorités turques est clair : ces voitures doivent être mises au service de la nation et non des criminels. Le ministre de l’Intérieur, Ali Yerlikaya, a ainsi déclaré : "grâce au succès des opérations menées par le département de police d'Istanbul contre les organisations criminelles, 23 véhicules ont été saisis. Suite à la décision de justice, ces véhicules ont été remis à notre police. Désormais, ils n’appartiennent plus aux organisations criminelles et seront mis à disposition de notre police et au service de notre nation. Je tiens à remercier chacun de nos policiers héroïques qui travaillent sans relâche pour la paix de notre pays. Que notre unité, notre solidarité et notre paix soient éternelles".
Göreve geldiğimiz ilk günden itibaren bizden hep şu sözü duydunuz: Türkiye’nin Huzuru…
— Ali Yerlikaya (@AliYerlikaya) December 26, 2023
İstanbul Emniyet Müdürlüğümüzün organize suç örgütlerine karşı gerçekleştirdiği başarılı operasyonlar sonucu 23 araç ele geçirilmişti.
Mahkeme kararınca da bu araçlar emniyetimize verildi.… pic.twitter.com/mzBtgp5EgU
Reste que le coût d’entretien de ces véhicules de luxe est non négligeable et qu’à terme, la question de leur utilisation reviendra sur le tapis…
En France, une agence spécialisée créée à cet effet
En France, les biens saisis sont vendus aux enchères ou attribués à des services publics (police, gendarmerie, etc.) par l'Agence de gestion et de recouvrement des avoirs saisis et confisqués (AGRASC). L’argent récolté revient entièrement à l’État, qui en réinjecte une partie dans la mission interministérielle de lutte contre les drogues et les conduites addictives (Mildeca), mais aussi à des associations de prévention du proxénétisme et de la traite des êtres humains, à des actions de coopération avec des pays concernés par la restitution des biens dits “mal acquis” et aux juridictions et services d’enquête luttant contre la criminalité et la délinquance organisées.
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