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UN MÉTIER PAS COMME LES AUTRES – Nathalie Yıldız Bednarick, une amoureuse de la Turquie à TF1

Écrit par Lepetitjournal Istanbul
Publié le 9 octobre 2013, mis à jour le 10 octobre 2013

Nathalie Y?ld?z Bednarick, chef de groupe de production au service Informations générales de la rédaction de TF1, connaît la Turquie depuis une trentaine d'années, et de mieux en mieux depuis sa rencontre puis son mariage avec un Turc il y a quatre ans. Elle nous parle de son métier, au c?ur de l'info, et de ses projets en Turquie.

Lepetitjournal.com d'Istanbul : Comment êtes-vous entrée à TF1?

Nathalie Y?ld?z Bednarick (photo personnelle): J'ai toujours travaillé à TF1, je ne connais pas d'autres sociétés. Lorsque j'ai débuté à la rédaction en tant qu'assistante, je voulais travailler au service Culture (ce que j'ai fait pendant 13 ans). A mon retour de congé maternité, j'ai changé de service et j'ai commencé aux ?Infos Génés? (infos générales, ndlr), où je suis toujours.

En quoi consiste votre travail ?

Je suis chef de groupe de production, cela consiste à fournir un appui rédactionnel aux journalistes de la rédaction. Je travaille aussi à la préparation et à la coordination des opérations spéciales. Mon travail consiste à trouver les bons interlocuteurs, spécialistes, pour les interviews des reportages que nous réalisons, confirmer et vérifier des informations que nous pouvons recevoir auprès des service de police, pompiers, justice, avocats... trouver des idées de sujets, m'occuper du suivi des infographies, avoir toujours notre agenda à jour afin de ne rien laisser passer dans l'actualité, assister aux conférences de rédaction, avoir un carnet d'adresses conséquent afin de contacter les meilleurs intervenants possibles? Désormais, avec les nouveaux supports Internet, je recherche des documents, vidéos, photos qui peuvent nous servir pour compléter les sujets.

Comment en êtes-vous arrivée à vous spécialiser police, enquête, faits divers?

Lorsque je suis arrivée au service Informations générales il y a 15 ans, j'ai commencé à travailler plus précisément sur le dossier Corse et ensuite toute l'actualité que notre service gère.

N'est-il pas trop dur, émotionnellement, de travailler essentiellement sur des faits divers souvent dramatiques ?

C'est vrai qu'émotionnellement, je ne suis pas totalement ?blindée?, malgré toutes ces années. Mais comme nous travaillons toujours dans l'urgence de l'actualité qui ?tombe?, je cherche avant tout à être efficace. Ensuite, parfois, l'émotion peut me rattraper.

Qu'est-ce qui vous plaît le plus dans votre métier ?

Ne pas savoir sur quoi je vais travailler le matin. Dans cette matière, il est difficile de programmer des sujets. Les catastrophes, braquages, faits divers etc. ne sont pas sur un agenda et j'adore ressentir cette adrénaline. Dès qu'une info tombe, nous mettons tous nos moyens en place pour ?sortir? le sujet pour le 13h ou le 20h. C'est un vrai travail d'équipe et j'adore cela.

De quel fait divers ou reportage gardez-vous le souvenir le plus fort?

Les attentats du World Trade Center. J'ai vu ces attentats en direct sur nos écrans, car nous recevons les télévisions du monde entier. C'était incroyable, ces tours qui s'écrasent, ces New-Yorkais affolés... Tout cela était insupportable mais nous devions prendre l'antenne et travailler avec cette matière. Nous avons tenu l'antenne pendant plus de huit heures en direct. C'est mon plus gros choc émotionnel.

Rencontrez-vous régulièrement les ?célébrités? des journaux télé ?

Je travaille avec tous ces présentateurs, je les côtoie tous les jours lors des conférences de rédaction et pendant la fabrication des journaux. Bien sûr, pour les téléspectateurs, ils représentent des célébrités. Mais moi, je les considère comme ?des supers collègues? !

Pouvez-vous nous décrire l'ambiance qui règne lors du lancement d'un journal télé?

Ce qui peut être le plus impressionnant, ce sont les 15 minutes qui précèdent le lancement du générique. Certains sujets ne sont pas toujours prêts ou pas encore validés par le rédacteur en chef à 10 minutes de l'antenne, des sujets venant de l'étranger peuvent avoir des problèmes techniques de transmission? C'est une véritable ruche mais chaque personne connait très bien sa tâche et cela se termine toujours bien. Le stress existe mais nous apprenons à le gérer.

Quels sont vos horaires de travail ?

Je commence à 10h jusqu'à 20h ou 20h30, je ne travaille pas le mercredi. Pour des programmes spéciaux, nous pouvons travailler le week-end ou les jours fériés et nous pouvons aussi être appelés chez nous si une grosse actualité se présente. Il faut toujours être disponible pour l'actualité.

A quoi ressemble une journée type de travail ?

Avant de commencer ma journée de travail, chez moi, j'ai déjà regardé les chaînes d'info. En voiture, sur le trajet, j'écoute la radio. Donc à mon arrivée à TF1, je suis déjà au courant de l'actualité, mais pour compléter cela je lis la presse, regarde les dépêches AFP/Reuters, les sites d'infos sur Internet, Twitter, Facebook? Je suis toujours en alerte. Ensuite, conférence de rédaction du 20h, où l'on décide des sujets qui vont être dans le journal. Une fois les angles définis, la fabrication du JT commence et nous entrons en action?

De quel ordre est le montant des salaires pour ce genre de responsabilités ?

Cela dépend de votre ancienneté, de votre statut...

Comment avez-vous connu la Turquie?

J'ai connu la Turquie il y a 30 ans, durant des vacances estivales. J'y suis retournée à plusieurs reprises et il y a quatre ans, j'ai rencontré Lezgin, mon mari. Nous nous sommes mariés à Bodrum. J'ai dû aller une trentaine de fois en Turquie, c'est un pays que j'ai appris à aimer, à connaître, je m'y sens très bien. Nous comptons, mon mari et moi, acheter une maison à Bodrum.

Seriez-vous prête à abandonner votre métier pour venir vivre en Turquie ?

J'adore mon métier, j'ai cette chance. Mon mari a pu trouver facilement du travail en France et je ne suis pas sûre de trouver un job dans la même branche sans parler turc donc pour l'instant, nous vivons en France. Mais nous souhaitons nous installer en Turquie d'ici une dizaine d'années.

Propos recueillis par Anne Andlauer (http://www.lepetitjournal.com/istanbul) jeudi 10 octobre 2013

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Pour lire notre précédente interview dans cette rubrique, cliquez sur ce lien : Marie Munhoven, restauratrice de livres anciens

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Publié le 9 octobre 2013, mis à jour le 10 octobre 2013

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